silentdrift.net

Il m'est apparu (en relisant le supplément ombre-monde) que les deux personnages que sont Myphos et Solipsis on une approche très différentes des "Runes de Dieu" et des questions que ces dernières soulèvent, et que cette distinction n'est pas sans rappeler celle émise par Kant (me corriger si je me trompe) :

Myphos se pose une question de Vérité (en apparence dumoins), toujours à la recherche de cette dernière les possibilité offertes par les Runes lui ont bien entendu fait totalement perdre la raison (ou presque), il a sa Vérité, il cherche à la garder et ce à tout prix.

Solipsis elle/lui, se pose plutôt une question de Bien (es-ce une bonne chose d'étudier les runes, le déterminisme est il une bonne chose pour l'homme) et se moque à contrario de la question du Vrai (l'ignorance salutaire est juste derrière, il vaux mieux être dans l'erreur et être dans le "Bien" qu'être dans le "Vrai" et dans le mal).


Si je ne m'abuse Kant fait aussi une troisième distinction celle du "Beau", et globalement suppose qu'a tout problème peut se trouver trois solutions chacune liée à savoir si l'on cherche le Bien, le Vrai, ou le Beau. Je ne sais pas si Kant suppose l'incompatibilité des trois réponses mais Sens semble présenter une situation de ce style. Globalement on peut se poser la question du but de la métaphysique décrite dans Sens (même de la métaphysique en générale), à savoir si cette dernière cherche le Bien, le Vrai ou le Beau. Et si l'on s'accorde à dire que Myphos recherche le Vrai et Solipsis le Bien (donc deux recherches métaphysique qui ont tout deux des chances de s'opposer) on peut se demander quel personnage pourrait être celui à la recherche du "Beau".

Hello Julien ! Je ne suis pas très kantien comme gars.
De Kant, je n'ai conservé que la distinction "synthétique/analytique" et "a priori/a postériori". J'aime aussi beaucoup les antinomies de la raison pure et puis voilà. C'est tout.

Je pense plutôt la distinction entre Myphos et Sollipsis de la sorte :

L'un défend des valeurs humaines et subjectives de l'infiniment petit :
Liberté, beauté et le bien.

L'autre défend des valeurs divines (ou inhumaines) et objectives de l'infiniment grand :
La vérité, la science, la loi et l'unité.

Dans les deux cas ces positions sont cherchées par les êtres humains. L'antagoniste entre les deux personnages est donc présent dans le coeur de tous. Les joueurs devront donc être tiraillés entre les deux personnages.

Quoiqu'il en soit le juste milieu est impossible.

La seule manière efficace de lutter est de renvoyer les deux personnages dos à dos. Considérer que c'est un Non-Sens par exemple.

Classiss et Wilfried représentent un peu cette idée. Ils sont tous les deux proches de ce concept du "Beau". Les troisièmes hommes ! L'un dans la tragédie et le malheur, l'autre dans l'humour et le bonheur.

Ajoute à cela la position de Finlongfinger : l'amoureux qui s'en moque et délègue à Sollipsis toutes s(c)es pensées obscures. L'épicurien fidèle ?

Enfin il y a Aziliz qui ne se prononce pas... par la force des choses. Sur ce dont on ne peut parler il faut garder le silence.

Chaque Rune est effectivement l'allégorie d'une position philosophique ou mystique. Maintenant Julien, c'est à toi de te saisir de ces personnages et de créer tes propres allégories. Tout le jeu repose sur l'interprétation des Runes de Sens. ^^

Une autre chose vient de frapper ma lecture (bien fait de relire après un temps le pdf), c'est le discours de Sens dans "Sens : Renaissance", car ce discours donne totalement raison Myphos Quadria (c'est d'ailleurs ce que la voix du narrateur/traducteur souligne dans Sens : ombre-monde), aussi cela rentre en grande contradiction avec le fait que Sens fasse ensuite parler Sollipsis qui justement possède un discours opposé. On peut aisément comprendre que Sens ai crée un personnage qui ai raison, on peut comprendre qu'il en ai crée qui aillent tord, mais pourquoi offrir au lecteur un contre-Sens ?

Une vision de Sens serait de considérer que le "Sens" qui nous parle dans le premier livre ne soit pas Sens mais Myphos Quadria. Cette possibilité est soutenu par le ton du texte, les quelques "failles" dans le discours misent en évidence par la traducteur lui même, en autre "Sens" justifie le déterminisme en avançant l'argument de la causalité, ors Sollipsis dira dans Ombre-monde que justement Myphos Quadria cite Laplace pour justifier son déterminisme, et pourtant Sollipsis montre, par l'exemple de la casserole d'eau, que le déterminisme soutenu par Myphos Quadria n'est pas un déterminisme causal.

Car au final, le seul "Sens" qui soit reste le Maître de jeu, il ne me semble pas impossible que Myphos Quadria ait tenté de "Manipuler" Sens lui même !

De plus cette possibilité est aussi soutenu par le fait qu'après ma première analyse de Sens sur le forum (qui me semble d'ailleurs finalement assez "naïve" par endroit maintenant), Myphos Quadria lui même soit venu y répondre ^^. Cette vision des choses me forcerait cependant pas mal à revoir le "final" que j'ai exposé à la va vite (comme un bon nombre de mes derniers posts mais bon) sur le forum.


Autre sujet mais toujours en rapport avec les Incarnations (changement du titre du fil par la même occasion) : au vu des premiers livres il semble qu'une incarnation se manifeste par "tome" (jusqu'à présent Myphos Quadria et Soren Sollipsis), ors il reste 5 tomes et 4 Incarnations ne s'étant pas manifestées, grande question alors de savoir qui va se manifester en plus des Incarnations.

J'attend les avis des autres maître de jeu de Sens, selon eux est - ce bien Myphos Quadria qui s'exprime dans le premier livre par exemple ou es-ce que je délire ^^.

Et beh ! Romaric a intérêt a avoir rodé son œuvre, avec des gens qui y réfléchissent autant... il a intérêt à avoir réfléchi plus que vous ! :D

J'adore lire les post de Julien.
Franchement c'est génial !
Ca me fait plaisir de voir des réflexions pertinentes sur l'univers de Sens.
Le problème c'est que je ne peux rien répondre sous peine de trahir la suite des bouquins. :pleurs:
Mais ça me motive pour écrire la suite ! D'une force !!

Sens (Romaric Briand) a écrit :Enfin il y a Aziliz qui ne se prononce pas... par la force des choses. Sur ce dont on ne peut parler il faut garder le silence.

Chaque Rune est effectivement l'allégorie d'une position philosophique ou mystique. Maintenant Julien, c'est à toi de te saisir de ces personnages et de créer tes propres allégories. Tout le jeu repose sur l'interprétation des Runes de Sens. ^^

Ah ! piège ! Elle est où la septième rune ?

En effet cette phrase, sus-citée, est bien celle attribuée à Aziliz, alors il manque une rune (ou du moins une Incarnation), en effet cette phrase est exactement celle du septième livre de Wittgenstein. Oui j'ai bien dit le septième livre et non le sixième. Or si le personnage est l'allégorie de cette phrase de Wittgenstein il semble étonnant qu'un des six livres ai passé à la trappe.

Petit cachotier Sens va ^^.

Aziliz est lié au dernier aphorisme du tractatus ça c'est certain mais pas comme tu le penses. ^^
nanananèreuuh. Bon j'arrête mes enfantillages et je termine Sens Mort comme ça on pourra avancer un peu.

Aziliz me fait penser à Saint-Exupéry : on a l'impression qu'elle renferme des sercrets inaccessibles, des trésors et des richesses enfouies dans son âme.
Alors que Myphos Quadria me fait davantage songer à Leibniz, qui cherchait à développer la philosophie universelle.
Finalement, Myphos court après la monade, l'essence du monde.

Je ne suis pas le créateur des Runes. Je suis leur interprète. Je suis un utilisateur du grand réseau créé par Sens.