Imagination en danger : pour la gratuité.
Publié : 08 Jan 2009, 00:33
A chaque fois que je regarde une émission de télévision je me dis que des millions de gens regardent la même chose que moi, au même moment. Autrement dit, des tas de gens pensent en même temps des choses approximativement identiques. Il en va de même pour les blockbusters au cinéma (tout le monde va les voir), pour le bestseller en littérature (que tout le monde va lire) et surtout pour la publicité (que tout le monde subit).
L’imagination c’est quoi ? C’est la capacité à mélanger les choses déjà perçues de façon à créer une chimère. C'est-à-dire une espèce de machin composé essentiellement d’un bout de truc, d’une face de bidule avec un soupçon de choses pêchées de ci delà. Il s’agit d’une combinaison d’objets perçus auparavant. C’est cela qu’on appelle l’inspiration. Quand on dit que l’on s’est inspiré de telle ou telle chose, on révèle que l’on a perçu une chose et qu’elle a une place dans notre nouvelle composition. En ce sens on pourrait dire, une fois encore, que « rien ne se perd rien ne se créer tout se transforme ». Pour créer un nouvel objet nous créons de nouvelles combinaisons d’objets.
La richesse de nos créations dépend donc de nos perceptions passées. Plus il m’a été donné de voir des choses différentes, plus j’ai de chance de composer un objet véritablement nouveau. Par exemple, lorsque la science découvre ou invente de nouveaux modèles, autrement dit, de nouveaux objets, les gens ont la possibilité de combiner, d’imaginer, de nouvelles choses. L’invention de la théorie des « gênes » a par exemple créé une nouvelle source d’inspiration pour de nombreuses fictions. On peut citer des jeux vidéo comme « Metal Gear », des séries comme « X-files », des films comme « bienvenue à Gattaca », etc. la liste est longue.
De là s’en suit une conclusion. Plus les objets autour de nous sont riches et nouveaux, plus notre imagination est fertile puisqu’elle peut produire très rapidement de nouvelles combinaisons.
Pourquoi aujourd’hui sommes nous toujours obligés de nous poser la question de l’originalité ? « Suis-je original ? Mon univers apporte-t-il quelque chose de nouveau ? » C’est parce que nous nous sommes laissés déterminés par un monde uniformisé et standardisé. Il arrive bien souvent que des œuvres similaires soient créées au même moment par des créateurs différents. Au cinéma, on assiste à une recrudescence des suites : Die Hard 4, Indiana Jones 4, un nouveau Rambo, Rocky, etc. Dans le jeu vidéo, cette tendance est marquée par la reprise systématique des anciennes licences. Les autres domaines culturels sont également touchés.
Le jeu de rôle n’échappe pas à la règle : un nouveau Chtulhu, un nouveau AD&D, un énième jeu inspiré des codes de Tolkien ou de Star Wars. Dans ces conditions notre imagination s’appauvrit.
Pourquoi sommes-nous dans une telle situation ?
Selon moi, c’est parce que l’inconnu fait peur. Nous nous réfugions dans les objets avec lesquels nous nous sommes familiarisés. Les publicitaires, ces véritables masquards fantasycides, nous accoutument à percevoir des logos toujours identiques et cela plusieurs fois par jours. Entre plusieurs produits lequel choisir ? L’expérience montre que plus la marque est ancrée dans notre quotidien plus le client est attiré. Ce simple constat explique la situation actuelle. Un homme est rassuré en présence d’un objet qu’il connait bien, à l’inverse il est soucieux lorsqu’il est entouré d’objets inconnus. « Rassurez-vous ! Abonnez-vous ! Devenez client ! » pourrait-être la maxime de notre société. La société « Blizzard entertainment » l’a très bien compris.
Tout le monde s’accorde à dire que la plus grande richesse de l’être humain est son imagination et pourtant tout le monde boit le même coca-cola.
Personnellement, j’ai choisi de complètement boycotter la télévision française. Je limite au maximum mes sorties au cinéma. Je condamne « World of Warcraft » et tous ces petits enfants. Je soutiens internet et le jeu de rôle indépendant contre cette uniformisation.
Le jeu de rôle est toujours plus riche qu’un film ou qu’un jeu vidéo. Celui-ci n’impose rien et surtout chacun interprète les bases de jeux de rôle, même classiques, comme il le souhaite. Aucun scénario même identique ne se déroule de la même manière. Les interprétations poussent les joueurs de jeux de rôle à être créatifs et donc très différents les uns des autres. Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, c'est aussi pour cela que les gros succès en matière de JDR me laissent profondément froid. Les magasins sont submergés de commandes pour du "Warhammer" et du "D&D" et du "Cthulhu" et du "Vampire" et du vu, vu, vu, vu et revus et corrigés. Pour trouver de la nouveauté dans le commerce il faut se lever tôt ou alors commander sur internet. Notre vitrine est pauvre et périmée. Quel constat déprimant pour nous !
Si nous voulons créer un JDR "il faut faire une étude de marché" nous conseillait il n'y a pas si longtemps le premier numéro 1 de JDR mag. Ca m'a révolté de lire une bêtise pareille. Nous ne devons pas créer pour plaire à tout prix ou bien nous sombrerons dans la caricature commerciale actuelle des autres secteurs culturels. Notre but ne doit plus être d'être édités à des milliers exemplaires. Les bonnes idées trouvent toujours la force de se réaliser. Notre vision doit être un échange libre de toutes les ressources culturelles. Vous téléchargez tous pleins de choses gratuitement sur le net. Pourquoi ne pas considérer que toutes ces choses gratuites vous ont été données par un artiste, gratuitement, en échange de votre création à vous. Nous ne volons pas les ressources culturelle sur le net, contrairement à ce que veulent nous faire croire les publicités anti-pirate, nous les échangeons contre nos créations à nous ! La gratuité nous permettrait aussi de produire enfin librement sans être enchainé bêtement à la dictature commerciale.
Si une personne m'accuse de pirater des logiciels, des livres, des séries ou des films je lui montrerai ce que j'ai donné au net et donc ce que je suis en droit de recevoir de lui. Je lui parlerai des années consacrées à Sens Hexalogie, de ces longues heures à discuter avec vous pour améliorer un peu le monde dans lequel nous vivons.
La plus grande des censure est celle que nous nous imposons. Les raisons commerciales sont les pires, elles mènent à la disparition de la richesse des idées, à l'uniformisation. A terme c'est l'imagination elle même qui sera en danger.
L’imagination c’est quoi ? C’est la capacité à mélanger les choses déjà perçues de façon à créer une chimère. C'est-à-dire une espèce de machin composé essentiellement d’un bout de truc, d’une face de bidule avec un soupçon de choses pêchées de ci delà. Il s’agit d’une combinaison d’objets perçus auparavant. C’est cela qu’on appelle l’inspiration. Quand on dit que l’on s’est inspiré de telle ou telle chose, on révèle que l’on a perçu une chose et qu’elle a une place dans notre nouvelle composition. En ce sens on pourrait dire, une fois encore, que « rien ne se perd rien ne se créer tout se transforme ». Pour créer un nouvel objet nous créons de nouvelles combinaisons d’objets.
La richesse de nos créations dépend donc de nos perceptions passées. Plus il m’a été donné de voir des choses différentes, plus j’ai de chance de composer un objet véritablement nouveau. Par exemple, lorsque la science découvre ou invente de nouveaux modèles, autrement dit, de nouveaux objets, les gens ont la possibilité de combiner, d’imaginer, de nouvelles choses. L’invention de la théorie des « gênes » a par exemple créé une nouvelle source d’inspiration pour de nombreuses fictions. On peut citer des jeux vidéo comme « Metal Gear », des séries comme « X-files », des films comme « bienvenue à Gattaca », etc. la liste est longue.
De là s’en suit une conclusion. Plus les objets autour de nous sont riches et nouveaux, plus notre imagination est fertile puisqu’elle peut produire très rapidement de nouvelles combinaisons.
Pourquoi aujourd’hui sommes nous toujours obligés de nous poser la question de l’originalité ? « Suis-je original ? Mon univers apporte-t-il quelque chose de nouveau ? » C’est parce que nous nous sommes laissés déterminés par un monde uniformisé et standardisé. Il arrive bien souvent que des œuvres similaires soient créées au même moment par des créateurs différents. Au cinéma, on assiste à une recrudescence des suites : Die Hard 4, Indiana Jones 4, un nouveau Rambo, Rocky, etc. Dans le jeu vidéo, cette tendance est marquée par la reprise systématique des anciennes licences. Les autres domaines culturels sont également touchés.
Le jeu de rôle n’échappe pas à la règle : un nouveau Chtulhu, un nouveau AD&D, un énième jeu inspiré des codes de Tolkien ou de Star Wars. Dans ces conditions notre imagination s’appauvrit.
Pourquoi sommes-nous dans une telle situation ?
Selon moi, c’est parce que l’inconnu fait peur. Nous nous réfugions dans les objets avec lesquels nous nous sommes familiarisés. Les publicitaires, ces véritables masquards fantasycides, nous accoutument à percevoir des logos toujours identiques et cela plusieurs fois par jours. Entre plusieurs produits lequel choisir ? L’expérience montre que plus la marque est ancrée dans notre quotidien plus le client est attiré. Ce simple constat explique la situation actuelle. Un homme est rassuré en présence d’un objet qu’il connait bien, à l’inverse il est soucieux lorsqu’il est entouré d’objets inconnus. « Rassurez-vous ! Abonnez-vous ! Devenez client ! » pourrait-être la maxime de notre société. La société « Blizzard entertainment » l’a très bien compris.
Tout le monde s’accorde à dire que la plus grande richesse de l’être humain est son imagination et pourtant tout le monde boit le même coca-cola.
Personnellement, j’ai choisi de complètement boycotter la télévision française. Je limite au maximum mes sorties au cinéma. Je condamne « World of Warcraft » et tous ces petits enfants. Je soutiens internet et le jeu de rôle indépendant contre cette uniformisation.
Le jeu de rôle est toujours plus riche qu’un film ou qu’un jeu vidéo. Celui-ci n’impose rien et surtout chacun interprète les bases de jeux de rôle, même classiques, comme il le souhaite. Aucun scénario même identique ne se déroule de la même manière. Les interprétations poussent les joueurs de jeux de rôle à être créatifs et donc très différents les uns des autres. Qu’en pensez-vous ?
Personnellement, c'est aussi pour cela que les gros succès en matière de JDR me laissent profondément froid. Les magasins sont submergés de commandes pour du "Warhammer" et du "D&D" et du "Cthulhu" et du "Vampire" et du vu, vu, vu, vu et revus et corrigés. Pour trouver de la nouveauté dans le commerce il faut se lever tôt ou alors commander sur internet. Notre vitrine est pauvre et périmée. Quel constat déprimant pour nous !
Si nous voulons créer un JDR "il faut faire une étude de marché" nous conseillait il n'y a pas si longtemps le premier numéro 1 de JDR mag. Ca m'a révolté de lire une bêtise pareille. Nous ne devons pas créer pour plaire à tout prix ou bien nous sombrerons dans la caricature commerciale actuelle des autres secteurs culturels. Notre but ne doit plus être d'être édités à des milliers exemplaires. Les bonnes idées trouvent toujours la force de se réaliser. Notre vision doit être un échange libre de toutes les ressources culturelles. Vous téléchargez tous pleins de choses gratuitement sur le net. Pourquoi ne pas considérer que toutes ces choses gratuites vous ont été données par un artiste, gratuitement, en échange de votre création à vous. Nous ne volons pas les ressources culturelle sur le net, contrairement à ce que veulent nous faire croire les publicités anti-pirate, nous les échangeons contre nos créations à nous ! La gratuité nous permettrait aussi de produire enfin librement sans être enchainé bêtement à la dictature commerciale.
Si une personne m'accuse de pirater des logiciels, des livres, des séries ou des films je lui montrerai ce que j'ai donné au net et donc ce que je suis en droit de recevoir de lui. Je lui parlerai des années consacrées à Sens Hexalogie, de ces longues heures à discuter avec vous pour améliorer un peu le monde dans lequel nous vivons.
La plus grande des censure est celle que nous nous imposons. Les raisons commerciales sont les pires, elles mènent à la disparition de la richesse des idées, à l'uniformisation. A terme c'est l'imagination elle même qui sera en danger.