Présentation du jeu pour ceux qui ne connaissent pas encore les principes.
On s'est retrouvé hier soir avec Jérôme et Julien pour une petite partie de My Life with Master.
Après avoir refait un survol des règles, nous avons créé le Maître et les Sbires.
Nous avons opté pour des règles courtes (2 en Peur et en Raison, 1 point d'Amour pour les personnages dès le début). La partie a duré deux heures et demi environ.
Nous nous sommes décidés pour l'Evêque de Notre-Dame d'une ville de Paris imaginaire et pas du tout fidèle à la réalité, 18e siècle, que l'on appelait juste "Monseigneur". Mes excuses aussi pour la mauvaise utilisation systématique des termes du clergé, c'est sans aucune mauvaise intention ;)
Son truc à lui c'était de créer des gargouilles avec des bouts de ferrailles et de gens, dans le but de remonter dans l'estime de son artiste de père avec lequel il était brouillé.
Jérôme jouait Charles-Edouard, création à forme humaine de Monseigneur, qui la nuit se transformait en véritable monstre ailé (plus qu'humain: fort et ailé, moins qu'humain: aspect monstrueux).
Il a débuté avec un Mépris de soi de 2 et une Lassitude à 1.
Ses attaches étaient l'abbé Pierre, prêtre à la chappelle St.-Martin (dans un quartier pauvre) et Céline la soeur de l'homme qui avait été sacrifié pour le construire (avec un point d'Amour déjà).
Julien le père Jonas, subordonné de Monseigneur, persuasif sauf devant ses fidèles, maladroit sauf lorsqu'il manipule les osties.
Ses attaches étaient Antoine de Fontenay, artiste et aristocrate (1 point d'Amour), Gilberte (que nous avons après coup considéré comme veuve de Grégoire).
Mépris de soi à 1 et Lassitude à 2 pour débuter.
La première scène impliquait Monseigneur et Jonas. L'évêque demandait au prêtre d'aller retrouver le vieux Grégoire et le ramener à la cathédrale pour recevoir l'extrême onction, car il n'en avait soit-disant plus (il devait en préparer pendant que Jonas allait chercher le vieillard).
Jonas trouvait cela absolument trop risqué pour le vieillard et carrément louche. S'ensuit une discussion échauffée entre les deux hommes d'église qui fut interrompue par l'arrivée de l'épouse de Grégoire, leur indiquant qu'il est trop tard, son mari avait expié.
Ce qui s'est passé c'est que Julien a voulu résister à l'ordre du Maître, nous avons donc lancé les dés. Comme nous avons fait une égalité, les règles demandaient une interruption du conflit et nous avons donc pensé à l'arrivée subite de la veuve (que Julien identifie à Gilberte qui est sur sa feuille de personnage).
Charles-Edouard quant à lui doit aller voler la cloche de la chapelle St.-Martin. Il accepte à contre-coeur (en fait Jérôme décide de ne pas résister à l'ordre).
Il s'en va la nuit et va décrocher la cloche, sans être aperçu (jet de Vilenie réussi: il empoche un point de Mépris de soi en passant).
Le père Jonas va ensuite retrouver la famille du défunt et passe un moment avec eux pour les réconforter.
Gilberte est très émue et apprécie grandement le geste du prêtre (ils se rapprochent (jet réussi), Julien ajoute un point d'amour à l'Attache "Gilberte").
La gargouille va ensuite à confesse à la chappelle St.Martin. Il raconte à l'abbé Pierre qu'on l'a forcé à voler quelque chose, mais il n'arrive pas à se résoudre à tout lui raconter et s'enfuit. Pierre est perplexe, tente de le rattraper pour le réconforter, mais le sacristain fait irruption à ce moment en criant qu'on avait volé la cloche!
L'abbé regarde Charles-Edouard s'éloigner, un peu perplexe...
(C'était un ex-aequo sur le lancer (nouvelle interruption dans la scène), Jérôme ne peut donc pas augmenter le score d'Amour.)
Le père Jonas refuse carrément l'ordre de Monseigneur de donner un sermon pour faire culpabiliser les ouailles. Au contraire il donne une messe des plus joyeuses et invite les paroissiens à vivre heureux et dans la confiance du Seigneur.
(Le Maître n'est par parvenu à imposer son ordre.)
L'évêque, très énervé, demande à Charles-Edouard d'aller s'emparer de Gilberte, histoire de montrer à ce rebelle de Jonas ce qu'il en coûte de se moquer de lui.
L'homme-gargouille s'indigne devant une telle tâche et l'altércation est évitée de justesse quand le père de Monseigneur demande à voir son fils de toute urgence.
Charles-Edouard en profite pour partir en douce et entend les deux hommes se disputer à vive voix.
(Nouvelle égalité au lancer -> interruption de la scène.)
Jonas va voir son ami Antoine histoire de parler un peu. Le prêtre admire un tableau qu'il prenait pour une oeuvre d'Antoine ("Merci, mais ce n'est pas de moi..." (jet de rapprochement loupé: Jonas empoche un point d'Amour malgré tout, mais également un point de Mépris de soi pour la gaffe honteuse... Nous avons fait le jet au milieu de la narration et je m'en suis inspiré pour insérer la gaffe et ensuite continuer la discussion.)
Jonas en profite pour parler de ses problèmes avec l'évêque.
Charles-Edouard va retrouver Céline. Ils papotent un moment, mais mademoiselle n'a pas trop le temps. Comme il est visiblement troublé, Céline lui propose de se retrouver plus tard pour en reparler (jet d'Amour réussi, avec rancard à la clé :P)
L'évêque tente le coup de "allez, on s'est engueulé une fois, mais dans le fond on est de bons amis, tu me rendras bien un petit service, on oubliera cela..." afin que Jonas aille lui chercher une jolie barre de fer forgée chez l'artisan (pour une de ses statues).
Jonas ne voit pas trop pourquoi refuser (Julien perd au lancer de dé).
Il arrive sur place et voit la barre, parle avec le forgeron qui lui annonce qu'en fait, la commande avait été passée par quelqu'un d'autre.
Jonas se sent obligé de ramener la barre illico et utilise de son statut pour convaincre le forgeron de la lui céder et en refaire une autre pour le premier client. L'artisan cède.
(Vilenie réussie, Jonas n'est pas bien fier de lui et son Mépris de soi augmente donc d'un point.)
Charles-Edouard est à nouveau envoyé en mission. Je ne me rappelle plus de quoi il s'agissait, mais Monseigneur a bien joué son fourbe en faisant intervenir sa "paternité", le fils qui doit obéissance, etc.
La gargouille ne cédera pas à ce chantage.
Jonas va retrouver la famille de feu Grégoire pour les soutenir moralement et les aider à préparer l'enterrement. Ils discuttent des textes à choisir, comment va se passer la cérémonie, etc.
Gilberte apprécie énormément le soutien du prêtre. (Jet d'Amour réussi!)
La création de Monseigneur se rend à son rencart. Céline lui pose des questions sur ce qui le tracasse, Charles-Edouart explique ses soupçons fasse à l'intégrité de l'évêque. Bien que choquée par tant de médisances sur un homme d'Eglise, Céline ne peut s'empêcher de se sentir attirée par son ami.
(Jet loupé -> Amour +1, Mépris de soi +1)
Jonas tombe sur Monseigneur qui a fini la structure de sa dernière statue: un pégase. L'évêque, enthousiaste, le présente au prêtre.
Il lui demande d'aller chercher des plumes de cygne pour faire de magnifiques ailes. Jonas n'a juste pas envie de rendre service à son supérieur qu'il ne supporte plus.
La discussion tombe court quand les ailes du pégase se détachent...
(Autre égalité à la résistance à l'ordre du Maître...)
... et comme Charles-Edouard revenait à la cathédrale à ce moment là, Monseigneur lui demande d'aller chercher un menuisier pour l'aider à fabriquer des attaches plus solides pour les ailes.
Charles-Edouard revient avec l'artisan et retrouve l'évêque dans l'atelier.
Là, alors que l'artisan se penche sur la création pour l'examiner, l'évêque fait signe à son "fils" d'attraper l'homme, alors qu'il était en train de produire un couteau. Charles-Edouard hésite... et le menuisier se relève, leur disant que c'est tout bon, il sait comment faire tenir cela.
(Nouvelle égalité! rhaa...)
Père Jonas va retrouver l'abbé Pierre et a une franche discussion avec lui au sujet de l'évêque, qui lui pourrit son existence. L'abbé Pierre ne désire pas agir sans plus d'éléments, mais promet à Jonas de rester à l'écoute et de le soutenir moralement.
(Julien rajoute une nouvelle Attache et lui donne un point d'Amour).
Charles-Edouard va également retrouver l'abbé Pierre, cette fois décidé de se répentir de son vol.
L'abbé Pierre est émue par son histoire et lui pardonne bien évidemment. Il apprend le secret de la naissance de Charles-Edouard et décide que c'en es trop, il faut aller voir l'évêque.
(Amour +1)
Père Jonas arrive à la cathédrale et voit Monseigneur sur une échelle en train de fixer un pégase magnifiquement décoré de plumes et de fourrures au-dessus de l'entrée.
Il lui demande de l'aide. Père Jonas refuse net.
(Julien réussit son jet de résistance à l'ordre, et en plus a la condition pour déclencher la fin de la partie!)
Charles-Edouard arrive accompagné de l'abbé Pierre. Ils lui crient de descendre, qu'ils savent la nature obscure derrière ses créations.
(Jérôme octroie des dés bonus à Julien pour vaincre le Maître.)
Le prêtre exprime tout son mécontentement à l'évêque et l'exhorte à revenir à la raison.
Pris de court et complètement choqué, Monseigneur perd son équilibre et chute de l'échelle. L'impact est mortel...
(Julien remporte haut la main le jet nécessaire et raconte donc la fin du Maître. Il avait dit qu'il voulait le pousser au suicide, c'est chose faite :P)
Les caractéristiques des deux ex-sbires sont telles que dans l'épilogue, ils peuvent raconter comment ils s'intégrent harmonieusement à leur entourage.
Jonas devient un évêque juste et aimé en remplacement de Monseigneur, tandis que Charles-Edouard reste comme aide à la cathédrale et se rapproche d'avantage de Céline.
Et on s'est arrêté là. Il restait pas mal de choses qu'on aurait pu développer (le père de Monseigneur? le rapport exacte entre Charles-Edouard et Céline (en raison de sa nature étrange), etc.), mais on était satisfait de ce qui avait été dit et on a préféré garder le mystère.
Constatation: les dés pour l'Intimité, le Désespoir et la Sincérité ont coulé à flot, incitant tout le monde à faire du roleplay pour les obtenir. Quelques scènes étaient mêmes touchantes à mon avis.
A mi-chemin dans la partie je me suis rendu compte que ces dés s'appliquaient très bien aussi aux rapprochement avec les PNJ, et c'est reparti de plus belle!
L'ambiance globale de la partie était entre humour et sérieux. Le sujet est fondamentalement assez grave quand on y pense, l'humour permet d'aborder cela de façon plus décontractée.
Julien a fait la remarque que le système permettait très bien de broder une histoire. En effet, "abuser" le système revient à créer une histoire plus intense... donc feu! \:D/
Ca peut paraître un peu mathématique au début, mais en fait c'est assez discret et très riche, ça nous pousse dans des directions qu'on avait pas forcément prévues.
Dû aux scores de départ, personne n'a eu l'occasion de se faire capturer ou de raconter une scène d'horreur.
Faudra jouer une partie avec un Maître plus méchant pour voir cela.