Je voudrais réagir à un propos de Christoph mais je pense que ça va clairement nécessiter une scission du fil.
Tu t'interroges sur la difficulté de payer ses heures passées en indépendant et tu fournis toi-même un élément de solution en émettant l'hypothèse que si le premier jeu prend beaucoup de temps à écrire, le second jeu est beaucoup plus rapide.
Personnellement, je n'ai pas de doute là-dessus. Si on passe des années à écrire son premier jeu, on passe surtout du temps à décider de l'écrire, et à accumuler de l'expérience en game design. En travaillant, on apprend à rationaliser son travail. Loi de Pareto : 20 % des efforts produisent 80 % des résultats. Avec l'expérience, on peut identifier ses 80 % d'efforts peu rentables et faire de le choix d'en faire l'économie. Je parle bien de choix ; je ne veux interdire à personne d'être perfectionniste. Quand tu passe des années à concevoir ton premier jeu, tu collecte des savoirs et des savoirs-faire dont tu ne vas utiliser que 20 % pour ton jeu. Les 80 % restants, à moins que tu les oublies, tu vas pouvoir les utiliser pour tes jeux suivants. Souvent, le second jeu est composé des copeaux du premier jeu, des propositions et des idées abandonnées parce qu'elle ne collaient pas à l'intention du premier, mais suscitent l'intention du second jeu.
On voit que Frédéric, après avoir sortir Prosopopée, avance pas mal sur d'autres projets, projets issus d'une fragmentation de sa vision (avec notamment l'idée de concevoir trois jeux, un pour chaque proposition créative).
Je crois que Fabien est en route sur de nouveaux projets aussi.
Johan Scipion, après avoir bûché 10 ans sur Sombre, conçoit en un an deux variantes, Sombre Zero et Sombre Max.
Si j'ai mis six ans à peaufiner Millevaux sous forme d'univers pour Sombre, je pense que le développement d'Inflorenza sera plus de l'ordre de 6 mois, sans doute moins.
En mûrissant, notre vision s'affine et nous allons à l'essentiel. Nous concevons des systèmes simples et élégants dès le départ plutôt que de commencer à monter des usines à gaz pour ensuite les démonter conscienceusement pendant des années.
Et bien sûr, des réseaux tels que silentdrift sont des accélérateurs de compétence. Si on sait maîtriser le temps qu'on y consacre ! Mon objectif personnel étant d'ailleurs de me limiter maintenant aux fils qu'on me linke dans les réponses.