Neo-Prosopopée

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Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 26 Juin 2010, 15:34

Hier soir, nous avons joué trois épisodes de Neo-Prosopopée (en recherche de nom).

Au départ nous étions 4 : Louise, Yves, Lionel (Arkel) et moi.

***
Premier épisode :
Paradigme : un arbre
La première partie portait sur un arbre de la forêt sacrée qui a été coupé. Un médium inutile, une prêtresse qui ne sert pas à grand chose, un lapin noir aux yeux rouges, un arbre qui capture un PJ avec ses racines, tout cela était la faute d'un gnome...
Cette partie était ponctuée de blagues récompensées par les joueurs.

Deuxième épisode :
Louise joue le médium : Celle qui porte la lumière
Lionel joue le fermier rêveur
Yves joue un enfant curieux
Je joue le berger triste
Paradigme : une éclipse de soleil (idée de Lionel, sans élément tangible à l'appui)

Dans ce village, le fermier rêveur contemplait le ciel étoilé sur une botte de foin. Il entend de bêlements et voit le berger triste avec son troupeau de moutons. Celui-ci lui fait remarquer que le jour aurait dû se lever depuis plusieurs heures. Mais le fermier semble plutôt content de la situation lui permettant de rêver plus longtemps.
Celle qui apporte la lumière arrive dans les parages, et sur demande des villageois se transforme en un véritable soleil pour dissiper la nuit. Mais l'ombre revient et progresse en rongeant la lumière.
L'enfant curieux décrète que c'est la faute du fermier rêveur, un conflit entre eux est alors noté sur le cercle des couleurs.
Tous sauf le berger décident d'aller chercher de l'aide plus loin, mais ils découvrent que l'obscurité se limite au village et ses environs. Ils retournent sur leurs pas et il semble alors que la pendaison d'un voleur la veille soit la cause de tout ceci : au moment de sa pendaison, le sang a coulé par sa bouche et est devenu noir en touchant le sol.
En effet, la tombe du-dit voleur est couverte d'une tache noire. Le berger s'agenouille, demande pardon au voleur en pleurant. Ce qui nettoie le sol. Celle qui porte la lumière décrète alors que l'obscurité est due à une éclipse et qu'il suffit d'attendre pour qu'elle passe. Ce qui arriva au bout de quelques heures.

Troisième épisode
Yves : Celui qui n'a pas de bouche
Lionel : L'aubergiste maladroit
Moi : le pêcheur taciturne
Paradigme : l'océan
Le pêcheur taciturne, relève ses filets sur son embarcation avec ses collègues. La pêche est miraculeuse, ça faisait des années que ça n'avait plus été le cas. Soudain, il aperçoit une immense forme qui émerge de l'eau.
Celui qui n'a pas de bouche est un être de petite taille, enroulé dans une cape. Il est au bord de la falaise, face à l'océan. Il possède un trait dessiné au crayon à l'emplacement de sa bouche absente. Il sort une flûte de sa cape, en pose le bout sur le tracé et agite ses doigts. On voit l'immense créature se diriger alors vers lui.
Les pêcheurs décident de tenter de pêcher la créature, ils retournent au port, embarquent à bord d'un grand bateau équipé d'un énorme harpon et ils voguent en direction de la chose.
Pendant ce temps, l'aubergiste maladroit renverse ses choppes et s'excuse auprès de ses clients. Un pêcheur de l'équipage a décidé de ne pas se rendre à la pêche aux monstres. Il est venu vider quelques verres. Une femme ayant la quarantaine explique après son récit que depuis des années les pêches sont mauvaises et qu'au lieu de laisser ce monstre affamer le village, il est normal qu'ils risquent leur vie pour le bien des villageois.
Les pêcheurs luttent contre la créature, ils ont lancé leur harpon sans succès, ils l'attaquent en vain à coup de lances de pêcheur...
Celui qui n'a pas de bouche entre dans l'auberge, son col redressé pour masquer le bas de son village. Il s'exprime par gestes et demande à manger et à boire.
La femme au cheveux gris lui demande quelle est la raison de sa présence et voyant l'être qui se cache et ne parle pas, elle lui dit qu'il sait ce qu'il se passe au large et qu'il est venu pour ça. Il acquiesce.

Les pêcheurs sont en déroute. Le bateau est retourné et un tourbillon se forme, cerclé de dents, les pêcheurs sont aspirés.
Celui qui n'a pas de bouche ayant, suite à quelques gestes fait disparaître miraculeusement ce qui se trouvait dans son assiette sort de l'auberge. Il s'étend et grandit considérablement par rapport à son allure précédente. Il voit le spectacle au large et tout à coup, une bouche béante s'ouvre entre on nez et son menton. Ce faisant, il aspire le tourbillon et sauve les pêcheurs de la gueule de la chose. On voit alors un long museau canin sortir de l'eau entre les vagues, alors que la tempête fait rage. Le museau est suivi d'yeux de serpent et de longues cornes. Le tout porté par un long cou serpentin. Jouant de la flûte inaudible, Celui qui n'a pas de bouche attire la créature vers lui, qui attrape au passage la jambe du pêcheur taciturne entre ses crocs.
Mais il parvient à calmer la créature, qui relâche le pêcheur allant s'échouer sur la berge.
Celui qui n'a pas de bouche le soigne et bande ses plaies, puis l'emmène dans l'auberge.
Un deuxième serpent géant est sorti de l'eau, blanc, alors que l'autre est noir. Ils encerclent l'auberge en grondant. Le pêcheur est transi de froid, et ni la cheminée ni les couvertures, ni la soupe ne le réchauffent. Il divague et dit que les dragons ne sont que des poèmes. Celui qui n'a pas de bouche prend un rouleau de parchemin et note dessus un poème qu'il ne peut pas lire lui même. Il le fait lire au pêcheur, mais cela n'a pas d'effet sur les dragons qui se révèlent n'être que les conséquences du problème.
Les gens sont effrayés dans l'auberge par la présence des monstres. La femme aux cheveux gris dit que ces dragons ne sont pas réels, ils sont le fruit de l'imagination collective et elle sort et se fait alors happer par l'une des créatures...
Par les fenêtres de l'auberge, les gens voient le village se changer en un océan. Mais Celui qui n'a pas de bouche prend le pêcheur taciturne sur son dos et l'emmène jusqu'à sa maison (celle du pêcheur). Les dragons et l'océan les suivent et les encerclent. Ils entrent dans la maison où se trouve le fils du pêcheur, grelottant de fièvre.
Celui qui n'a pas de bouche plaque ses mains sur leurs fronts. Le pêcheur accablé prend un couteau et se taille les veines et tombe au sol. Celui qui n'a pas de bouche le guérit, panse ses poignets. Le pêcheur a délaissé son fils et ce, depuis sa naissance. Car sa femme est morte en couche. C'est sa culpabilité et son mal de vivre qui ont causé tout ça. L'ocarina de Celui qui n'a pas de bouche a ravivé ces souvenirs. Le pêcheur regarde son fils dans les yeux en lui disant "pardonne moi". Les dragons ne sont plus là, le dernier problème a été résolu, fin de la partie.

Questionnements et réflexions
  1. Faut-il que les dés de problèmes soient forcément liés aux PJ non-médiums ? Si aucun dP n'est posé en lien avec un PJ non-médium, c'est vraiment dommage. Mais faut-il pour autant l'obliger, l'inciter ou dire qu'il est possible de rattacher un dP à un PJ suffit-il ?
  2. Un échec aux dés ne devrait-il pas permettre de poser un nouveau dP ?
  3. Il faut impérativement que je change les composantes du Cercle des Couleurs, ça ne colle plus du tout avec cette nouvelle version du jeu. Le fonctionnement des problèmes est le suivant : les joueurs déterminent des problèmes liés au surnaturel au cours de la partie. Quand ils tentent de les résoudre, ils déterminent une cause possible. S'ils y parviennent, la cause est effectivement la bonne. Sinon, il y a erreur ou échec dans la tentative de résolution. Pour l'instant, j'imagine les éléments suivants sur le Cercle :
    - Créatures physiques (monstres, dragons...)
    - Esprits/fantômes (défunts, mânes...)
    - Démons, influences psychologiques
    - Essence de la nature (mushis majeurs)
    - Parasites étranges (mushis)
    - Divinités fondamentales (temps, hasard...)
  4. Il est arrivé pendant la première partie que des dés de récompense soient donnés pour des blagues hors jeu ou en jeu mais n'apportant que peu à la fiction (et en décalage avec ce que je souhaite pour ce jeu). Je me demande s'il ne faut pas que j'impose des conditions liées au fait que les dés de récompenses ne doivent pas être donnés pour du hors jeu ni pour des choses qui trahissent la poésie contemplative et dramatique du jeu...
  5. Faut-il interdire à un joueur de poser un dP impliquant son propre personnage ?
Frédéric
 
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Fabien | L'Alcyon » 26 Juin 2010, 18:51

En dehors du fait que les rôles sont répartis différemment (un seul médium et des personnages à part) est-ce qu'il y a d'autres changements par rapport aux règles de Prosopopée ? C'est difficile de répondre à tes questions sinon. (mais tu l'as peut-être déjà expliqué ailleurs ?)

D'après ce que je comprends des objectifs de New-Prosopopée (et de la partie sur les dragons noirs et blancs), est-ce que l'échec sur le jet de dé ne pourrait pas signifier que le phénomène affronté est une conséquence du problème/un phénomène annexe/une illusion due au problème/une autre victime du problème, et que donc il faut chercher plus loin et plus profondément ? Alors que la réussite pourrait signifier que le phénomène affronté est la Source, et qu'il suffit de raconter comment le médium s'en débarrasse (et donc le médium arrive toujours à ses fins, il est super-balaise après tout). La valeur de la caractéristique du médium ne signifierait alors pas la compétence du médium, mais bien plutôt si cette caractéristique lui permet de bien analyser la réalité ou pas. Une idée à examiner.

J'aimerais en savoir plus sur la première partie, sinon. Pourquoi est-ce que ça a foiré ? Est-ce que les joueurs ne jouaient pas le jeu ?
Pourquoi (en tant qu'animateur) ne pas avoir fait respecter les règles en empêchant le don de dé pour des blagues hors-narration ? Le critère de don de dé est pourtant déjà assez précis, me semble-t-il, c'est une description (forcément dans le jeu) qui plaît.
Ca m'intéresse beaucoup.
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 26 Juin 2010, 21:00

Hello Fabien.

Questions très pertinentes et bien utiles.
1) Modifications du jeu : en fait, comme dans cette nouvelle version, il n'y a qu'un médium, il faut savoir que les autres PJ (appelés pour le moment personnages secondaires ou protagonistes sans grande conviction de ma part) peuvent (ou doivent ? Voir mes questions à la fin de mon premier post) être responsables ou victimes d'un ou plusieurs dés de problème. Du coup, toute la partie de la métaphysique des peintres et des tableaux n'a plus cours (puisque je ne vois pas de raison ni d'intérêt à justifier que l'un des peintres s'incarne dans un médium, alors que les autres s'incarnent dans de simples humains).
De plus, comme la dimension dramatique est au cœur du jeu, les principes d'harmonie, éléments, animaux, végétaux, objets etc sont beaucoup moins pertinents comme "substance" problématiques.
Une chose qui me tient vraiment à cœur depuis le début mais que je n'arrivais pas mettre au cœur du jeu, c'est le schéma suivant :
Un ou plusieurs humains souffrent d'un ou plusieurs symptômes. Le médium examine, mène l'enquête, découvre le symptôme. Il confond le phénomène surnaturel, ou le comprend. Puis il découvre la cause du problème et le résout, ou échoue, comprend son erreur et le résout (il peut y avoir plusieurs niveaux de complication selon la complexité des problèmes, leurs ramifications et les échecs aux dés).
N'arrivant pas à trouver cela dans Prosopopée et découvrant d'autres "voies", j'ai développé la métaphysique des peintres. Dans néo-Prosopopée, je renoue avec ce schéma de départ, qui est celui de Mushishi et Ayakashi/Mononoke (pas le Miyazaki) que j'ai découvert plus tard, mais qui m'a aidé à mettre le doigt sur cette "structure constante" entre ces deux séries animées.

Je vais voir aussi ce que ça donne si on convertit la configuration Médium/humains liés au drame dans une autre configuration : Humain découvrant un lieu surnaturel/habitants du lieu, auquel cas, les problèmes naîtraient de la présence de l'humain dans ce lieu...
Mais là, on serait plutôt dans la configuration du Voyage de Chihiro... et au moment où j'écris ces lignes, je me demande si je ne vais pas finir avec trois jeux bien distincts : Prosopopée/Néo Prosopopée Mushishi like/Chihiro RPG, voire, peut-être un livre avec trois jeux, ou finalement un seul jeu, gardant le meilleur des trois... (Pour ceux qui se poseraient des questions, oui, je suis quelqu'un de buissonnant et oui, j'ai des lubies...). ^^

2) Hmmm tu as raison, sauf que "la source" ne l'est qu'en cas de réussite parfaite. Mais je compte retravailler ça, selon la structure développée dans le point 1.

3) La première partie : Oui, rassure-toi, j'ai expliqué qu'on ne récompensait pas pour des digressions (et du coup, le dé a été défaussé). ^^ Mais il y a eu de l'humour dans la fiction et finalement, ça me semblait en phase avec le jeu de ne pas récompenser l'apparition d'un lapin noir aux yeux rouges. Idem, j'aurais dû m'opposer à l'aubergiste maladroit et éviter le coup de la femme qui se fait bouffer en sortant de l'auberge (ça c'est de moi). Mais en fait, ce serait une erreur de le forcer, à mon avis : il faut que je garde confiance en la force de la mécanique des dés de récompense : il n'y a qu'à voir l'amélioration de l'esthétique de la fiction sur les trois parties. Ça a fonctionné du tonnerre. La partie n'a pas "foiré", en fait, mais il nous a fallu du temps pour nous mettre dans le bain. en fait, c'est à partir de la seconde partie qu'on s'est "harmonisés" et que les joueurs ont commencé à avoir des idées d'une esthétique "étrange et prosopopéenne" : l'éclipse partielle, la pendaison du voleur, Celui qui n'a pas de bouche mais a un trait dessiné au crayon à la place (et là je donne des idées qui ne sont pas les miennes) etc. :)
Mais je me demande quand même si je n'ai pas beaucoup influencé la partie. Je serais curieux de voir comment ça se passe sur la durée sur des tables où personne n'a été initié par moi.
Frédéric
 
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Lionel (Arkel) » 28 Juin 2010, 14:57

Bonjour à tous,
Çà fait un petit moment que je n’avais pas posté :p
Je profite de la dernière partie de prosopopée avec Démiurges pour livrer mes impressions sur ma participation au jeu (que j’ai énormément apprécié d’ailleurs)
Au passage, j’ai demandé à Louise ce qu’elle en avait pensé. Elle m’ a dit qu’elle m’enverrai une petite bafouille sur son ressenti des 2 premières parties que je pourrai poster ici « de sa part »

Premier épisode :
Paradigme : un arbre

Pour moi çà été vraiment une partie Test. L’ Introduction au jeu et à son fonctionnement. J’étais vraiment aux balbutiements du récit et finalement, je me demandais ce que je pouvais / devais faire avec l’histoire. En procédant par tâtonnement, quelques tentatives vraiment sans trop de conviction à ce que je pouvais proposer / créer dans l’histoire en tant que Médium.
Heureusement qu’Yves était là pour du moins proposer certaines choses et débloquer le récit (le coup du lapin noir qui parle ; franchement bien trouvé pour amener Louise à s’exprimer aussi dans l’histoire : A noter , Louise joueuse débutante en JdR, et donc pas forcément à l’aise pour ce qui est d’intervenir spontanément en jeu) – pour le coup, le dé donné à Yvos était ici à la fois pour récompenser(dans l’ordre) :
1 – L’ingéniosité du procédé pour faire participer Louise
2- le lapin noir qui parle, portant un message, amènant une petite touche de magie innatendue, qui m’a fait finalement mieux comprendre qu’on a vraiment beaucoup de libertés dans le récit [même si çà avait été dit au début par Démiurges, le mieux était vraiment de jouer pour le comprendre <j’ai la tête dure parfois !> ]
3- le fait que le lapin meurt à la fin de sa déclaration (un gros cliché qui m’a fait bien rire et qui a détendu l’ambiance de la table et dissipé les incertitudes et le manque de confiance dans la participation à la construction du récit)

[ambiance du récit : humour]
[estimation temps de jeu de la partie : courte]

Deuxième épisode :
Louise : le médium : Celle qui porte la lumière
Lionel (moi): le fermier rêveur
Yves : un enfant curieux
Démiurges : le berger triste
Paradigme : une éclipse de soleil

Changement de « masques » et Louise passe Médium. Je respire un bon coup » et me dit finalement que ce sera peut être plus simple à jouer cette fois ci. Un peu plus actif qu’à la partie précédente, il me faut un peu de temps pour voir ou tout çà peut mener. [forcément un rêveur qui rêve la richesse, de quignons de pains. ; pas très ambitieux… mais ensuite ce sont les princesses sauvées, des moutons qui volent, ou un message d’amour vu au travers des fleurs qui ont éclos dans la place du village pour interpréter un message, c’est déjà mieux ^_^
L’ambiance mélancolique et « sans lumière » de l’éclipse, et la notion de culpabilité qui oppose l’enfant au paysan, me donne envie d’aller vers du « tragique », et finalement je lance une piste vers un voleur présumé, pendu sur la place du village récemment. Au final, quelque chose de très poétique avec le pardon comme bouquet final

[ambiance du récit : poésie]
[estimation temps de jeu de la partie : moyenne]


Troisième épisode
Yves : Celui qui n'a pas de bouche
Lionel (moi) : L'aubergiste maladroit
Démiurges : le pêcheur taciturne
Paradigme : l'océan


Pour cette partie, j’ai voulu tester autre chose. J’avais choisi un attribut psychologique ‘rêveur’, cette fois ci j’ai voulu tenter du ‘physique’ avec maladroit, surtout dans le but de donner plus de couleur au personnage (ce n’est pas vraiment le coté humoristique que je recherchait dans ce cas précis). La première fois, je l’ai utilisé pour la scène d’introduction de l’aubergiste « un peu d’humour avant les choses sérieuses », mais la 2ème fois c’étais pour dévoiler l’identité du médium et sa bouche dessinée.
J’ai trouvé la partie riche en rebondissement, et trouve qu’une certaine connivence finalement s’installait avec Yves « à un moment ou justement Yves mimait (puisqu’il ne pouvait parler« sans bouche », j’avais suivi sa pensée sur le possible déroulement de l’histoire (cf scène où j’écoutais les dire de l’enfant et que je les répétais à son père inconscient), alors que Démiurges ne voyait pas où on voulait en venir et qui était pour le coup spectateur. Finalement tout s’est déroulé de façon agréable et fluide. J’étais littéralement immergé dans le récit.

[ambiance du récit : tragédie (malgré certaines notes d’humour, mais entrant parfaitement dans l’ambiance créée)]
[estimation temps de jeu de la partie : longue]

Conclusion : partie 1, 2 et 3 :

Si au départ le récit se faisait incertain et hésitant, au fur et à mesure j’ai trouvé que çà s’améliorait : il suffit de voir le contenu de la partie 1 et en comparaison la partie 3 pour s’en convaincre. J’ai trouvé les parties de prosopopée très prenantes et j’avoue ne pas avoir vu le temps passer. On ne s’en rendait compte qu’une fois le récit achevé (c’est pour çà que je donne seulement une estimation qui fait office de comparaison, pour bien voir l’évolution du temps consacré d’une partie à une autre)



Questionnements et réflexions

1. Ah tiens , moi je n’avais pas saisi que le problème était forcément lié au PJ. Je pensais que çà pouvait être aussi « extérieur » aux PJ.

2. Un échec aux dés ne devrait-il pas permettre de poser un nouveau dP ?
Poser un nouveau dP avec une difficulté majorée de 1 et/ou déplacement du problème sur le cercle peut-être ? si on estime que l’échec de la résolution du problème indique qu’effectivement ce n’était pas son origine principale (donc modification sur le cercle de la nature même du problème ?) Du coup, le problème devient également plus difficile à résoudre

3. Il faut impérativement que je change les composantes du Cercle des Couleurs…
Oui, c’est vrai que durant les parties on se posait justement la question où mettre le problème (+1 donc)

4. Ah l’attribution des dés, déjà qu’au début j’étais hésitant à en donner, heureusement qu’on eu droit a un rappel de Démiurges pour qu’on n’hésite pas à en donner ^_^ Par la suite, j’ai été beaucoup plus attentif pour quoi je les donnais. Mais je dirais que du moment que çà ne trahit pas l’ambiance du récit en jeu (sans digression) pourquoi pas ?

5. Faut-il interdire à un joueur de poser un dP impliquant son propre personnage ?
[Pas suffisamment de recul pour voir ce que çà implique réellement ]
Lionel (Arkel)
 
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 28 Juin 2010, 15:16

Merci Lionel pour ces apports assez importants. Je me rends compte que j'oublie plein de choses dans mes CR. ^^
Bien sûr, pour le lapin noir, ce n'est pas un reproche de ma part, mais une constatation que la qualité des parties a évolué. C'est normal qu'il faille un temps d'adaptation.
J'ai pris beaucoup de plaisir à jouer ces parties, j'ai hâte de voir les retours de Louise.
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Lionel (Arkel) » 29 Juin 2010, 17:25

Voici la bafouille de Louise (posté de sa part) concernant Prosopopée. Bonne Lecture :




Bonjour,

Je m’en viens donc donner mes impressions sur le jeux, comme il me l’a été proposé ;)

Et bien n’ayant fait que les deux premières parties, je resterai ma foi assez générale, et partagerai surtout mes impressions. Comme l’a dit Lionel, je suis débutante en JdR, et encore à ce jour en pleine découverte des richesses de ces univers !

Pour moi ce jeux basé sur la narration fût fort agréable (à tel point que je prends grand plaisir à écouter les autres et ai parfois du mal à intervenir !!).
J’ai apprécié le système autour des médiums et d’un rôle un peu différent les uns après les autres, ce qui diversifie les actions et donne de la vie à la partie. Il est certain qu’il faut laisser libre cours à son imagination et aussi se laisser porter et faire confiance aux autre participants. (c’est le cas dans la plupart des jeux certes, mais ici particulièrement me semble t-il).
Le système de plateau permet de visualiser et de représenter concrètement l’avancée de la partie, ce qui est intéressant.
Concernant les dés, c’est très tentant d’être généreux, mais il faut se refréner et se limiter à les donner pour récompenser une narration qui plaît ou particulièrement constructive.
Les univers en général furent assez plaisants, j’ai personnellement parfois du mal à partir dans des univers fortement fantastiques, mais en l’occurrence c’était parfait pour moi, une certaine esthétique poétique bien dosée !

Voilà , je peux donner plus de précisions s’il le faut sur des points précis, mais voilà en bref ce que je voulais transmettre sur mon ressenti !

Lionel (Arkel)
 
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 29 Juin 2010, 21:59

Ah ben c'est cool, tu remercieras Louise de ce retour, c'est super important pour moi de voir l'effet que fait le jeu auprès de nouveaux rôlistes. :)
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Christoph » 29 Juin 2010, 23:48

Hello

Très belles histoires! Je ne pense pas avoir compris la deuxième: est-ce que le berger triste était responsable de la mort du voleur? Si oui, comment? Qu'est-ce qui l'a amené à demander pardon?
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 30 Juin 2010, 00:16

Ah, j'ai omis quelques détails... ^^
Oui, indirectement : ce sont les villageois qui l'ont pendu. Donc le berger et le fermier sans doute faisaient parti du groupe. Le berger n'était peut-être pas plus responsable que les autres villageois, mais en tout cas, ça m'a paru clair pour tout le monde qu'il a participé comme les autres. (Dans ma tête, c'était le fait que quelqu'un découvre que c'était mal ou inadapté comme "justice" ou que c'était une erreur qui était important, comme dans les histoires de fantômes).
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Christoph » 30 Juin 2010, 01:25

Hmm, « dans ta tête » ou dans l'espace imaginé et partagé? Ça m'intéresserait de lire ce que les autres ont compris.
J'ai eu un sentiment similaire sur la fin de notre partie à la Baro, où je n'étais plus sûr de ce qui s'était passé dans ma tête et ce qui s'était réellement dit à la table lors de la résolution finale. Je ne sais pas si ce phénomène est une force ou une faiblesse. Je ne parle pas de l'interprétation des événements, mais bien de la compréhension du déroulement des événements.
Innommable: hurlez.
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 30 Juin 2010, 01:39

Je ne sais plus qui a amené l'idée que les villageois ont pendu le voleur. De mon côté, j'ai résolu le problème en demandant pardon sur sa tombe. Bien sûr, tous les PJ non-médiums étaient introduits comme appartenant à la communauté humaine touchée par les problèmes.

Lionel, qu'as-tu compris à ce sujet ?
Si tu pouvais demander à Louise, ce serait cool...

À la baro, c'est surtout qu'on était déçus toi et moi (si je ne m'abuse) du voyage dans le temps, donc on en a discuté hors jeu, mais en fait je n'ai pas vraiment fait ma narration d'effet indésirable, puisqu'on avait arrêté de jouer avant. Qu'entrevois-tu comme problème éventuel ?

Il faut dire aussi lors de notre partie Baronique, que la trop grande part d'aléatoire nous a un peu saoulé au bout d'un moment (en tout cas Romaric et moi), donc on avait envie d'en finir depuis un moment et le système jouait contre nous. Là, pour la partie pictavienne, j'ai exploité l'idée de reprendre l'ancien système de médiations et de les chiffrer à 4, 5 et 6 pour le médium et 4 et 4 pour les autres PJ, comme tu me l'avais proposé. Je n'ai pas eu ce sentiment de frustration dû à l'accumulation d'échecs...
Comme en plus on peut modifier la valeur d'un dP, hors réussite parfaite, ça permet d'atténuer cet effet.
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Lionel (Arkel) » 01 Juil 2010, 14:02

Je ne sais plus qui a amené l'idée que les villageois ont pendu le voleur.


J'avoue, c'est moi le coupable... [paysan rêveur]

Bon, Louise et moi avons remis dans l'ordre nos souvenirs de la partie et on est arrivé à la même histoire concernant le pendu (ouf, çà veut bien dire que c'était bien le même jeu et la même table :p )


En voici le résumé à 4 mains :

Alors que le fermier rêveur partait au loin avec celle qui porte la lumière pour prouver son innocence, ils découvrent que la nuit / l'ombre affecte uniquement le village (au delà d'une certaine distance le soleil rayonne comme à son habitude) Le village est au centre d'un « cercle d'ombre ».
Vu que le village était au centre de la zone d'ombre / de nuit, le fermier rêveur a alors émis la possibilité que ce soit lié à la pendaison d'un voleur pendu le jour précédent en place publique.

Plusieurs suppositions sont avancées, dont celle que le voleur aurait maudit le village.

Le médium tente de comprendre le rôle possible de ce voleur dans cette affaire, et c'est alors que des fleurs lumineuses, avec des inscriptions étranges sur les pétales, éclosent subitement là où le voleur est mort, comme pour délivrer un message. Le paysan rêveur voit en cela un message de paix et d'amour et l'effeuille (je t'aime un peu, beaucoup,...) et le berger triste finit par comprendre le message du mort : l'homme qui a été pendu est en fait innocent et par erreur / peur /... les villageois ont commis l'irréparable en le condamnant à mort.
Se rendant compte de cette injustice, le berger triste s'effondre et demande pardon [au nom des villageois, dont lui aussi fait parti : « comme les autres (Pjs inclus), il l'avait condamné à mort pour un crime qu'il n'avait pas commis. Ses larmes finiront par purifier le sol souillé par le sang du pendu...

Rappel de l'épilogue :

Découverte que l'ombre est du fait que le pendu a été injustement condamné :il était en fait innocent de ce dont on l'accusait.
Le phénomène étant une éclipse, quelques heures suffiront pour voir réapparaitre le soleil (phénomène expliqué par le médium).
à partir de ce moment, chaque année à la même date, les cultures du village pourrissent sur pied, sont gâchées, rappelant à chacun le souvenir du pendu


Le seul point où on était pas vraiment sûr, c'est la place des fleurs et des larmes... (larmes avant les fleurs, ou fleurs avant les larmes)mais en fait en confrontant nos récit on a retrouvé l'ordre logique (enfin, je crois... )
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Christoph » 01 Juil 2010, 15:24

Merci Louise et Lionel! Comme ça je comprends mieux. Belle histoire!

Frédéric, je n'entrevois aucune problème ou avantage, c'est purement de l'observation. Il s'agit de voir ce que donnent de multiples interprétations (de l'espace imaginé et partagé) qui se déroulent en parallèle. Dirty Secrets joue déjà sur cela, avec réduction à une seule interprétation factuelle en fin de partie. Je me demandais si en fait Prosopopée et ce jeu avaient tendance à promouvoir un faisceau divergent (une seule interprétation au début, puis ramification vers la fin, sans besoin de statuer.) Ça ne semble pas véritablement être le cas d'après les exemples, probablement plutôt un manque de rigueur de la part des joueurs (enfin en ce qui concerne la partie à la Baro).
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Frédéric » 01 Juil 2010, 15:48

Waw, merci beaucoup Lionel ! En effet, tous les détails sont là (j'avais oublié jusqu'aux plantes qui meurent une fois par an).

Christoph : Ok, je serais curieux de voir comment le jeu produit cet effet et comment il en tire parti (décidément, ce sont des oufs ces créateurs là, exploiter un tel truc dans un jeu, ça me retourne la tête).
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Re: Neo-Prosopopée

Message par Christoph » 01 Juil 2010, 16:12

Pour Dirty Secrets c'est moins sorcier qu'il n'y paraît. Comme personne ne sait qui est le coupable, complice ou future victime (il y a toujours de nouveaux crimes en cours de partie), il faut que chacun ait une théorie de ce qui se passe. Avoir une théorie va immanquablement favoriser sa concrétisation (question de qui devient plus ou moins suspect, qui a un impact sur la détermination des coupables). Ainsi, une même scène n'aura pas toujours la même signification pour tous les joueurs, selon ses suppositions. Mais à un moment, les fausses théories tombent et il n'en reste qu'une (je suis peut-être un peu caricatural). Ce qui est intéressant, c'est qu'avant la détermination, n'importe quelle théorie peut devenir la bonne.

Ceci peut avoir lieu dans d'autres jeux d'investigation dans une certaine mesure, si ce n'est que les motifs et les actes criminels sont déjà déterminés à l'avance.

Néo-Prosopopée peut aussi profiter de ce qui se passe dans Dirty Secrets, à sa manière. Je ne sais pas si c'est viable de laisser systématiquement des fins ouvertes. A voir avec le temps.
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