Je pense que les gens se détournent du JDR pour différentes raisons, mais pas pour la diversification du médium.
Je suis tout à fait d'accord avec toi.
En fait, le JdR est (peut-être même a toujours été), d'un point de vue pratique, extrêmement monolithique. Il faut savoir qu'aux US, 60% du chiffre d'affaires est réalisé par Wizards of the Coast (chiffres de 2003) et que 2/3 des rôlistes déclarent jouer à D&D. Ces chiffres sont peut-être un peu inférieurs en France, mais je doute que la tendance soit foncièrement différente. D&D est sans aucun doute la seule entreprise qui ait une quelconque portée au-delà de notre micro-niche.
Ainsi la vision qu'a le grand public du JdR, quand elle est réaliste (je ne parle même pas de ceux qui croient que ça ne se joue que sur ordi, ou qui le confondent avec Magic, ou que ce sont des pratiques sataniques), se réduit à des gens qui tuent des monstres dans des couloirs pour acquérir des trésors, sur des parties qui durent des heures, voire "toute une vie" (ça, on y a droit à chaque reportage...).
Selon moi, c'est cette vision uniforme qui fait fuir le grand public. Une vision, qui, quand y pense n'est pas si éloignée que ça de la réalité : oui, la grande majorité des rôlistes jouent à D&D, et jouent de la même façon. Et en plus, la majorité des jeux publiés suivent le même format, s'entredéchirant impitoyablement pour le même micro-marché.
Bref, pour moi, c'est la "vision commune" du jdr qui est la source de son incapacité à sortir de sa niche.
Et pour être légèrement provocateur, je vois D&D comme la Caulerpa Taxifolia du jdr : l'identité du jdr est assimilée à D&D outrageusement dominateur, ce qui tue de fait tout intérêt que pourrait avoir les gens qui pourrait aimer le jdr "hors D&D".
Quand on pense à l'infinité d'aventures et de formats que proposent le JdR, il y a quand même du gâchis...
Antoine, à la niche.