Prosopopée | Bilan annuel de publication
Publié : 20 Mars 2013, 14:43
Eh bien voilà, cela fait à peu près un an que Prosopopée est publié : depuis le 26 mars 2012.
Je vais vous faire un petit bilan de tout ça. Revenir sur mes partis pris, mes joies et mes erreurs.
Parti pris de publication :
Comme Fabien, j'ai choisi Lulu.com pour plusieurs raisons :
Lulu s'imposait donc à moi. Je ne sais pas si je ferais ça pour tout mes projets, mais je ne regrette pas mon choix pour mon premier jeu, car ça m'a permis de limiter au maximum les risques financiers et d'entrer dans l'auto-édition sereinement.
Chiffres de vente :
À ce jour j'ai vendu 101 exemplaires du jeu. C'est peu pour le monde de l'édition, y compris rôliste, mais pour moi, c'est le début d'un succès et une grande joie de voir qu'avec un jeu aussi « spécial » que Prosopopée, je peux m'en tirer avec ce petit chiffre en un an.
D'une part, parce que je m'étais fixé une limite de 100 ventes : si je faisais moins, cela pouvait remettre en cause l'intérêt et la viabilité de ce modèle d'auto-édition en impression à la demande et de mes partis pris divers. Et je pense qu'au fil du temps, ce chiffre de ventes ne pourra que croître : plus je serai connu et crédible auprès de mon public et mieux se porteront mes ventes. Et plus de nouveaux jeux sortiront de ma besace et de Silentdrift et mieux mes ventes se porteront. C'est du moins ce que je pense.
Pour détailler mes ventes :
Par Lulu, chaque livre me rapporte 7,75€ si je le vends en France ; 7,25€ à 8€ si je le vends à l'étranger (Lulu m'indique « US » ou « UK » mais la différence de marge est surprenante pour les différentes ventes estampillées US, je ne crois pas que l'on puisse vraiment attribuer ça aux taux de change, à mon avis, Lulu n'identifie pas bien le pays de l'acheteur, d'autant plus que je sais que j'ai fait au moins une vente en Suisse et en Suède).
Et de la main à la main, chaque livre me rapporte environ 7,74 (voire plus si je profite des réductions spéciales de Lulu.mais je n'ai pas fait le calcul).
Donc, voici mon revenu à ce jour :
Lulu : 471,63€
Hors Lulu : 284,45€
Total : 756,08€
En général, j'achète une vingtaine d'exemplaires sur Lulu et je fais en sorte avant chaque convention d'en avoir entre 10 et 30, selon la taille de l'événement (je me rends à Éclipse en avril prochain, j'ai prévu large avec une trentaine d'exemplaires dans ma besace, mais d'habitude je suis plus proche des 15 exemplaires).
De plus, j'ai envoyé une vingtaine d'exemplaires à Fabien, 10 à Christoph et 5 à Romaric, en qualité d'amis-auteurs de manière à ce qu'ils vendent mon jeu par chez eux. Le nombre de livres par ami dépend de leurs ventes et du moment où je les leur ai remis ou expédié (et au fil de mes ventes, en utilisant le fruit de mes ventes, j'ai pu plus facilement réinjecter une somme d'argent plus importante pour acheter un nouveau stock).
En tout, j'ai acheté à ce jour 100 exemplaires de Prosopopée petit à petit pour 497,73€ (frais de port inclus).
Sur ces 100 exemplaires, 40 ont été vendus.
Auxquels s'ajoutent :
- 4 exemplaires presse (les autres exemplaires presse étaient des PDF)
- 1 exemplaire pour le dépôt légal à la BNF
- 1 exemplaire perso
Reste 56 exemplaires entre mes mains et celles de mes amis. Mais la différence nombre d'exemplaires vendus / nombre d'exemplaires en stock a rapidement penché en la faveur des exemplaires vendus au total.
Il faut donc considérer que les 56 livres restant sont un investissement pour les mois à venir.
Les conventions :
Je n'ai fait que 3 petites conventions en 2012, mes problèmes de santé me rendant difficile de les enchaîner surtout si elles se trouvent loin de chez moi :
J'ai intérêt à ne pas payer cher les déplacements si je veux que ce soit rentable (je paye les déplacements en convention avec les bénéfices de mes ventes de Prosopopée).
Je remercie grandement Fabien qui, en qualité d'ami m'a vendu une quinzaine d'exemplaires sur quelques conventions, salons et hors convention également.
Je pense à l'avenir me limiter aux conventions suivantes, parmi celles qui vont me coûter des frais de déplacement : OctoGônes à Lyon et Éclipse à Rennes. J'irai aussi faire les conventions et salons locaux dans ma région.
Mes erreurs :
J'ai publié Prosopopée à une date assez peu propice : fin mars. Du coup, je n'ai pas pu envoyer d'exemplaires suffisamment rapidement à Christoph par exemple pour qu'il puisse en vendre à Ludesco et Orc'Idée. Il m'a fallu du temps et les retours d'expérience de Fabien et Romaric pour me rendre compte que j'aurais dû compter sur OctoGônes et Éclipse dès 2012.
Publier son jeu un peu avant une grosse convention est un bon moyen de créer l'événement, ce que je n'ai pas fait.
De plus, plusieurs magazines et webzines ont publié leurs articles sur mon jeu durant l'été, ce qui n'a pas été idéal pour leur visibilité (mais bon, ça c'est pas tellement prévisible).
J'ai longtemps boudé les conventions pour plusieurs raisons : l'accueil pas toujours très positif concernant un jeu comme Prosopopée, et donc devoir lutter contre les a priori, voir mes tables se remplir difficilement, les ventes pas toujours à la hauteur, les parties décevantes...
Ce qui m'a redonné l'envie de m'y remettre, c'est de me rendre compte que les choses allaient sans doute changer avec mon prochain jeu Démiurges : non seulement car il s'agit d'un jeu moins « bizarre pour les rôlistes » mais aussi parce qu'avoir plusieurs jeux à vendre augmente les perspectives que le voyage soit rentable.
La dernière de mes erreurs, c'est de ne pas avoir trouvé de moyen de cibler un public « casual » comme on dit dans le milieu du jeu vidéo, c'est à dire hors du champ des passionnés hardcore. Bon, tout n'est pas encore joué, bien sûr. Un des intérêts majeurs de l'auto-édition, c'est que le jeu pourrait avoir une durée de vie éditoriale très longue : Sorcerer est toujours en vente depuis 2002, Ron Edwards a même décidé d'en faire une version annotée en janvier 2013 : http://www.kickstarter.com/projects/847 ... er-upgrade
Communication :
Je pense qu'il est important d'essaimer, mais je crois qu'il faut surtout cibler les sites, magazines et webzines qui sont réellement intéressés par le type de jeu que vous publiez, je pense notamment :
Malheureusement, la période de parution de votre article ou podcast joue beaucoup sur les ventes. L'article du Maraudeur sur Prosopopée (qui a encensé le jeu et l'a estampillé jeu du mois) ne m'a quasiment pas fait de ventes, sans doute car il est paru en été.
Le podcast de la Cellule a bien relancé les ventes en revanche.
Ma publication d'un thread sur le forum de Ron Edwards m'a également valu plusieurs ventes outre-atlantique (alors que mon jeu est en français).
Les grosses revues donnent de la visibilité, mais je ne suis pas convaincu qu'ils aient un vrai attrait pour les jeux hors norme comme Prosopopée peut l'être, ni même qu'ils se soucient de ses enjeux créatifs.
Je crois dans le fond que plus un jeu ressemble à un JDR classique et plus il a de chances, s'il est bon, de bien se vendre. Ce n'est que spéculation de ma part, mais je pense vraiment qu'avec un jeu comme Prosopopée, il est difficile de vendre autant qu'un Monostatos ou un Sens. À moins de trouver comment atteindre un public différent. Et c'est vraiment une question épineuse. Ce sujet m'intéresse particulièrement pour ce fil : comment atteindre un public différent, surtout en auto-édition ?
Vente PDF
Sinon, pour la nouvelle, j'ai décidé d'ouvrir les ventes en PDF. Plusieurs interventions sur Silentdrift et Casus NO m'ont fait penser qu'il ne fallait plus négliger ce format depuis l'avènement des liseuses et autres tablettes.
J'ai envie de proposer d'échanger le PDF de Prosopopée contre don libre. Il faut que je me renseigne à l'URSSAF pour voir ce que j'ai le droit de faire avec mon statut.
J'espère que ce bilan vous encouragera à vous jeter à l'eau ! Je suis très optimiste pour la suite et pour mes prochains projets.
Je vais vous faire un petit bilan de tout ça. Revenir sur mes partis pris, mes joies et mes erreurs.
Parti pris de publication :
Comme Fabien, j'ai choisi Lulu.com pour plusieurs raisons :
- je n'ai pas les moyens d'avancer une impression de 60 à 100 exemplaires ;
- je n'avais aucune assurance d'en vendre suffisamment pour m'amortir dans l'année, ce qui aurait pu peser sur mes finances personnelles ;
- dans 10 ans mon jeu sera toujours disponible, même si je ne m'imprime plus de stock (dans la mesure où Lulu continue d'exister) ;
- Me connaissant, je sais que devoir m'occuper moi-même des envois de colis allait devenir un fardeau et facteur de stress ;
- En discutant avec Romaric, il semble que sur de très petits tirages, Lulu reste compétitif avec les imprimeurs locaux (à vérifier, pour Les Cordes Sensibles je compte faire des devis comparatifs entre Lulu et quelques imprimeurs locaux).
Lulu s'imposait donc à moi. Je ne sais pas si je ferais ça pour tout mes projets, mais je ne regrette pas mon choix pour mon premier jeu, car ça m'a permis de limiter au maximum les risques financiers et d'entrer dans l'auto-édition sereinement.
Chiffres de vente :
À ce jour j'ai vendu 101 exemplaires du jeu. C'est peu pour le monde de l'édition, y compris rôliste, mais pour moi, c'est le début d'un succès et une grande joie de voir qu'avec un jeu aussi « spécial » que Prosopopée, je peux m'en tirer avec ce petit chiffre en un an.
D'une part, parce que je m'étais fixé une limite de 100 ventes : si je faisais moins, cela pouvait remettre en cause l'intérêt et la viabilité de ce modèle d'auto-édition en impression à la demande et de mes partis pris divers. Et je pense qu'au fil du temps, ce chiffre de ventes ne pourra que croître : plus je serai connu et crédible auprès de mon public et mieux se porteront mes ventes. Et plus de nouveaux jeux sortiront de ma besace et de Silentdrift et mieux mes ventes se porteront. C'est du moins ce que je pense.
Pour détailler mes ventes :
- 61 exemplaires ont été commandés directement via Lulu
- Les 40 exemplaires restant ont été vendus en convention ou de la main à la main hors convention
Par Lulu, chaque livre me rapporte 7,75€ si je le vends en France ; 7,25€ à 8€ si je le vends à l'étranger (Lulu m'indique « US » ou « UK » mais la différence de marge est surprenante pour les différentes ventes estampillées US, je ne crois pas que l'on puisse vraiment attribuer ça aux taux de change, à mon avis, Lulu n'identifie pas bien le pays de l'acheteur, d'autant plus que je sais que j'ai fait au moins une vente en Suisse et en Suède).
Et de la main à la main, chaque livre me rapporte environ 7,74 (voire plus si je profite des réductions spéciales de Lulu.mais je n'ai pas fait le calcul).
Donc, voici mon revenu à ce jour :
Lulu : 471,63€
Hors Lulu : 284,45€
Total : 756,08€
En général, j'achète une vingtaine d'exemplaires sur Lulu et je fais en sorte avant chaque convention d'en avoir entre 10 et 30, selon la taille de l'événement (je me rends à Éclipse en avril prochain, j'ai prévu large avec une trentaine d'exemplaires dans ma besace, mais d'habitude je suis plus proche des 15 exemplaires).
De plus, j'ai envoyé une vingtaine d'exemplaires à Fabien, 10 à Christoph et 5 à Romaric, en qualité d'amis-auteurs de manière à ce qu'ils vendent mon jeu par chez eux. Le nombre de livres par ami dépend de leurs ventes et du moment où je les leur ai remis ou expédié (et au fil de mes ventes, en utilisant le fruit de mes ventes, j'ai pu plus facilement réinjecter une somme d'argent plus importante pour acheter un nouveau stock).
En tout, j'ai acheté à ce jour 100 exemplaires de Prosopopée petit à petit pour 497,73€ (frais de port inclus).
Sur ces 100 exemplaires, 40 ont été vendus.
Auxquels s'ajoutent :
- 4 exemplaires presse (les autres exemplaires presse étaient des PDF)
- 1 exemplaire pour le dépôt légal à la BNF
- 1 exemplaire perso
Reste 56 exemplaires entre mes mains et celles de mes amis. Mais la différence nombre d'exemplaires vendus / nombre d'exemplaires en stock a rapidement penché en la faveur des exemplaires vendus au total.
Il faut donc considérer que les 56 livres restant sont un investissement pour les mois à venir.
Les conventions :
Je n'ai fait que 3 petites conventions en 2012, mes problèmes de santé me rendant difficile de les enchaîner surtout si elles se trouvent loin de chez moi :
- Dés-Dalles en avril à Fontenay-Sous-Bois
- Sous l’œil de Mélusine en mai à Poitiers et
- l'Atelier du JDR en juin à Paris
J'ai intérêt à ne pas payer cher les déplacements si je veux que ce soit rentable (je paye les déplacements en convention avec les bénéfices de mes ventes de Prosopopée).
Je remercie grandement Fabien qui, en qualité d'ami m'a vendu une quinzaine d'exemplaires sur quelques conventions, salons et hors convention également.
Je pense à l'avenir me limiter aux conventions suivantes, parmi celles qui vont me coûter des frais de déplacement : OctoGônes à Lyon et Éclipse à Rennes. J'irai aussi faire les conventions et salons locaux dans ma région.
Mes erreurs :
J'ai publié Prosopopée à une date assez peu propice : fin mars. Du coup, je n'ai pas pu envoyer d'exemplaires suffisamment rapidement à Christoph par exemple pour qu'il puisse en vendre à Ludesco et Orc'Idée. Il m'a fallu du temps et les retours d'expérience de Fabien et Romaric pour me rendre compte que j'aurais dû compter sur OctoGônes et Éclipse dès 2012.
Publier son jeu un peu avant une grosse convention est un bon moyen de créer l'événement, ce que je n'ai pas fait.
De plus, plusieurs magazines et webzines ont publié leurs articles sur mon jeu durant l'été, ce qui n'a pas été idéal pour leur visibilité (mais bon, ça c'est pas tellement prévisible).
J'ai longtemps boudé les conventions pour plusieurs raisons : l'accueil pas toujours très positif concernant un jeu comme Prosopopée, et donc devoir lutter contre les a priori, voir mes tables se remplir difficilement, les ventes pas toujours à la hauteur, les parties décevantes...
Ce qui m'a redonné l'envie de m'y remettre, c'est de me rendre compte que les choses allaient sans doute changer avec mon prochain jeu Démiurges : non seulement car il s'agit d'un jeu moins « bizarre pour les rôlistes » mais aussi parce qu'avoir plusieurs jeux à vendre augmente les perspectives que le voyage soit rentable.
La dernière de mes erreurs, c'est de ne pas avoir trouvé de moyen de cibler un public « casual » comme on dit dans le milieu du jeu vidéo, c'est à dire hors du champ des passionnés hardcore. Bon, tout n'est pas encore joué, bien sûr. Un des intérêts majeurs de l'auto-édition, c'est que le jeu pourrait avoir une durée de vie éditoriale très longue : Sorcerer est toujours en vente depuis 2002, Ron Edwards a même décidé d'en faire une version annotée en janvier 2013 : http://www.kickstarter.com/projects/847 ... er-upgrade
Communication :
Je pense qu'il est important d'essaimer, mais je crois qu'il faut surtout cibler les sites, magazines et webzines qui sont réellement intéressés par le type de jeu que vous publiez, je pense notamment :
Malheureusement, la période de parution de votre article ou podcast joue beaucoup sur les ventes. L'article du Maraudeur sur Prosopopée (qui a encensé le jeu et l'a estampillé jeu du mois) ne m'a quasiment pas fait de ventes, sans doute car il est paru en été.
Le podcast de la Cellule a bien relancé les ventes en revanche.
Ma publication d'un thread sur le forum de Ron Edwards m'a également valu plusieurs ventes outre-atlantique (alors que mon jeu est en français).
Les grosses revues donnent de la visibilité, mais je ne suis pas convaincu qu'ils aient un vrai attrait pour les jeux hors norme comme Prosopopée peut l'être, ni même qu'ils se soucient de ses enjeux créatifs.
Je crois dans le fond que plus un jeu ressemble à un JDR classique et plus il a de chances, s'il est bon, de bien se vendre. Ce n'est que spéculation de ma part, mais je pense vraiment qu'avec un jeu comme Prosopopée, il est difficile de vendre autant qu'un Monostatos ou un Sens. À moins de trouver comment atteindre un public différent. Et c'est vraiment une question épineuse. Ce sujet m'intéresse particulièrement pour ce fil : comment atteindre un public différent, surtout en auto-édition ?
Vente PDF
Sinon, pour la nouvelle, j'ai décidé d'ouvrir les ventes en PDF. Plusieurs interventions sur Silentdrift et Casus NO m'ont fait penser qu'il ne fallait plus négliger ce format depuis l'avènement des liseuses et autres tablettes.
J'ai envie de proposer d'échanger le PDF de Prosopopée contre don libre. Il faut que je me renseigne à l'URSSAF pour voir ce que j'ai le droit de faire avec mon statut.
J'espère que ce bilan vous encouragera à vous jeter à l'eau ! Je suis très optimiste pour la suite et pour mes prochains projets.