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Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 08:40
par Mangelune
Yop, première partie de Sens Renaissance hier, qui s'est globalement plutôt bien passée malgré les nombreuses difficultés posées par le début. En effet, j'avais face à moi plusieurs défis : l'intro façon ordinateur, le concept et la rédaction des faits de Cellulis, le background hyper-chargé, re-les faits avec le Simulacre et le problème de créer un perso complexe sur un background encore mal digéré par les participants, la première épreuve que je trouve être trop faible en termes d'enjeux, et ma copine qui jouait mais risquait de pas aimer du tout. A cela est venu s'ajouter qu'on a dû commencer un peu tard.
J'ai donc opté pour du pseudo-Sens en première partie : après lecture d'un texte diffusé en mode MS-Dos sur un vieil ordinateur (le programme Renaît Sens), on s'est d'abord lancé dans les Faits de Cellulis comme prévu. Ça a un peu gêné les joueurs mais bon, ça a passé. J'ai ensuite lu un résumé très résumé du background (l'équivalent d'une page du livre de base) avant d'enchaîner sur les faits de Simulacre. Je les ai laissés en inscrire quelques-uns avant de lancer...
Le programme "Flashback" : trois flashbacks additionnés de questions.
- Flashback 1 - l'attaque de la Nouvelle York. Qui se souvient de cet étrange métal qui semblait vivant en sa présence ? (en possède un fragment) Qui a assisté à la mort de Finlongfinger ? Qui a tout oublié de l'attaque ? Qui a été traumatisé par les Quadrillas ou par les troupes de l'Omicron ? Qui a été nourri à la légende de Finlongfinger, entretenue par Gladius Sword ? Qui se souvient de cette femme (sa mère ?) fauchée par un tir de blaster alors qu'elle lui tenait la main ? Qui s'en veut encore d'avoir été impuissant à l'époque ? Qui a été fasciné par ce déploiement de violence et de mort, par ces lumières colorées ?
- Flashback 2 : l'arrivée au Pôle Sud, le discours de Sollipsis. Qui s'est senti dans un monde étranger, sentiment qui ne l'a jamais quitté ? Qui a tout de suite adopté une nouvelle famille ? Y a-t-il un futur membre du Conseil qui lui a alors dit quelque chose dont il se souviendrait toujours ? Qui a trouvé Sollipsis fascinante, comme une espèce d'ange ? Qui l'a trouvée au contraire terrifiante, elle qui parlait de lui comme d'une arme ?
- Flashback 3 : le « cours » de Sollipsis. Les Bugs ont 8 ans. Sont autour d'une peinture d'arbre tel qu'on se l'imagine. Parle de l'Ombre-Monde. Peuvent poser des questions. Ceux qui vont trop loin se voient répondre « Il est des choses qu'il vaut mieux ne pas connaître à l'avance. C'est le prix de la liberté. » Qui trouve cette idée absurde ? Qui pense qu'il vaut mieux faire ses propres découvertes ? Qui admire Sollipsis pour sa sagesse, qui au contraire la prend pour une hypocrite ? [note : ce flashback est une bonne idée sur le papier mais est impossible à assumer correctement]
Après ces trois flashbacks, on continue la création pendant la première épreuve. C'est là le côté pseudo-Sens : les faits ne sont pas encore bouclés donc pas de miroirs, donc pas d'oppositions, donc pas de points d'immersion... Et pas de resplioïde non plus, ça attendra l'épreuve 2 (je voulais pas leur donner dans une épreuve où elle ne servait à rien).
Première épreuve, le quotidien ; je continue les questions : Les Bugs vont avoir 22 ans. Le quotidien du Pôle Sud. Une vie de privilégiés. Qui considère qu'il vaut mieux que les autres et refuse de se mêler à eux ? Qui pense qu'il est là pour les aider ? Qui se sent coupable de n'avoir encore rien fait pour mériter sa place ? Quel est ton rôle dans la société, comment te vois-tu, comment essaies-tu d'améliorer les choses ? Y a-t-il quelqu'un à qui tu rends visite dans la ville basse ? Comment vois-tu l'avenir d'un Bugs ?
Qui a un ami imaginaire ? Ce point détermine qu'une des joueuses, et elle seule, reçoit régulièrement la visite d'un homme mystérieux. Ils discutent ainsi depuis dix ans, du monde qui est condamné, de la vie étouffante... Un soir, il lui dit quelque chose d'étrange : « Car je suis celui qui ne peut mourir, je suis celui qui ne peut plus vivre »
La véritable épreuve commence comme dans la base : après une séance d'entraînement avec Gladius Sword qui se passe mal, les Bugs patrouillent et tombent sur une femme qui se suicide. Ce crime mènera l'équipe chez l'Archiviste, un collectionneur fou qui leur parle d'un certain Wilfried Anchors mais leur donne aussi une liste des personnes à qui il a prêté un poème. Après enquête, les Bugs trouvent un ouvrier qui semble aller très bien après un petit coup de mou, une mère de famille qui tente d'étouffer sa fille (qu'une maladie condamne de toute façon à mort), et un soldat qui blâme Maria Greedway pour la perte de sa jambe et qui se lance dans un attentat suicide dans un hôpital pour se venger. Chaque personne possédait un poème ; l'un d'eux disait : « Car je suis celui qui ne peut mourir, je suis celui qui ne peut plus vivre ». Il semblerait bien que le mystérieux ami imaginaire d'une des Bugs soit le coupable, mais elle n'en parle à personne, pas même à lui.
Bref perso j'adore le principe des Faits, je regrette même de pas être joueur à Sens rien que pour ça : explorer un personnage avec un tel support. Je trouve que le principe des questions appliqué ici et volé à Apocalypse World marche super bien pour impliquer les persos dans le background sans pour autant leur forcer trop la main. La deuxième épreuve sera sans doute révélatrice sur l'avenir de la chronique (surtout pour ma tendre qui n'a pas aimé et s'est sentie complètement paumée).
Pourquoi chronique des grincheux ? Parce que trois des personnages (sur 4) sont de foutus râleurs ;)
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 09:28
par Mangelune
Voilà les Bugs dans toute leur splendeur :
Je m'appelle Mary Zilberstein. Je suis une fille. Je suis une Bug. Je suis née le 14 décembre 996. Je n'ai pas d'ombre. Je suis un membre de la Résistance. Je vis au Pôle Sud, à la base militaire. Je suis membre de la division « Bug ». Mes parents sont morts dans la nuit du 3 janvier 1001. Je me souviens de ma mère, morte en me tenant la main. A mon arrivée à la base, je n'ai parlé à personne pendant un an. Je trouvais Soren Sollipsis terrifiante. Je n'ai pas choisi d'être une héroïne. J'ai un ami que personne d'autre n'a jamais vu. Je sais crocheter les serrures.
Je m'appelle Aran Leonart. Je suis un homme. Je suis un Bug. Je suis né le 14 décembre 996. Je n'ai pas d'ombre. Je suis un membre de la Résistance. Je vis au Pôle Sud, à la base militaire. Je suis membre de la division « Bug ». Mes parents sont morts dans la nuit du 3 janvier 1001. J'aime la vitesse d'exécution du ju-jitsu. Je préfère l'abstraction au concret. La séduction n'est qu'un jeu. Je suis beau. Je suis orgueilleux. Finlongfinger est mort parce qu'il était distrait, je serai toujours sur mes gardes. La guerre a quelque chose d'artistique. Je n'ai pas aimé sentir le poids de ces nouvelles responsabilités. Mais j'ai été immédiatement fasciné par le charme de Sollipsis. L'art du discours de Sollipsis me fascinait au moins autant que son contenu. Je profite de l'aura de mon destin pour jouer les dandys.
Je m'appelle Gale Hermeneus. Je suis un Bug. Je suis né le 14 décembre 996. Je n'ai pas d'ombre. Je suis un membre de la Résistance. Je vis au Pôle Sud, à la base militaire. Je suis membre de la division « Bug ». Mes parents sont morts dans la nuit du 3 janvier 1001. Je suis plus intellectuel que sportif. Je suis plutôt asocial. Je suis passionné par l'histoire pré-NERO. Je suis beau garçon. Je suis plus fort au corps-à-corps qu'aux armes en général. Je possède un bout de métal étrange résonnant en présence des Bugs. J'ai passé plusieurs mois à l’hôpital suite à l'attaque de la Nouvelle York. Maria Greedway n'a aucune foi en moi depuis mon arrivée. Je suis frustré par les cachotteries de Sollipsis malgré notre prétendu rôle crucial. Je ne suis à ma place ni dans le civil ni chez les résistants. Les énigmes de la mécanique me fascinent. Je suis orgueilleux, sans me l'avouer.
Je m'appelle Claudius Proodheart. Je suis un homme. Je suis un Bug. Je suis né le 14 décembre 996. Je n'ai pas d'ombre. Je suis un membre de la Résistance. Je vis au Pôle Sud, à la base militaire. Je suis membre de la division « Bug ». Mes parents sont morts dans la nuit du 3 janvier 1001. Je ne tolère pas la tyrannie. Je suis curieux du monde extérieur. Je ne connais pas la peur. Je dois protéger les innocents. Je m'en veux encore d'avoir été impuissant à la Nouvelle York. Je suis épris de la légende de Finlongfinger. J'ai une pulsion de mort. Je me suis senti tout de suite chez moi dans la Résistance. L'obsession du secret de Sollipsis nuit à l'action de la Résistance. Il est temps de passer à l'action. Des fois je perds le contrôle.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 10:13
par Romaric Briand
Que de souvenir en lisant ton rapport... Tes Bugs sont archétypaux ! Avec des personnages comme ça je pense que vous allez bien vous éclater.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 10:29
par Yohan
Je trouve ton idée de créer les personnages à l'aide de flashbacks énorme! Ça permet de décrire l'univers tout en créant toujours un enjeu et une marge de liberté pour les personnages, et ça donne des personnages qui collent vraiment à l'esprit du jeu. Les questions sont très bien choisies, et laissent une certaine liberté au joueur tout en l'aiguillant efficacement dans la bonne direction.
Le personnage d'Aran (petite référence volontaire?^^) est très évocateur, et on voit déjà chez Gale une tendance à se rapprocher du coté Myphosien de la force!
Par contre tu dit avoir rencontré des problèmes avec le flashback du cours de Sollipsis, que s'est-il passé exactement? (Je suis curieux car je trouvais cette scène super intéressante a priori).
Dernière petite remarque, les bugs n'ont inscrit aucun liens entre eux dans leur miroir pour l'instant, c'est voulu?
PS: Pour ta joueuse qui se sent un peu perdue, peut-être que le fait d'axer le prochain scénario sur un schéma beaucoup plus basique (Exploration/Enigmes/Bastons) comme dans le scénario du Phare par exemple (
http://silentdrift.net/forum/viewtopic.php?f=19&t=516) lui permettrais de mieux appréhender le jeu?
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 10:59
par sébi Jack
J'adore
Très bonne mise en place.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 11:57
par Mangelune
Merci pour les retours ! Je dois dire que pour filer la métaphore avec Apocalypse World, je suis assez fan des personnages créés par les joueurs. Je pense que le système de faits aide vraiment à ce résultat. J'ai vraiment envie de continuer.
Yohan a écrit :Par contre tu dit avoir rencontré des problèmes avec le flashback du cours de Sollipsis, que s'est-il passé exactement? (Je suis curieux car je trouvais cette scène super intéressante a priori).
J'avais sans doute mal préparé la discussion en lançant directement les joueurs sur "vous avez des questions à lui poser ?" Et puis c'est super difficile de jouer un immortel philosophe !
Dernière petite remarque, les bugs n'ont inscrit aucun liens entre eux dans leur miroir pour l'instant, c'est voulu?
Non, c'est eux qui l'ont conçu comme ça.
PS: Pour ta joueuse qui se sent un peu perdue, peut-être que le fait d'axer le prochain scénario sur un schéma beaucoup plus basique (Exploration/Enigmes/Bastons) comme dans le scénario du Phare par exemple (
http://silentdrift.net/forum/viewtopic.php?f=19&t=516) lui permettrais de mieux appréhender le jeu?
Pas sûr que le côté baston la séduise davantage. Pour le coup c'est en quelque sorte la seule non-roliste du groupe. Pourtant j'aime vraiment le personnage qu'elle a créé qui est vraiment riche en perspectives d'évolution et en paradoxes. Est-ce qu'elle aura envie de s'investir là-dedans en revanche ? Je ne sais pas. Le risque serait de s'enfermer dans le côté asocial, de s'ennuyer et du coup de se détacher encore plus du jeu (il lui manque encore cinq faits, ce sera peut-être l'occasion de nuancer un peu l'aspect nihiliste). Bon elle était fatiguée aussi, on verra la fois suivante pour se prononcer.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
24 Mai 2013, 13:14
par florentgemini99
Hello,
Excellente idée de parcourir l'histoire de Sens et de remplir les faits en même temps, les joueurs doivent mieux comprendre et s'investir dans leurs perso dès le début. Pour ta joueuse débutante sache que les débutants sont ceux qui ont le plus apprécié Sens de mon coté et qui se sont le plus investis par la suite donc tout n'est pas tout perdu. Essaye de l'aiguiller dans ce qui la branche, paradoxes avec l'ombre monde pour la réflexion, peut être la baston avec l'omicron, ou alors l'exploration du monde dévasté et la découverte de survivants qui intégreront la résistance. A toi de voir.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
06 Juin 2013, 09:29
par Mangelune
Bon deuxième épreuve faite, et bilan pour le moins mitigé :/ Ce qui est dommage parce que à la lecture j'avais le sentiment d'une bonne ambiance survival-horror.
J'ai commencé par le bout de l'épreuve 1 sur l'ombre-monde et la remise des Resplioïdes. Il est clair que j'ai beaucoup de mal à faire jouer Sollipsis qui est vraiment passée en priorité des ordures qui cachent tout dans la liste des joueurs, au point que la partie explications a été entrecoupée d'interruptions sarcastiques (in game donc pas d'immersion négative, mais bon). Bref va falloir que je change dramatiquement de stratégie sinon ça va juste être pénible pour moi de devoir écouler trois pages de texte à chaque fois face à des personnages qui veulent pas écouter...
Il faut ajouter à cela que j'ai quand même globalement l'impression d'avancer dans de la mélasse, entre les innombrables zones d'ombre du background, des scénarios et les erreurs que je rajoute, j'ai globalement moins l'impression d’interpeller les joueurs que de les frustrer en permanence. C'est d'ailleurs en partie ce qui fait que la seule joueuse (ma moitié) ne fera pas de troisième session : elle n'aime pas la SF à la base, n'aime pas l'univers, n'aime pas l'accumulation de secrets, etc.
Bref va falloir que j'améliore pas mal de chose si je veux continuer, et m'amuser aussi !
Re: Chronique des grincheux
Publié :
06 Juin 2013, 11:21
par Romaric Briand
Deux choses :
1) Si tu n'arrives pas à mener "Sens Renaissance" c'est peut-être que le jeu est inadapté à votre style de parties, voire au contrat social que vous avez établi pendant de longues années avec tes joueurs et avec ta copine (parfois même inconsciemment). ^^ Bref, je pense qu'il ne faut pas hésiter à ce dire "ce jeu ne me convient pas". En tant qu'auteur du jeu, je comprends parfaitement que quelqu'un puisse ne pas trouver son compte dans Sens. C'est un jeu ultra spécialisé.
Je pense que ce n'est pas à toi de t'adapter, tu devrais peut-être jouer à un autre jeu, un jeu qui te donnerait immédiatement ce que tu recherches. Je ne voudrais pas que tu perdes ton temps à mettre des rustines sur Sens. Sens Renaissance, c'est un vieux jeu, tu sais. C'est un jeu écrit à l'ancienne qui parle du jeu de rôle classique écrit à l'ancienne. Il a déjà pris un gros coup de vieux depuis l'émergence des nouvelles manières de jouer.
Sens est un jeu qui est écrit pour certain type de tables, des tables qui ont un contrat social bien spécifique, un contrat tacite "à l'ancienne" j'ai envie de dire ou le maître de jeu est presque tout puissant. Si ça ne colle pas, pourquoi insister ? Je suis sûr qu'il y a plein d'autres jeux qui te permettront de trouver du plaisir plus immédiatement.
Si le propos de Sens te plait, tu pourrais encore prendre beaucoup de plaisir à le lire et à le faire lire à tes joueurs peut-être.
2) Par contre si tu me dis, "non non, le jeu est adapté, mais je n'arrive pas à le mettre en place" là, c'est différent. Si j'en crois la définition que tu donnes du meneur dans les Errants d'Ukyio (qui est ton jeu n'est-ce pas ? je ne me trompe pas ? Parce que je me perds parfois dans les noms et les pseudos ^^), je pense que Sens est plus qu'adapté, il correspond parfaitement à votre vision des choses. Nous avons, ici, à la Baro, exactement la même vision du meneur que toi. A tel point qu'en lisant ton jeu, nous nous y sommes retrouvés.
Si tu es dans ce cas de figure, rassure-toi, ce n'est pas ta faute, c'est la mienne. Sens Renaissance n'est pas assez clair sur la mise en place de la partie d'où les podcasts de La Cellule d'ailleurs à l'origine ^^
Est-ce qu'on est dans le premier cas de figure ou dans le deuxième ici ?
Re: Chronique des grincheux
Publié :
06 Juin 2013, 12:54
par Mangelune
Salut Romaric
Oui c'est bien moi pour Les Errants :) Du coup je ne crois pas qu'on puisse attribuer le problème au contrat social. C'est typiquement le genre de rapport MJ/joueurs auquel on s'attendait (je pense), et j'ai un lourd passé de roliste classique derrière moi. A la rigueur, il est possible qu'à force de me tourner vers des jeux à la fois plus encadrés (dans la gestion du temps de parole) et plus "démocratiques", j'aie désormais un peu plus de mal à rebasculer de l'autre côté.
Cela dit les problèmes me semblent multiples. Concernant ma moitié, c'est d'abord un rejet de la science-fiction, de l'univers dans son ensemble qui ne l'intéresse pas. Elle fait du jdr pour moi avant tout et du coup il lui en faut peu pour rejeter. Dommage, d'autant que son perso était très bien fait, mais bon je vais pas la forcer non plus.
Il y a ensuite le problème des secrets majeurs avec le "syndrome Lost" des PNJs qui savent mais ne veulent pas dire sans que les raisons derrière ce mutisme soient comprises par les joueurs. C'est là un problème régulièrement soulevé dans les threads/podcasts de Sens, surtout en ce qui concerne Sollipsis qui en devient très difficile à jouer. Le MJ est un peu prisonnier à la fois de la masse d'infos à retenir (j'en oublie parfois) et de la masse d'infos auxquelles il n'a pas accès. Sans parler du fait que certains mystères sont balancés trop vite (Sollipsis est immortelle, on le sait d'emblée et ça la met d'entrée de jeu dans la catégorie "je ne suis pas digne de confiance").
Le dernier problème est posé par la structure des épreuves de Renaissance (je ne sais pas si ça s'arrange après). Je trouve qu'ils pêchent parfois au niveau de la dramatisation des informations (comment les révélations sont préparées puis amenées en jeu), mais aussi qu'ils posent souvent de petits problèmes de logique qui rompent l'immersion des joueurs (je me retrouve souvent forcé de justifier les décisions des PNJs). Hier soir, j'ai dû improviser sur un tas de sujets délicats : pourquoi Sollipsis sort de nulle part des Resplioides, pourquoi envoyer les Bugs en extérieur sans les former à son utilisation, pourquoi envoyer tous les Bugs ensemble dans une mission dangereuse vu leur importance pour la Résistance, pourquoi aller dans l'Ombre-Monde si c'est dangereux, ne pas être formé à l'Ombre-Monde longtemps avant d'être envoyé en mission, pourquoi la Resplioide n'a pas réagi à la présence du Quadrillas, pourquoi avoir sacrifié le cuisinier trisomique, gardé son cadavre pendant trois semaines juste pour un effet dramatique... et ce n'est qu'une partie des questions vu que j'en avais gommé quelques unes en retravaillant le scénario (lequel comporte à mon sens beaucoup de zones d'ombre qu'il est difficile de combler).
C'est avant tout un problème d'illusionnisme qui ne fonctionne que si les ficelles n'apparaissent pas, ou pas trop, ou pas trop souvent. Cela demande une grande cohérence au sein même des scénarios mais aussi des prétextes acceptables : c'est une chose d'avoir un MJ tout puissant, c'en est une autre de voir son personnage servir des PNJs qui semblent se payer sa fiole.
PS : tout n'est pas dramatique non plus, le principe de l'Ombre-Monde a bien pris je trouve, les joueurs ont compris tout de suite l'intérêt de basculer d'un monde à l'autre, et je leur ai tendu un piège histoire de leur rappeler que basculer à l'aveugle peut parfois être dangereux.
Re: Chronique des grincheux
Publié :
20 Juin 2013, 09:26
par Mangelune
Bon troisième épreuve de Sens, sans la joueuse qui a abandonné. Dans l'ensemble ça s'est plutôt bien passé, le temps a été géré de façon à ne pas bâcler le combat contre Graveur, quitte à ne pas rajouter grand chose au scénario de base. Les Bugs se sont donc rendus à la Nlle York pour découvrir le remède contre le virus du Pôle Nord mais aussi, peut-être, la disparition mystérieuse de leur soeur (personne autour d'eux ne semble se souvenir d'elle) ; ils trouvent Wilfried dans le sous-marin qui joue cartes sur tables et explique sa soudaine venue par le grand vide qu'il ressent brusquement mais ne parvient pas à expliquer (en fait la disparition de la Bug dont il était devenu l'ami imaginaire).
S'en suit une rapide exploration de la ville, des passages ds l'Ombre-Monde, une brève rencontre avec des Résistances sous-armés, la découverte du spectre de Métatron qui leur donne pas mal d'infos sur les Quadrillas, et un gros duel à base d'Ombres-Pouvoirs à gog (sauts surhumains, augmentation de densité, télékinésie violente) dans la salle principale du Metropolitan Opera dont le toit soufflé laisse apercevoir l'oeil de la tempête. Graveur finit égorgé par le couteau de Finlongfinger que possède un des Bugs. Météore arrive alors, les Bugs st trop épuisés pour l'affronter ; ils détruisent le corps de leur côté et retournent voir les Résistants de la Nlle York pour se reposer.
Je crois que ce qui a fonctionné ici c'est l'arrivée de personnages prêts à parler, à dire ce qu'ils savent. Même Wilfried, bien que meurtrier, a été globalement bien accepté. Et puis un début court ça a permis de jouer le combat ds les temps, alors que c'est souvent ce qui est sacrifié lors de parties courtes ("mince déjà 22h45 ! bon vous le tuez, tchao").
Re: Chronique des grincheux
Publié :
20 Juin 2013, 17:16
par Romaric Briand
Salut Vivien ! Je suis content que ça se soit mieux passé que les dernières fois. Je commençais à craindre que tout le monde se lasse du jeu à la longue. Clairement Sens Renaissance n'est pas le meilleur Sens, vous verrez ça vaut vraiment le coup de s'accrocher. ^^
Re: Chronique des grincheux
Publié :
05 Juil 2013, 18:43
par Mangelune
J'ai terminé hier soir les épreuves 4 et 5 (en une fois, l'épreuve 4 est quand même très légère en contenu). La campagne tourne toujours bien ; les joueurs ont apprécié d'être passés à une phase où les PNJs cessent de leur cacher dix mille trucs même si Sollipsis reste la grande menteuse. La découverte d'Azilis (l'un d'eux s'est infiltré en passant dans l'Ombre-Monde) a failli mener à un clash :) Pas mal de débats sur le rôle des Bugs, sur le degré de vérité qu'il faut communiquer au public (les Bugs ont monté une feuille de choux au Pôle Sud et à Aqua City pour donner de l'espoir aux gens).
J'ai appliqué la règle de Sens Mort disant que c'est aux Cellulis d'infliger des blessures mentales à leurs Simulacres, ça a plutôt bien marché.
La mort de Gladius Sword les a marqués je pense, il faut dire que c'était clairement le personnage qu'ils appréciaient le plus. En plus j'avais commencé le scénario par l'anniversaire du pauvre Gladius, karaoké inside ! Histoire d'enfoncer le clou. Wilfried a clairement pas la côte (il faut dire qu'entre les poèmes tueurs, son manque de regrets et la mort de Gladius, il y a de quoi faire).
Re: Chronique des grincheux
Publié :
06 Juil 2013, 08:59
par Romaric Briand
Cool ! Ça devient top !
Re: Chronique des grincheux
Publié :
07 Juil 2013, 15:09
par Mangelune
En tous cas il faut reconnaître que tu as bien choisi ton système de jeu au vu de ton style d'écriture scénaristique : sans l'honnêteté du système de résolution, les cinématiques passeraient beaucoup moins bien. Celui-ci dit en effet clairement que le MJ dirige, il ne fait pas semblant de faire croire que ce sont les dés et la stratégie qui permettent de triompher. En somme, il ne ment pas aux joueurs en essayant de leur faire croire que s'ils se battent contre le MJ, ils pourront s'en sortir, et que si celui-ci leur impose quoi que ce soit, ce sera forcément pour leur voler leur victoire.
C'est un peu une découverte pour moi. Je pense pas que ça fonctionne avec tous les joueurs, notamment ceux qui ne sont pas capables de prendre du recul avec les défauts de l'illusionnisme ; mais je suis assez étonné de voir que ça fonctionne bien, je m'attendais à des prises de bec sans fin ("Comment ça il s'enfuit ? Je peux pas le rattraper ? Comment il fait pour agir avant moi, hein ?")