[Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

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[Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 12 Jan 2012, 23:10

Comme vous le savez peut-être Romance érotique, mon jeu de rôle pour les couples, avait une destinée indépendante, j'ai développé une bonne partie du jeu sur Silentdrift, voici quelques rapports de partie :

[Romance érotique] Partie avec les rubans
[Romance érotique] Histoire de vampires

J'avais également fait des recherches préliminaires pour une autoédition :

[Romance érotique]Expériences de démonstration
[Romance érotique] Prémice à l'auto-édition

D'ailleurs, j'avais une section d'auteur indépendant sur Silentdrift qui retrace en partie les différentes étapes du développement du jeu. J'avais d'ailleurs imprimé un certain nombre d'Ashcan du jeu que j'avais présenté et vendu sur des stands de Silentdrift aux Joutes du Téméraire, à Ludesco et à Orc'Idée.

Ma détermination de faire sortir Romance érotique de manière indépendante était complète.

Etles Écuries d'Augias sont arrivés. Un de leurs membres avait acheté un Ashcan de mon jeu à Orc'Idée et il avait testé le jeu (c'est un détail important car les testeurs n'étaient pas nombreux et le sens du jeu est mal compris jusqu’au moment où on le teste). Ils m'ont contacté et proposé d'éditer mon jeu dans leur nouvelle collection In-Vitro.

Attention, cette proposition ne tombait pas totalement du ciel non plus. Les Écuries d'Augias et moi nous connaissions bien. Nous avons étroitement collaboré pour l'organisation des Démiurges en herbe 4 et je dirigeais (et dirige encore) le développement du jeu "Billet Rouge", gagnant du concours des Démiurges, destiné à cette même collection In-Vitro.

J'ai donc discuté avec eux et nous sommes tombés d'accord sur quelque chose. C'est ainsi que j'ai trahi ma fibre indépendante.

Je vais expliquer ici ce qui m'a poussé à le faire et je pense que mon expérience peut être intéressante pour les autres auteurs indépendants.

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Tout d'abord, il est important d'expliciter ce qu'apporte l'indépendance. Je suis quelqu'un de pragmatique, je ne voulais pas être Indie pour être indie, l'indépendance n'a pas de valeur en soi, c'est ce qu'elle apporte qui a une valeur. Je souhaitais que Romance érotique (ou d'autres de mes jeux qui auront une valeur créative particulière à mes yeux) soit indépendant pour ces raisons :

1) Créer mon jeu seul. Ne pas devoir arrondir les angles pour un éditeur au détriment de ma liberté de création.

2) Garder le contrôle de sa création, notamment au niveau du suivi de gamme, etc.

3) Avoir un produit à ma convenance au niveau du format, au niveau du matériel, etc.

4) Le fait de gagner la totalité du prix d'un jeu en économisant les intermédiaires, en assurant tous les rôles.

5) Suivre le jeu durant toutes les étapes de sa production, suivre la vie du jeu après sa sortie, vendre le jeu de manière directe, avoir une relation avec les lecteurs, les joueurs. Eventuellement fédérer autour de soi une communauté de fan.

Il ne me semble pas qu'il existe d'autres avantages découlant directement de l'indépendance. Je ne vais pas m'étendre dans les inconvénients de l'indépendance (car ils existent), je l'aborderai en filigrane dans les lignes qui suivent.

A présent, je vais traiter point par point ces éléments en montrant ce qui m'a poussé à collaborer avec les Ecuries d'Augias.

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1) Dès le départ, les Ecuries d'Augias m'ont donné toutes les garanties pour créer totalement librement mon jeu. Il faut dire que le jeu était quasiment parachevé au moment de leur proposition.
Mais malgré tout, j'ai opéré des changements entre la version ashcan et la version définitive : ils ne m'ont pas bridé. Certes, il y avait une relecture éditoriale par le chef de la collection In-Vitro (Jérémie Rueff) mais elle avait valeur de relecture de style et orthographe, comme pour mes autres relecteurs. Elle avait également valeur technique car pour une impression, il faut faire une relecture particulière pour homogénéisé le document (par exemple des accents sur les majuscules ou d'autres trucs de mise en page). C'est donc bienvenu.

Je considère donc que sur ce point, l'indépendance et l'édition chez les Ecuries d'Augias n'a rien changé.

Attention, il faut également dire que ce n'est pas forcément toujours évident. Ce qui a rendu cela possible, c'est la confiance qu'il y avait entre eux et moi. Ce n'est pas tombé du ciel et il s'agit d'une intense collaboration sur d'autres projets qui a permis aux Ecuries d'Augias d'avoir confiance. C'est aussi sans doute l'effet "In-Vitro", la collection dans laquelle Romance érotique s'inscrit. C'est une collection qui a justement pour but de laisser l'auteur maître de sa création.
Il n'en aurait sans doute pas été de même dans une autre situation.

Bilan comparatif : neutre

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2) Ici, effectivement. Il a fallu faire des concessions. C'est logique.

Selon le contrat, j'ai cédé les droits de représentation, de reproduction et de diffusion de l'oeuvre pour trois ans renouvelable et reconductible tacitement. Je conserve les droits d'adaptation, transformation, traduction, etc.

Cela signifie que je ne contrôle plus ma création pour les trois prochaines années, pendant lesquelles mon éditeur est libre de l'exploiter.

Je ne connais pas vraiment ce qui se fait en terme de traduction, mais j'imagine que ce que les droits cédés aux maisons d'éditions pour les traductions de jeux Indie (de la boite à Heuhh par exemple) ne doivent pas être très différents.

Je trouve que les Ecuries d'Augias ont été très arrangeant avec moi et je peux vous assurer qu'il n'en va pas forcément ainsi avec tous les éditeurs avec qui j'ai des contacts.
Encore une fois, je crois que la longue collaboration avec eux a facilité les choses.

Bilan comparatif : légèrement négatif

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3) Je l'ai dit ici même sur le forum, j'avais plusieurs envies :

- Sortir le jeu avec le matériel qui va avec.
- Faire le jeu avec Maud Chalmel en lui laissant une relative liberté dans le graphisme du jeu et ses illustrations.
- Sortir un livret en couleur

J'avais préparé le projet d'édition indépendant sur cette base et j'en étais arrivé à la conclusion suivante :
- Impossible de sortir le jeu avec le matériel. Raison : ça coute cher et je n'ai pas une diffusion suffisante pour ça. Le risque de l'investissement était grand.
- L'impression en livret couleur était possible mais il fallait faire des concessions au niveau du nombre de pages.

J'aurais donc du faire une impression noir/blanc sans matos. J'avais tout de même le concours de Maud, c'était très important à mes yeux. Voici les chiffres approximatif : 2500 € d'investissement total (avance sur droits d'auteur à Maud, impression, promo) pour 200 exemplaires (16 pages A5 couleur et agrafé)

Lorsque les Ecuries d'Augias m'ont contacté, je leur ai demandé si mes envies pouvaient être respectées. Ca n'a pas été évident et j'ai du faire des concessions :
- Le jeu sort avec une version collector : livret + le matériel. Cette version sera vendue sur la boutique minuit-dix.net et en convention. Cela n'a pas posé de problème la collection In-Vitro connait déjà des collectors avec matériel à l'exemple de Montsegur 1244.
- Les Ecuries d'Augias étaient intéressés voir même enthousiastes de travailler avec Maud. On a décidé de conserver l'arrangement que j'avais avec Maud. En réalité, je centralise tous les droits du jeu (Maud est sous contrat avec moi directement).
- Il a été possible d'assurer convenablement le jeu en couleur. J'ai du faire une minuscule concession sur le pourcentage des droits d'auteur mais c'est à mes yeux symboliques pour faire participer aux frais de ce caprice d'auteur.

Le cahier serait de 32 pages, c'est à dire le double de ce que j'avais prévu en indépendant. Je souhaitais à la base faire le plus court possible donc 32, ça me semblait beaucoup. Au final, c'était ce qu'il fallait pour avoir une maquette aérée et agréable, il n'y avait à la fin qu'une seule page en rab que j'ai remplis simplement de situations/scénarios supplémentaires. Avec 16 pages, nous aurions eu quelque chose d'indigeste avec une mise en page trop dense.

Encore deux mots sur une autre de mes craintes, Romance érotique rejoignait une collection qui avait déjà des contraintes techniques et graphiques déterminées. Même si elles sont souvent légères et parfois totalement en accord avec mon projet (le format du livret par exemple), je craignais que l'éditeur bride Maud dans son travail créatif.
Il n'en a rien été. Au final, nous avons pris beaucoup de liberté sans que cela ne pose problème, par exemple sur la mise en page sur une colonne alors que la gamme en prévoie deux. J'ai eu plus crainte sur cet aspect là que sur ma liberté d'auteur, car j'avais moins de garantie là-dessus. Au final tout est bien qui fini bien.

Concernant les fournisseurs, que je voulais de proximité dans la mesure du possible, les Ecuries d'Augias partagent la même philosophie que moi.

Bilan comparatif : Positif

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4) On en arrive aux chiffres. C'est ma préférée. On va traiter ici uniquement la version normale car je ne connais pas encore précisément les prix du collector. De plus, c'est le meilleur moyen d'avoir une comparaison avec l’hypothétique version indie (qui n'aurait pas compris de matériel). Je traite également le sujet que de mon point de vue. Celui des Ecuries d’Augias ne regarde qu’eux.

- Version indie :
Cout total/investissement total : ~2500 €
Marchandise : 200 exemplaires de livrets 16 pages A5 couleur
Prix individuel : 15 €

Pour revenir dans mes sous, j'aurais dû vendre 167 exemplaires en vente directe uniquement. J'aurais eu 33 exemplaires supplémentaires pour faire un léger bénéfice.
En imaginant que je suis parvenu à diminuer les couts totaux à 2000 € au prix de beaucoup de recherche et loin de la proximité que je désirais, j'arrivais à 133 exemplaires de vente directe pour ne pas perdre d'argent.

- Version actuelle avec les Ecuries d'Augias. Ici, il faut différencier deux éléments distincts : Jelino l'auteur et Jelino le vendeur.
Données générales :
Impression : 1500 exemplaires (ce n'est pas secret, c'est indiqué sur le livret), 32 pages couleur
Prix individuel : 9.95 €

Jelino l'auteur :

Il faut savoir que la situation des droits d'auteur est compliquée (et c'est de ma faute). A la base, dans la version indie, j'avais prévu de rémunérer Maud 600 €, c'était important pour moi qu'elle gagne autre chose que des clopinettes dans cette histoire. Et même si c'est une amie, elle fait du travaille pro et elle mérite qu'on la rémunère en conséquence. Que l'on soit bien clair, il est de MA propre volonté de faire ainsi et les Ecuries d'Augias s'y sont adaptés. Il est également possible que Maud aurait accepté de faire 50-50 des droits d'auteur sans avance d'argent, mais je ne lui ai même pas proposé.

Au final, on a gardé cet arrangement car elle est sous contrat avec moi, mais on l'a adapté de la manière suivante :
- Je paye 600 € à Maud.
- Je reçois la totalité des droits d'auteur jusqu'à hauteur de 600 € (pour me rembourser).
- A partir de 600 €, on fait 50-50 sur les droits d'auteur.

Pour parvenir à me rembourser, il va falloir que l'éditeur vende un peu moins de 500 exemplaires. Sachant que le jeu est distribué en boutique, que l'éditeur fait de la vente directe en convention, que Romance érotique fait parti d'une collection ET SURTOUT que Jelino le vendeur achète 108 exemplaires direct, cela laisse des chances d'y parvenir.

Jelino le vendeur :

Investissement total : 615 €
Nombre d'exemplaires : 108 exemplaires
Je reviens dans mes frais après 62 exemplaires vendus.

Cet investissement est également uniquement de mon fait (j'en explique les raisons dans le point suivant). A aucun moment l'édition du jeu n'a dépendu d'une quelconque précommande de ma part. Par contre, ma précommande a eu un impact direct : l'éditeur s'est permis de prendre plus de risque et d'imprimer un plus grand nombre d'exemplaires que prévu à la base. Si Romance érotique fait un carton... ce sera fabuleux pour tout le monde.

Remarquez que si Jelino le vendeur vend tous ses exemplaires, Jelino l'auteur rentre dans ses frais si l'éditeur vend 106 exemplaires (il faut savoir qu'il en vend déjà 108 rien qu'à Jelino le vendeur). Donc en vendant mes 108 exemplaires, je serai déjà bénéficiaire.

Conclusion, l'édition indépendante m'aurait demandé au total un investissement 2 fois plus important. De plus le seuil de rentabilité est bien inférieur pour la situation en édition chez les Écuries d'Augias, à peu près du simple au double.

Sans compter que le produit a plus de page et est moins cher donc il est plus facilement vendable.

Bilan : nettement positif

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5) Ici, j'ai dû à nouveau faire des concessions.

J'ai assuré (avec Maud et un peu Jérémie pour la touche finale) la production du PDF envoyé à l'imprimeur de A à Z.

Mais je ne m'occupe pas de tout ce qui est contact avec l'imprimeur ou avec les fournisseurs pour le matériel. Je l'ai un petit peu fait dans la perspective d'une publication indie. J’ai pu constater que ça prend un temps fou et ça n'a rien de créatif : c'est un travail de comparaison et de recherche.
Je ne m'occuperais pas non plus de tout ce qui est administratif et tout ce qui est nécessaire pour faire un travail sérieux. Je suis persuadé que ça doit être très intéressant mais ça comporte au final surtout des obligations parfois pénibles.
De mon point de vue, j'ai plutôt l'impression que j'ai avantageusement délégué le boulot pénible à d'autres sans perdre au final sur la visibilité : je serai mis au courant des ventes (ce sont les chiffres qui intéressent vraiment, les autres intéressent les impôts). J'ai participé et donné mon accord au format exact de mon jeu, je laisse volontiers le travail de comparaison des fournisseurs à d'autres. Car au final, je sais ce qui sera le produit final et qu'il est produit dans la proximité, ce sont mes critères.

Par contre, je perds en liberté sur la communication, la promotion et la diffusion du jeu. Je ne suis plus le seul sur l'affaire et le succès de Romance érotique concernent d'autres que moi. Je ne peux donc pas tout faire à ma manière. Ce n'est pas moi qui rédige tous les communiqués de presse. C'est l'un des aspects que je perds un petit peu par rapport à une autoédition.
Je suis moins souverain mais par contre, il y a d'autres que moi qui sont impliqués et qui communiquent avec moi : présence du jeu sur des conventions où je ne suis pas, vente en ligne sur un site pro, distribution en boutique, etc.

Je perds également un petit peu l’éventuelle exclusivité concernant l'organisation et le soutien des fans... Mais mon jeu est Romance érotique, c'est un jeu où j'ai été le seul à faire des rapports de partie public, les rapports que j'ai reçus ont été transmis discrètement. RE est un jeu qui ne va pas créer de communauté car son expérience est privée. Et personnellement, si une communauté libertine se créait autour du jeu, je ne suis pas sûr de vouloir y participer. :-)

Dernier élément, l'auteur qui vend son jeu directement, celui-ci est directement lié à ma précommande d'une centaine d'exemplaires. Ca me permet, tout comme un auteur indépendant de vendre mon jeu directement au consommateur et de faire un bénéfice dessus. Ca m'oblige également d'être impliqué à ce niveau et c'est un vrai plaisir.
Je crois que c'est le point que je préfère : discuter, échanger avec d'autres sur mon jeu, lui vendre ma création directement, en convention ou ailleurs. Je n'hésiterai pas non plus à faire des démos comme j'ai pu en faire quand le jeu était encore en ashcan.
Et si quelqu'un voudrait acquérir Romance érotique sans me l'acheter en me regardant dans le blanc des yeux parce qu'il est timide, ce n’est pas grave, le jeu est accessible à mille autres endroits.

Bilan : légèrement négatif

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Alors effectivement, avec Romance érotique, je ne suis plus auteur indépendant, mais ce ne sont au final que des mots. Au change, j'ai perdu des choses, j'en ai gagné d'autres. J'ai pesé le tout dans la balance qui se trouve dans ma tête et j'ai fait mon choix.

Mais mes désirs et mes idéaux n'ont pas changé. J'espère encore et toujours autoéditer complètement une de mes créations. Ce n'est pas pour cette fois. Être indépendant n'est pas un but en soi pour moi. Peut-être qu'un autre de mes projets s'adaptera mieux à une édition indépendante. En attendant, j'ai pris des XP (et j'en prendrai encore) sur une grande partie du travail que demande l'autoédition. Il me manque encore 2-3 facettes de ce travail mais j'ai ajouté des cordes importantes à mon arc.

Par ce témoignage, je ne cherche pas à dévaloriser l'édition indépendante en mettant en lumière ses défauts. Ce que je souhaite exprimer, c'est qu'avant de vous lancer réfléchissez et cherchez toutes les options possibles, puis choisissez la meilleure.

Il n'y a pas de dogme ou de recette miracle. Chaque projet est différent et demande des choix différents.

Romance érotique n'est donc pas un JdR indépendant mais il est génétiquement indépendant. Et je suis vraiment très fier malgré tout, que ce soit le deuxième jeu finalisé, après Sens, qui soit issu de la communauté de Silentdrift...

Je tiens à remercier par ces lignes tous ceux qui sur ce forum m'ont aidé à mûrir ma réflexion et à bâtir mon jeu.

Romance érotique sortira pour début février pour la St-Valentin. Je présenterai tout particulièrement le jeu lors de la convention Orc'Idée du 31 mars au 1er avril à Lausanne.

Pour conclure, je vais terminer par un petit lien "nostalgique" : un fil de discussion initié par Marc
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Frédéric » 13 Jan 2012, 00:20

Eh bien tout d'abord, félicitations !
C'est une excellente nouvelle que d'apprendre la sortie imminente de ton jeu.
Ton compte-rendu de publication est très bien fait et très enrichissant et je pense en effet que ton choix est cohérent. Pour ma part, je me disais sur certains vieux projets que le genre de contrat que du décris ici serait nickel, mais je n'y croyais pas trop. Depuis, je n'ai pas poursuivi un seul de ces jeux (sans aucun regret). ^^

Toutes les spécificités de Romance Érotique et tes exigences personnelles font qu'il s'agit donc sans doute d'une excellente solution.
Encore bravo !
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par paragon » 13 Jan 2012, 17:33

Le point qui me convaincrai de rechercher le contact des éditeur pour publier un jeu plutôt que l'indie serait le suivant: la diffusion. Je m'explique; quand je rédige un ouvrage ce sont des idées que je met sur le papier, et cela pour n'importe quel auteur. Dès lors le but me semble être la diffusion des idées.

Ainsi entre les nombres d'impression que tu réalises en Indie et celuis que peut procurer les écurie d'Augias, combiné au marketing que te procure ton éditeur, ce qui participe le plus à la diffusion du jeu c'est bien l'option que tu as choisies (dès lors tu comprendras aussi que je commence à m'interroger moi aussi sur le fait d'éditer mes jeu en "pro").

La question qui demeure c'est à quel point l'éditeur va fourrer ton nez dans ton jeu pour en changer le contenu; au vu de ton rapport pas trop il me semble mais il aurait pût en être autrement. C'est là qu'il faut surtout garder son indépendance (puisqu'on parle de jeu indépendants), le reste n'est que de la sous-traitance qui est soit profitable, soit non selon lés buts que tu poursuit.

Voilà l'essentiel de ce que je retire de ton rapport, le reste est bien sûr intéressant mais je le trouve secondaire.
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 13 Jan 2012, 22:59

@Fred : Merci amigo pour tes félicitations. Il est vrai que peu de personnes étaient au courant de la sortie imminente de mon jeu. En réalité, ce post est la première publication qui annonce noir sur blanc la sortie du jeu. Je voulais vous réserver la primeur d'une telle nouvelle et le faire à la manière "Silentdrift" par un rapport dans Publication.

Il faut savoir que j'ai pris mes distances avec le forum ces derniers mois car mes projets (Romance érotique et Billet Rouge) ne correspondent pas à l'exigence d'indépendance du forum. Ce n'était que momentané. J'ai d'autre projets que je lancerai ou relancerai sur ce forum quand les projets actuels seront dans toutes les bonnes boutiques.

@Laurent : Il ne faut pas faire de généralité. Ce que je dis, c'est que les projets sont différents et qu'il faut s'adapter aux spécificités du projet.

Oui la diffusion est différente entre Indie et édité. Mais, au niveau de la francophonie, selon le projet, les ventes en diffusion boutique ne sont pas augmentées. De plus, si ton objectif est d'être potentiellement diffusé en boutique, il existe des solutions, des JdR indépendants sont diffusés parLégion par exemple. Pour une vente en ligne, il existe également d'autres solutions comme le lulu.

Tu oublies sans doute aussi que les idées ne sont pas juste le bouquin. Les idées se transmettent également sur la manière de diffuser et de communiquer sur son jeu. Le meilleur exemple est Sens.

Quand tu es édité, tu n'es plus le seul à communiquer sur ton jeu et l'éditeur va forcément avoir une vision différente que toi de ton oeuvre... il va donc communiquer différent et les idées que tu essayes de faire passer ne sont plus totalement ceux que tu avais à l'origine.

Un JdR (tout comme d'autre média créatif) n'est pas juste un livre : c'est également l'image qu'il véhicule, c'est également le service après vente. Et ça, sans être indépendant, tu en perds le contrôle, du moins en partie.

paragon a écrit :La question qui demeure c'est à quel point l'éditeur va fourrer ton nez dans ton jeu pour en changer le contenu; au vu de ton rapport pas trop il me semble mais il aurait pût en être autrement.


C'est le point le plus délicat. Je roule beaucoup ma bosse dans le milieu du JdR et j'ai accès à beaucoup de chiffres de ventes, j'ai un vision de projets qui sont en cours chez beaucoup d'éditeurs différents. En réalité, très peu d'éditeurs vont te laisser ton indépendance créative, pourquoi ? Chaque éditeur est différent mais je vais t'en donner quelques exemples :
-Certains éditeurs veulent s'impliquer dans la création du jeu, ils ne sont pas une banque ou une entreprise. Ce sont des passionnés qui ont leur vision et qu'ils veulent également l'insuffler dans les jeux qu'ils éditent.
- D'autres éditeraient n'importe quel bouze (en te laissant ton indépendance) s'ils sentent que tu es impliqué dans ton jeu mais si le jeu n'a à leur yeux pas de potentiel, il te l'édite à une qualité mauvaise (ils font leur marge sur les ventes directe que tu fais). En gros, tu es indépendant mais c'est toi qui fait le travail de l'éditeur et c'est lui qui tire les bénéfices. Dans un tel cas, le jeu ne fait pas plus de vente que si tu étais indépendant (sauf que tu gagnes moins d'argent, la différence va dans la popoche de l'éditeur).
- D'autres éditeurs (ce sont les plus nombreux) n'entrerons simplement pas en matière car ils ne sont pas ouvert à des projets extérieurs ou la ligne éditoriale est très stricte.

Ensuite, il faut savoir que peu d'éditeurs ne publieront un jeu "bizarre" s'il ne sent pas qu'il a du potentiel. Il faut te dire que les projets de jeu proposés aux éditeurs sont nombreux et je t'assure que tous les auteurs considèrent leur création comme valable et digne d'intérêt. L'autoédition est également une manière de garder sa dignité et de ne pas devoir se prostituer auprès de tous les éditeurs pour avoir sa publication.

La situation de Romance érotique est tout à fait particulière : le jeu entrait dans la case d'In-Vitro et surtout In-Vitro entrait dans la case Romance érotique. C'est un peu un heureux hasard.

Je t'assure que c'est loin d'être aussi évident.
Dernière édition par Lionel (Nonène) le 13 Jan 2012, 23:58, édité 1 fois.
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par paragon » 13 Jan 2012, 23:48

Oups, en fait ce que j'ai dit serai plus vrai avec "distributeur", maintenant que j'y pense et à la lumière de ce que tu me présente. Le vrai problème justement c'est d'arriver au publique hors il n'y a pas tout le monde qui roule sa bosse autant que toi dans le pas si petit monde du JDR (vu comme ça ça paraît grand en fait!)
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Heuhh » 20 Fév 2012, 16:39

Des fois, j'ai l'impression que la vision que certains ont des éditeurs est un peu surréaliste. On n'est pas dans le milieu de la musique ou du cinéma. Réveillez vous un peu. La plupart des éditeurs sont des gens passionnés qui sont là pour vous aider à mettre votre jeu et vos idées en valeur. Ils ne sont pas là pour vous forcer à faire quelque chose qui ne vous parle pas. Ils apportent aussi leur expérience.

Je reprends les points de ta liste :
Lionel (Nonène) a écrit :1) Créer mon jeu seul. Ne pas devoir arrondir les angles pour un éditeur au détriment de ma liberté de création.
Un éditeur, bizarrement, pourrait avoir de bonnes idées, et surtout des idées qui te plairait, il pourrait t'aider là où tu coinces, sans pour autant te priver de ta liberté. Bosser à plusieurs est bien plus enrichissant que bosser seul. Les jeux "indies" proposent d'ailleurs la plupart du temps une création commune, une entraide entre les joueurs parce que cela a un intérêt créatif. J'ai l'impression que vous confondez conseils et contraintes. En résumé, il peut y avoir une discussion constructive entre auteur et éditeur, l'auteur restant maitre de son bébé. Après, il ne faut pas frapper à n'importe qu'elle porte, il faut que l'éditeur soit en adéquation avec votre projet (comme tu le précises si bien).

2) Garder le contrôle de sa création, notamment au niveau du suivi de gamme, etc.

A par la session des droits de vente, tu peux et tu es censé garder le contrôle au niveau suivi. Avec Di6dent, on ne publie jamais sans demander à l'auteur ce qu'il pense de ce que l'on propose. Et en général, l'éditeur se range derrière l'auteur, les rares cas où ça ne se passe pas comme ça, c'est parce que je parlais de "la plupart des éditeurs".

3) Avoir un produit à ma convenance au niveau du format, au niveau du matériel, etc.
Pour l'instant je ne vois que des contrats où est indiqué que l'auteur doit tout valider (mise en page, illustrations...). Bizarrement aussi, l'auteur n'étant pas expert en tout, il est heureux de se reposer sur l'expérience de l'éditeur (une relation de confiance en résumé). Après, si l'auteur veut faire pleins de trucs, il sera rémunéré en conséquence. Le métier principal d'un éditeur est d'investir (ce qui est d'ailleurs en totale contradiction avec l'utilisation d'Ulule).

4) Le fait de gagner la totalité du prix d'un jeu en économisant les intermédiaires, en assurant tous les rôles.
C'est le seul point que je ne peux contredire. Après, c'est ce que je voulais faire au début, mais je me suis vite rendu compte que maquettiste par exemple, c'est un vrai métier qui demande de l'expérience.

5) Suivre le jeu durant toutes les étapes de sa production, suivre la vie du jeu après sa sortie, vendre le jeu de manière directe, avoir une relation avec les lecteurs, les joueurs. Eventuellement fédérer autour de soi une communauté de fan.
Rien de ce qui est écrit là, n'est propre à l'autoédition. C'est vraiment bizarre de lire cela. C'est le point que je pense le plus respecté et encouragé par les éditeurs.

Voilà, désolé si vous trouvez le ton sec. Mais des fois à vous lire j'ai l'impression (en tant qu'éditeur) d'être le diable en personne. J'avais envie de tordre le cou à beaucoup d'idées fausses. Mes réponses s'appuient sur diverses expériences et pas seulement le coté traduction.

Le seul intérêt que je vois à faire de l'autoédition c'est d'éditer un jeu qui n'aurait jamais pu être édité en l'état (texte ou matériel). C''est donc de faire tout seul tous les choix.

Je finirais en souhaitant bonne chance à Nonène et son jeu.
Heuhh
 
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 20 Fév 2012, 17:34

Attends, Heuhh. Je suis totalement d'accord avec toi. Mon fil de discussion sert également à tordre le cou à des préjugés. Si tu as bien suivi, j'explique mes envies et je démontre qu'elles ne sont pas contradictoires avec la collaboration avec un éditeur. J'ai travaillé avec beaucoup d'éditeurs et ça a toujours été avec grand plaisir.

Tu sais Heuhh, je comprends ta réaction car de nombreux éditeurs sont comme les Ecuries d'Augias ou toi : c'est à dire qu'ils sont compatibles avec les exigeance que je m'était donné pour Romance érotique.

Mais je trouve également que tu généralises sur ta situation et je ne suis pas d'accord : tous les éditeurs ne fonctionnent pas de la même manière. Il y a des requins et d'autres passionnés qui imposent leurs visions (sans qu'il y ait vraiment dialogue avec l'auteur).

Mon propos est le suivant :
- Si vous trouvez un éditeur honnête et qui respect vos aspirations, il faut travailler avec lui.
- Si vous ne trouvez pas, autoéditez-vous.

Et que l'on soit bien clair, j'ai travaillé directement ou indirectement avec 4-5 éditeurs et je peux te dire que c'était globalement positif. Mais il n'y a qu'un seul de ceux là avec qui j'ai eu envie de publier mon jeu. Les autres n'aurait pas correspondu à mes exigeances sur un ou deux points.
Je ne suis pas un ayatollah de l'indie, j'ai un vraiment beaucoup travaillé avec les éditeurs et je sais de quoi je parle. Mon opinion est basée sur l'expérience et pas sur des à prioris.
Lionel (Nonène)
 
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Heuhh » 20 Fév 2012, 18:04

Oups. Je m'excuse de ne pas avoir bien lu ton message. Mea culpa. M'enfin, j'ai déjà entendu certaines personnes (sur d'autres forums) être moins "souples" que toi, donc ça sert quand même.

Je suis entièrement d'accord avec ton résumé.
Lionel (Nonène) a écrit :Mon propos est le suivant :
- Si vous trouvez un éditeur honnête et qui respect vos aspirations, il faut travailler avec lui.
- Si vous ne trouvez pas, autoéditez-vous.

J'avais bien compris que tu te basais sur ton expérience. Mais moi aussi et pas que celle de la Boite à Heuhh. ;)
Heuhh
 
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Fabien | L'Alcyon » 20 Fév 2012, 19:31

Salut Lionel et merci de ce retour sur ton expérience !

En te relisant, j'ai noté que l'argument du risque commercial (le point 4 donc) était déterminant. Effectivement, un des rôles les plus important que je vois pour un éditeur dans la publication d'un jeu de rôle est la prise de risque commercial, en avançant des fonds pour permettre la réalisation du jeu et en tablant sur son succès pour se rembourser.
Cependant, il me semble que Lulu permet justement de diminuer massivement ce risque grâce à l'impression à la demande. Il n'y a pas d'autres invendus possibles que ceux de la vente directe (je sais bien que le risque reste présent à cause des frais fixes pour payer un illustrateur et/ou un maquettiste ainsi que pour lancer éventuellement un site internet). Les prix de Lulu me semblent tout à fait raisonnables quelque soit le tirage et la qualité des impressions est maintenant au même niveau que celle d'un imprimeur standard (je le sais pour avoir fait des commandes récemment toutes très satisfaisantes).
Par ailleurs, la vente du jeu sous forme PDF (via Lulu ou d'autres plateformes) permet également de diminuer ce risque.

J'imagine que tu as envisagé ces solutions. Qu'en as-tu pensé ? Qu'est-ce qui t'a retenu ? J'imagine que l'absence de matériel a pu jouer, mais il y a-t-il d'autres raisons ?
La seule vraie limite que je vois pour ces deux solutions est que le monde du jdr me semble encore peu habitué à ce genre de distribution, mais on est là pour faire bouger les lignes, que diable !
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Heuhh » 20 Fév 2012, 20:13

Je me permet de te répondre Fabien, car je m'étais posé la question à l'époque.

Défaut de Lulu :
-> aucune maitrise du produit. Notamment le choix du papier qui est limité en 90g pour le noir et blanc et prix standard.
-> frais d'impression importants rendant impossible les prix que je veux pratiquer. C'est quasiment le double par rapport à un prix de revient d'une impression de 200 ex avec une couverture et du papier de meilleure qualité. Je ne parle pas d'une impression couleur qui est juste impossible sauf si vous voulez vendre un A5 100 pages à 20 euros pour un bénéfice de 2 euros et quelque.
-> risques financier finalement pas beaucoup moins importants à cause d'un prix de revient plus important. Il a toujours des frais fixes comme tu le dis. Donc c'est intéressant pour le risque financier que si tu fais tout tout seul, ou alors tu as des bénévoles...
-> A l'époque je voulais faire dans l'impression locale, j'en suis revenu il y a trop d'écart avec l'étranger.
-> C'est très peu développé donc les risques financier augmentent d'autant.

Point que je ne connais pas :
Prix de reviens si on s'imprime des exemplaires pour vendre en direct. Là dessus, j'ai cru comprendre que les prix étaient intéressants.

Avantage : Pas besoin de gérer les stocks, les envois... Ce qui n'est pas rien niveau travail.

Voilà, si ça peut t'aider.

Je pense par contre, que passer par Ulule est plus intéressant pour l'auteur qui voudrait s'auto-éditer.
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Christoph » 20 Fév 2012, 22:23

Hello

Ludovic, n'oublie pas l'étiquette pour une prochaine fois, et surtout la lecture charitable, on a de la chance que Lionel a bien réagi, sinon ça aurait pu partir dans les tours. N'oublie pas non plus que ce site est consacré aux jeux indépendants (donc forcément il y a un biais et ce n'est pas spécialement l'endroit pour défendre d'autres formes d'édition) et que les discussion devraient se faire au cas par cas, pas en généralités.

Ce qui m'amène à une remarque qui s’adresse à tous : ceci est un fil dédié à Romance Érotique et le renoncement de Lionel à l'indépendance pour ce jeu (et je suis en train de préparer des questions pour lui). Parlons de Lulu dans cette optique, ou ouvrons de nouveaux fils. Merci, bonne continuation !
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 20 Fév 2012, 22:54

Lulu n'est pas une solution qui est intéressante par principe. Je ne me suis pas intéressé pour deux raisons :
- Les produits sont chers à l'unité. Ca bouffe toute la marge.
- Le format est limité et il n'y a pas moyen de vraiment avoir ce que l'on veut. Sans compter le matériel.
- Si tu veux faire de la vente directe, tu vend facilement 20-30 exemplaires (les amis, la famille) et si tu dois commander par lulu... ça fait de l'investissement aussi. sans la marge...

Et il y a quelque chose qui me semble importante également :
- En réalité, le seul bénéficiaire d'un seul système, c'est lulu et lulu se fiche du JdR ou de mon jeu. Il fait une marge sur mon produit et je n'ai aucune chance d'en faire. En vérité, je préfère entrier dans un circuit de JdR, c'est aussi un moyen de soutenir. Si quelqu'un fait des marges à mes dépends, je préfère que ce soit une boutique ou ludikbazar si je destocke les invendus en désespoir de cause.

De plus, lulu ne rend pas possible une distribution différente... à part si on fait une commande groupée importante pour pouvoir en donner à des boutiques locales ou ailleurs. On arrive de toute façon à un investissement important, en se faisant bouffer la marge par lulu.

Et comme je l'ai toujours dit, ce n'est pas l'investissement qui me faisait peur. Je pouvais éditer mon jeu de manière plus adaptée (format à ma discrétion) sans lulu avec un investissement limité. Je pouvais dans cette situation rentrer dans mon investissement d'impression grâce à une petite marge que je n'aurais pas avec lulu (qui me la boufferait). De toute façon, c'était plus rentable sans lulu.

[Edit] J'étais fatigué hier soir et je me rends compte qu'il y a beaucoup de répétition dans ma réponse.
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 21 Fév 2012, 10:50

Je vais compléter ma réponse car elle ne répond pas forcément à toutes les questions de Fabien.

Effectivement, lulu permet d'éviter un risque commercial : c'est zéro investissement (si tu fais tout tout seul). Par contre, tu ne te laisses aucune chance de réussir :
- Diffusion que pour les spécialistes qui se sont spécialement intéressé à ton jeu (quasi aucune chance que quelqu'un achète ton jeu par hasard, au détour d'une boutique de JdR, IRL ou online)
- Tu gagnes peu d'argent sur les ventes, y compris les ventes directes en convention.

Concernant la vente de PDF, il existe d'autres solutions bien "rôliste". Il y a rapidejdr.fr ou même narrativiste.eu.

En réalité, si je m'étais autoédité en m'occupant de l'imprimeur et tout le reste, j'aurais eu le risque de ne pas pouvoir me rembourser complètement l'avance pour l'illustration. Ce n'est pas sur le cout d'impression que le risque était réel.
Avec lulu, tu as encore moins de chance de te rembourser.
La collaboration avec les Ecuries d'Augias me permet quant à elle d'espérer me rembourser l'avance à Maud et de même faire un bénéfice (droit d'auteur ou vente directe).

Donc, si je devais hiérarchiser je dirais que au niveau des méthodes :
1) Ecuries d'Augias : me permet d'espérer un petit bénéfice
2) Auto édition classique : me permettrait d'espérer rentrer dans mes frais
3) Auto édition avec lulu : me permettrait de revenir à moitié dans mes frais

---

Il y a l'effet également "pari" de l'édition. Quand tu imprimes des exemplaires, tu en imprimes plus que ce qui te premet d'arriver dans tes frais : les ventes supplémentaires sont du bénéfice net. Si tu ne les vends pas, tu peux les détruires ou les brader.
Avec lulu, il n'est pas envisageable de gagner beaucoup d'argent même si ton jeu a du succès. Il n'y a pas d'effet de palier.
Lionel (Nonène)
 
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Christoph » 20 Mars 2012, 12:06

Salut Lionel

Merci beaucoup pour ce retour détaillé ! C'est extrêmement instructif, et je pense que c'est très enrichissant pour la communauté d'en savoir plus sur ce qui se fait dans la scène de l'édition francophone. Et encore félicitations pour la parution du jeu, même s'il n'est pas indépendant, ça me fait toujours plaisir de voir les projets d'amis arriver à terme ! Le livret a un format sympathique, les illustrations sont effectivement superbes et d'après ce que j'ai déjà pu voir le texte et les règles ont gagné en qualité depuis la dernière version que j'ai lue.

Je suis un peu dérouté par quelques uns de tes chiffres et j'aimerais bien te poser quelques questions.

Notamment après avoir lu le numéro 2 de Swiss Made JdR, il est flagrant à quel point le taux entre euros et francs suisses renchérit en quelques sortes les productions suisses, sans même parler des salaires moyens et du coût de la vie qui fait que tout est de toute manière plus cher chez nous que dans l'Hexagone (le taux est à environ € 1 : CHF 1.21, mais les prix FNAC sont plutôt à un rapport 1 : 1.85 pour donner une idée). Alors, quand tu dis que l'impression indépendante, 16 pages en couleur avec illustrations de Maud t'auraient coûté € 2'500 pour 200 exemplaires, c'est en passant par un imprimeur suisse ou français ? Tu voulais des fournisseurs de proximité et les Écuries d'Augias aussi, mais il y a forcément fallu choisir un pays.
Quelle aurait été la qualité des livrets que tu aurais obtenus pour ce devis ? Sans vouloir dénigrer la réalisation actuelle, le papier a une qualité un peu « buvard » et ça donne des illustrations légèrement floues et la reliure me fait un peu soucis (j'ai peur de bien ouvrir le livret), mais la couverture en elle-même me semble assez solide. Les chiffres sont-ils donc pour une qualité comparable ?

Tout n'est pas clair pour moi non plus quand tu décomposes les coûts. Je tente quelques calculs et extrapolations et je te laisse me corriger au besoin.

En indépendant, tu aurais vendu le bouquin à € 15. Les 167 exemplaires vendus donnent un chiffre d'affaire de € 2'505, ce qui t'aurais permis de te rembourser tous tes investissements, pour un bénéfice net de € 5. Tu aurais donc eu € 495 de bénéfice brut en vendant les 33 derniers exemplaires. Quel était le coût de fabrication d'un exemplaire à ce tirage-là ? Aurais tu pu en relancer un avec ces bénéfices ? Si non, j'estime que ce n'est effectivement pas viable.

Avec les Écuries d'Augias, si j'ai bien calculé, en tant que vendeur tu peux compter sur une marge de € 4.25 par exemplaire vendu. Donc 108 exemplaires te rapporteraient € 459 de bénéfice en tant que vendeur.
Est-ce donc correct d'affirmer que tu gagnes € 0.66 (soit ~6.6 % du prix de couverture) par copie vendue (y compris via toi-même) en tant qu'auteur ? C'est ce qu'il te faudrait pour arriver à affirmer qu'en vendant tes 108 exemplaires plus 106 exemplaires chez les Écuries d'Augias tu aies récupéré tous tes investissements.
Ce qui revient à affirmer qu'il faut trouver 214 acheteurs pour revenir dans tes frais, alors qu'en indépendant 167 auraient suffit. C'est pas que je ne pense pas que les Écuries d'Augias ne parviendront pas à diffuser ces exemplaires supplémentaires, c'est juste pour mettre des chiffres. Bien sûr, ce nombre est aussi plus élevé parce que le tirage est plus élevé, ce qui m'amène à la question suivante.

Pour la version Écuries d'Augias, comment l'estimation de 1'500 exemplaires a-t-elle été réalisée ? C'est un tirage important même en comparaison des jeux diffusés par les éditeurs bien établis. Aussi pour les auteurs indépendants ou petits éditeurs anglophones (avec un bien plus grand marché à disposition) : Vincent Baker qui s'en sort très bien avec Dogs in the Vineyard en est à environ 3'200 exemplaires en 5 ans, Gregor Hutton est arrivé à 1'500 en une année avec 3:16, mais c'était un succès monstrueux, et à coups de plusieurs petits tirages. Qu'est-ce qui vous fait penser que c'est raisonnable et sur combien de temps planifiez-vous un écoulement qui rembourse les frais d'investissement totaux, y compris de l'éditeur, (et quel est le nombre de livres vendus nécessaire) ? Ceci nous permettrait d'évaluer quelle est la part de risque que prend l'éditeur.

Aussi, toujours sous condition d'avoir bien compris et calculé, tu gagneras au mieux € 141 de moins que Maud (en comptant les bénéfices sur les 108 livres vendus en tant que vendeur, ceci arriverait une fois que les Écuries d'Augias aient vendu encore 800 unités en plus des tiennes...) Pourquoi acceptes-tu de gagner moins que l'artiste, en cumulant pourtant la casquette d'auteur et de vendeur ? Je comprends que tu veuilles investir de l'argent pour avoir un bouquin qui correspond à ce que tu veux, mais j'essaie de montrer que cette primauté des illustrations (tel que je le perçois c'est une vision très répandue) tue les velléités indépendantes. C'est un « caprice » en quelques sortes, dans le sens où le jeu serait le même s'il n'était pas illustré, ou pour moins cher. Ce qu'il faut bien dire, c'est que tu aurais pu descendre encore un cran dans tes investissements au dépens de la réalisation graphique du livre (en particulier en passant au noir-blanc pour l'intérieur), ce qui aurait aussi permis de baisser le prix de vente final probablement.
Je reconnais volontiers que grâce aux Écuries, tu as pu doubler la pagination tout en gardant Maud aux conditions voulues, et en plus avoir une meilleure qualité du texte, qu'en indépendant. Et malgré mes réflexions pour baisser le prix de vente, je vois mal comment vendre le livre moins cher qu'il ne l'est actuellement, j'avais l'impression de commettre un larcin en achetant le livre au stand à Ludesco...

Bref, tout ceci montre aussi une limite ou particularité de la publication indie : les livres auront tendance à être de facture plus modeste. Je le vois comme une marque distinctive qui peut jouer en faveur de l'indépendance. Investir le créneau des livres minimalistes (tant au niveau de la réalisation que du coût !) a un cachet indéniable et permet de tenter une voie alternative aux beaux livres. Je comprends donc ton choix d'avoir pris une autre voie, qui se justifie particulièrement si vous allez tenter d'atteindre un public non-spécialiste.

Encore un point important : dans tous ces chiffres, il apparaît que la publication indépendante atteigne nettement moins de gens. Ce qu'il ne faut pas oublier de calculer quand on est indépendant, c'est de faire suffisamment de bénéfices pour pouvoir payer les investissements pour un nouveau tirage au besoin (ou alors l'investir dans un nouveau jeu). Ainsi, certes on ne commencerait qu'avec 200 exemplaires, mais l'idée serait de pouvoir relancer sans investissement supplémentaire un tel tirage (qui serait moins cher puisque les frais fixes de dessinateurs ou autres seraient déjà couverts) grâce aux bénéfices du premier tirage. Ce n'est donc pas aussi terne que ça en a l'air à première vue (et pas besoin d'être Gregor Hutton ou Vincent Baker). Cependant, il est clair qu'avec le soutien d'un éditeur, on pourrait atteindre plus de gens. Pour autant que le public cible soit suffisamment grand pour que ça en vaille la peine, mais ça, bien malin qui le sait d'avance !
Innommable: hurlez.
Zombie Cinema, en français dans le texte.
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Re: [Romance érotique] De bonnes raisons de trahir l'indie

Message par Lionel (Nonène) » 20 Mars 2012, 14:32

Merci pour ces questions, je vais essayer d'y répondre au mieux.

Alors, quand tu dis que l'impression indépendante, 16 pages en couleur avec illustrations de Maud t'auraient coûté € 2'500 pour 200 exemplaires, c'est en passant par un imprimeur suisse ou français ? Tu voulais des fournisseurs de proximité et les Écuries d'Augias aussi, mais il y a forcément fallu choisir un pays.


Le prix que je donne est un prix d'après les devis d'imprimeurs de l'Arc jurassien (Porrentruy et Neuchâtel). Dans la version actuelle, il s'agit d'un imprimeur parisien (en contact direct avec Jérémie le responsable de la collection Invitro). Pour ma part, ça ne m'a pas changé car ce qui m'importait surtout, c'était de limiter l'impact de transports à travers l'Europe ou le monde.

Quelle aurait été la qualité des livrets que tu aurais obtenus pour ce devis ? Sans vouloir dénigrer la réalisation actuelle, le papier a une qualité un peu « buvard » et ça donne des illustrations légèrement floues et la reliure me fait un peu soucis (j'ai peur de bien ouvrir le livret), mais la couverture en elle-même me semble assez solide. Les chiffres sont-ils donc pour une qualité comparable ?


Ta critique sur la qualité intérieur du papier est totalement pertinente. C'est moi-même la critique que je ferais surtout à la publication. Je n'ai par contre bien moins de soucis pour la reliure. La qualité par rapport au devis est suppérieure : la version indie aurait été simplement piquée brochée (je crois que c'est comme ça que l'on dit quand c'est des agraphes). Pour le papier, je pense que c'était comparable mais je ne m'y connais pas assez pour être affirmatif.

En indépendant, tu aurais vendu le bouquin à € 15. Les 167 exemplaires vendus donnent un chiffre d'affaire de € 2'505, ce qui t'aurais permis de te rembourser tous tes investissements, pour un bénéfice net de € 5. Tu aurais donc eu € 495 de bénéfice brut en vendant les 33 derniers exemplaires. Quel était le coût de fabrication d'un exemplaire à ce tirage-là ? Aurais tu pu en relancer un avec ces bénéfices ? Si non, j'estime que ce n'est effectivement pas viable.


L'impression coute 1900 € donc effectivement, un second tirage n'aurait pas été financé. Pour y parvenir, il m'aurait fallu trouver une impression à 1200 € si mes calculs sont bons.

Avec les Écuries d'Augias, si j'ai bien calculé, en tant que vendeur tu peux compter sur une marge de € 4.25 par exemplaire vendu. Donc 108 exemplaires te rapporteraient € 459 de bénéfice en tant que vendeur.
Est-ce donc correct d'affirmer que tu gagnes € 0.66 (soit ~6.6 % du prix de couverture) par copie vendue (y compris via toi-même) en tant qu'auteur ? C'est ce qu'il te faudrait pour arriver à affirmer qu'en vendant tes 108 exemplaires plus 106 exemplaires chez les Écuries d'Augias tu aies récupéré tous tes investissements.


Effectivement, je touche des droits d'auteurs sur chaque exemplaire que j'achète aux Ecuries d'Augias. Donc ton calcul suivant est correct : si on ne prend uniquement en compte les ventes directes de l'auteur, je serais parvenu à l'équilibre sur moins d'exemplaires. Mais il faut prendre en compte les droits d'auteur sur des ventes extérieurs, c'est ça qui booste véritablement l'éventuel bénéfice.

Pour la version Écuries d'Augias, comment l'estimation de 1'500 exemplaires a-t-elle été réalisée ?


Je ne peux pas répondre pour l'éditeur. Je ne connais pas tous les détails de cette décision. Je dois dire que je me préoccupe surtout de ma propre rentabilité.
Je sais que Christophe, qui s'occupe de ça passe parfois sur Silentdrift, il peut sans doute répondre lui-même.

Aussi, toujours sous condition d'avoir bien compris et calculé, tu gagneras au mieux € 141 de moins que Maud (en comptant les bénéfices sur les 108 livres vendus en tant que vendeur, ceci arriverait une fois que les Écuries d'Augias aient vendu encore 800 unités en plus des tiennes...)


Je n'avais pas calculé le minimum mais uniquement le maximum qui est de 600 €. Ca va donc naviguer entre ces deux chiffres. Mais ça n'a pas d'importance, ça démontre de toute façon que j'ai accepté de gagner moins que Maud.

Il faut vraiment différencier les deux casquettes d'auteur et de vendeur. Dans ma tête et dans mes calculs, j'ai accepté que Maud gagne au minimum 300 € de plus que moi en droits d'auteur. Par contre, comme vendeur, je gagne la totalité du bénéfice. C'est ainsi que c'est dans ma tête.
Il faut également prendre conscience que comme vendeur, contrairement à un auteur indépendant, je n'ai pas besoin de retirage pour vendre plus. J'ai acheté 108 exemplaires mais si j'en ai plus, il me suffit de prendre commande auprès des Ecuries d'Augias pour en avoir au même prix. Je suis livré directement. Je peux commander par tranche de ~10 (j'ai droit à un exemplaire gratuit par tranche de 10 ou 12, je ne sais plus exactement) en faisant toujours le même bénéfice que les précédents. Les bénéfices des ventes peuvent donc augmenter facilement et avec peu de risques.

Pourquoi acceptes-tu de gagner moins que l'artiste, en cumulant pourtant la casquette d'auteur et de vendeur ? Je comprends que tu veuilles investir de l'argent pour avoir un bouquin qui correspond à ce que tu veux, mais j'essaie de montrer que cette primauté des illustrations (tel que je le perçois c'est une vision très répandue) tue les velléités indépendantes.


C'est une très bonne question. Ici, on va sortir du simple calcul rationnel et comptable. Maud est une amie, j'aime ce qu'elle fait, je voulais travailler avec elle. Voilà, je ne peux pas me justifier rationnellement. Je sais qu'elle est plus limite au niveau des revenus que moi... je me suis dit qu'une petite avance serait bienvenue.
Mais attention, dans la situation d'édition avec les Ecuries d'Augias, cette "primauté" ne remet pas en question la rentabilité de mon projet comme auteur et vendeur.
De plus, j'ajouterais juste que plus le jeu a du succès plus cette différence irait en s'amenuisant. Finalement, ce n'est pas beaucoup différent d'un auteur indépendant qui paye un illustrateur et qui parvient à gagner autant que celui-ci au fur et à mesure qu'il vend et qui parvient même éventuellement à le dépasser.
C'est juste éventuellement un peu plus lent car je lui ai accordée 50-50 sur les droits d'auteur en sus.

Je ne l'ai pas encore abordé non plus de cette façon mais les Ecuries d'Augias feront peut-être plus de bénéfice que moi dans l'histoire (je leur espère) et de nouveau, comme pour Maud, dans ma tête, ce sont des amis avec qui j'ai plaisir à travailler donc je ne vois pas ça comme une perte de primauté. Je considère que je ferai sans doute plus de profit avec la méthode d'édition choisie ET en plus je peux en faire profiter d'autres personnes.

Il ne faut pas voir le projet de manière hiérarchisée : l'éditeur -> Jelino -> Maud. En réalité, c'est une collaboration, un projet en commun où la confiance est installée, toutes les personnes dans le coup sont des amis. En réalité, il s'agit plus d'une répartition des tâches et une répartition des profits selon les besoins, les responsabilités et les tâches. On est tous dans le même bâteau sur ce projet.
On avait parlé de l'aspect "idéologique" de l'indépendance avec quelques uns à Ludesco. En fait, pour moi, de travailler avec d'autres personnes, des amis, de partager un projet, c'est aussi très important, c'est un autre modèle, peut-être.

Une dernière chose plus générale concernant les illustrations, je ne les considère pas comme secondaire, elles participent à la qualité de l'ouvrage MAIS AUSSI à la qualité du jeu. Le JdR est une activité qui se déroule dans l'imaginaire et les illustration, plus encore que le texte parfois, participent à mettre en place un imaginaire, elles mettent le joueur dans de bonne conditions.
Ca l'est tout particulièrement pour Romance érotique qui prend en compte l'ambiance. Je ne pense pas qu'il y aurait autant de gens qui souhaiterait jouer à un jeu érotique avec uniquement du texte ou avec des illustrations qui ne sont pas jolies et dans le thème. Les gens liraient le texte, se dirait peut-être que c'était intéressant mais seuls les plus motivés seraient dans de bonne disposition pour jouer.

Je reconnais volontiers que grâce aux Écuries, tu as pu doubler la pagination tout en gardant Maud aux conditions voulues, et en plus avoir une meilleure qualité du texte, qu'en indépendant. Et malgré mes réflexions pour baisser le prix de vente, je vois mal comment vendre le livre moins cher qu'il ne l'est actuellement, j'avais l'impression de commettre un larcin en achetant le livre au stand à Ludesco...


Le prix de vente est une vraie question. Moi aussi, j'ai l'impression de vendre mon jeu une bouchée de pain : 12 CHF (11 CHF à Ludesco mais c'était un mauvais réglage), c'est rien du tout dans notre pays. Je pourrais clairement adapter le prix de vente pour faire un plus grand bénéfice en Suisse : je pourrais facilement le faire 15 CHF en simplement prenant en compte un taux de change de 1.5 CHF/€ .
Une augmentation d'un prix peut clairement augmenter la rentabilité d'un projet indépendant... mais jusqu'à quel prix peut-on aller sans pénaliser les ventes.
Au final, une baisse des prix n'est pas un objectif en soi, ce qui est important est de pouvoir diminuer les charges : soit pour augmenter le bénéfice, soit déscendre les prix à un niveau acceptable.
Pour ma part, si j'avais été seul, je n'aurais descendu autant les prix, c'est ma vision avec le pouvoir d'achat de mon pays. Par contre, je n'aurais pas pris en compte la réalité française, les Ecuries d'Augias ont déterminé le prix suivant la réalité de leur pays.
Et j'ai déjà pu voir sur certains blogs (recherche google "Romance érotique") que le prix bas est bénéfique pour favoriser l'achat de curiosité. Je pense que le prix de moins de 10 € est psychologiquement bon pour vendre, donc faire lire, donc faire jouer.

Si tu as d'autres questions, n'hésite pas.

-----------

Je vais compléter mon rapport très prochainement pour parler d'un aspect que je n'avais pas encore abordé : la version collector avec matériel.
Lionel (Nonène)
 
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