Je viens de le lire. Super intéressant. Jusqu'ici, je n'avais lu que celui du coming-out. D'après lecture, mes impressions :
+ Il s'agit d'une partie avec l'auteur et ses amis. Dans ces conditions, il est clair que tu peux tout faire. Jouer sérieusement sans meneur ne pose alors aucun problème. Les vraies difficultés commencent quand l'auteur ne joue pas avec ses amis (ta démo en conv) ou quand l'auteur ne joue pas du tout (une partie menée à une autre table que la tienne, en dehors de ta présence).
+ Mon impression, est que, peut-être à l'insu de ton plein gré, tu exerces une certaine autorité, voire une autorité certaine, sur le déroulement de la partie. Tu mènes sans vraiment le dire. Je me base sur ces éléments :
J'ai joué Eugène Chapet : le grand père ayant commis des actes de torture
Tu te réserves le perso qui est au coeur du conflit. J'aurais fait pareil : c'est la meilleure manière d'avoir une vraie prise sur le déroulement de la partie. C'est le mieux pour contrôler le jeu.
Quand est venu mon tour d'attaquer quelqu'un, j'ai fait un truc culotté : je me suis couché et je leur ai dit : "oui, j'ai commis des actes répréhensibles, mais c'était pendant la guerre, je n'ai fait qu'exécuter les ordres".
Tu lances la partie. C'est une intervention déterminante, bien plus que celles des autres joueurs jusque là. Ca pour moi, c'est une amorce. Je veille bien à toujours en inclure une dans mes scénars.
On fait une ellipse et j'explique aux joueurs qu'ils ont autant autorité sur le récit que moi.
Ce qui est bien la preuve qu'ils sont en attente. Ils agissent, mais ils se placent naturellement sous ton autorité. Ils attendent que tu donnes le ton, ce que tu fais sans peut-être t'en rendre compte. Moi, je le fais de manière très consciente.
- L'enjeu suivant est décidé par moi :
Eugène veut se justifier pour préserver le lien avec son fils, son petit fils et son ami.
Là, tu distribues le jeu sur toute la table. Tu ne te contentes pas de construire un conflit entre ton perso et un autre perso, ce que font plus volontiers les autres joueurs, tu génères une interaction globale. Ce faisant, tu relances la partie. C'est typiquement une attitude de meneur. Je le sais bien parce que c'est aussi la mienne.
- J.