Et voilà, Vendredi 4 mars, première partie d’innommable côté Gardien. Une envie de voir ce qui se passait de ce côté là, et je n’ai pas été déçu du voyage. Bonne lecture du compte rendu de partie, mode pavé *ON*.
Si vous avez des remarques, questions, suggestions.. n'hésitez pas
« L’Heure du conte »
Contexte :
La situation se déroule de nos jours, dans une ancienne bibliothèque de quartier, dans un petit village. La bibliothèque sera abandonnée pour un endroit plus grand et moderne - tandis que celui-ci sera réhabilité pour en faire des bureaux d’une entreprise locale. Elle est encore ouverte au public et propose pour la dernière fois en ce lieu une animation, « l’heure du conte » qui commencera à minuit : des histoires, passages de romans seront lus par les participants à cette occasion. Les joueurs arriveront un peu avant l’heure prévue. Depuis que la fermeture du lieu est annoncé, le public afflue pour profiter des derniers moments de ce lieu de rencontre. Un vigile a dû être embauché pour réguler le nombre de personnes qui s’y rendent.
Les protagonistes
Hélène. Une bibliothécaire. 32 ans [Gaël]
Attache : son livre de conte
David. 30 ans. Prof. ‘anglais. – un habitant du quartier [Dominique]
Attache : sa fiancée, Isabelle
Louise. Une mamie de 70 ans. Usager fidèle de la bibliothèque, qui connaît bien Hélène [Nathan]
Attache. Son Teckel, Pépette
Emma. 30 ans. Le vigile récemment embauché. Amie de david [Aurélie]
Attache : Cécile, sa meilleure amie.
élément esthétique
Le livre, symbole de la connaissance et d’évasion spirituelle, moyen de passage d’un monde à l’autre par l’imaginaire.
Antagonistes :
Les lecteurs possédés par les personnages de romans
La matérialisation des personnages de romans… contes etc…
Symptômes révélateurs du mystère
1 – Les rayonnages de la bibliothèque deviennent un vrai labyrinthe – Une légère odeur d’épices accompagne cette altération
2 – Une silhouette fantomatique vêtue « à l’ancienne » [1820] tend un livre au protagoniste avant de se dissoudre sous ses yeux – une légère odeur de souffre persiste après cette apparition
3 – Des cris étouffés proviennent de certains livres « au .. secours.. libérez.. .moi… je brûle » (événement récurrent) – l’odeur de souffre et d’épices devient plus intense
4 – Des lecteurs se prennent pour des héros de romans (historique, horreur…)
Évènement déclencheur
– Des livres tombent des étagères tout seuls et s’ouvrent sur des passages vierges d’écriture, et pleins d’illustrations très réalistes d’un homme / femme / enfant, au visage déformé par la terreur
Avant de commencer la partie, j’ai dû clairement expliquer les règles (çà a pris environ 1heure). Dominique n’ayant testé innommable qu’une fois, Nathan (çà faisait longtemps, des points de règles ayant changé), Aurélie ne connaissant pas du tout [ne faisant du Jdr que depuis peu]. Seul Gaël connaissait au final. Et moi 1ère fois dans le rôle du gardien <çà n’a pas été de tout repos> La partie seule a duré un peu plus de 3H, avec une petite pause pour se dégourdir les jambes.
Commençons par le déroulement de la partie :
L’Heure du conte approchant, Hélène (la bibliothécaire) accueille les nouveaux participants. C’est avec entrain qu’elle mène David ainsi que mamie Louise (très fidèle lectrice) dans l’espace d’animation. Mais à peine ont-ils franchis le seuil, qu’ils se rendent compte que les rayonnages s’étendent à perte de vue. D’innombrables séries d’étagères remplies de livres constituent un véritable labyrinthe.
Intrigué par les ouvrages, David ne peut s’empêcher de chercher des livres d’Histoire, et commence par avoir la vision d’un corbeau noir qui semble vouloir lui dire quelque chose, mais ignore ce dont il s’agit. Quant à Louise, elle surprend son Teckel, Pépette, courir attraper un lapin blanc qui finit par le distancer. Secouée par la présentation inhabituelle des lieux, Hélène a un flash d’une forêt sombre où grogne un loup terrifiant.
De son côté, Emma (la Vigile) ne reste pas inactive. Faisant le tour des lieux pour en garantir la sécurité, elle découvre avec stupéfaction le nouvel agencement des rayonnages. Elle croit alors voir au loin une fillette ressemblant à Cécile, sa « meilleure » amie, lorsqu’elle était plus jeune.
Prompte à faire demi tour pour échapper à cet étrange phénomène, Louise se retrouve confrontée à une silhouette fantomatique (années 1800’s) qui lui tend un ouvrage ancien. Elle s’en saisit, et le glisse dans son sac en pensant le feuilleter plus tard.
Finalement, ils se regroupent pour mieux appréhender la situation, et décident de chercher la sortie qui semble bien loin maintenant. Les voilà qui sèment derrière eux des livres afin de pouvoir retrouver le chemin parcouru… Mais c’est sans compter le feu qui commence a prendre sur les livres laissés à terre, des flammes remontant dangereusement vers eux avec comme une traînée de poudre.
Paniqué par la tournure des choses, David décide de se tourner vers les livres, croyant que la solution s’y trouve. Feuilletant livre après livre, il entend venant des ouvrages des cris étouffés : « au .. secours.. libérez.. .moi… je brûle ». Ouvrant avec précaution un livre sur Jeanne D’arc, croyant que cela vient de là, il se retrouve projeté lui même en lieu et place de la jeune femme, brûlant à son tour sur le bûcher. Il reprend conscience, un instant plus tard légèrement brûlé, et les vêtements fumants. Il se croit alors hors de danger jusqu’au moment ou un évêque ventripotent brandit une faux à coté de lui criant « Brûlez le, cet hérétique ! » .David s’enfuit alors sous la menace de ce qu’il croit être une hallucination.
Pendant ce temps, Hélène et Mamie Louise courent autant qu’elles le peuvent, jusqu’à rencontrer des livres vivants aux mâchoire métalliques. Hélène décide de monter sur les étagères pour mettre une saine distance entre elle et ces monstres, tandis que Louise est victime d’une hallucination qui lui fait perdre les pédales. [Son chien enfle tant est si bien jusqu’à se transformer en loup menaçant au regard démoniaque] [la j’ai un gros blanc … une histoire de livre et d’oiseaux qui s’en échappent.. Gaël. ; si tu passes par là pour compléter ^^]
Mais si d’un côté Hélène se tient a distance des livres menaçants, de l’autre coté, c’est une foule constituée des participants de la soirée au comportement inhabituel (munis de livres et même certains avec des armes réelles (hache, …) Et c’est pendant cette menace imminente que les ouvrages tombent des étagères ouverts, des illustrations vivantes et réalistes d’homme/femmes/enfants le visage grimaçant de douleurs s’en échappent.
Croyant que le problème réside dans la bibliothèque qui veut se venger (en tant qu’entité) car abandonnée par les habitants, chacun cherche dans les livres LA solution pour les sortir de là.
Louise fouille dans son sac pour consulter l’ouvrage ancien qui se révèle être le Nécronomicon, David a une vision d’une dame blanche ressemblant à sa femme Isabelle qui lui tends une coupe (le Graal ?) qui le projette dans une pièce inconnue (mais confortable)
Sortant de son sac, une bombe anti agression, Mamie Louise fait de la résistance et défend tant bien que mal la malheureuse bibliothécaire des agresseurs. Elle y parvient jusqu’au moment où un des lecteurs lit un passage d’un roman à voix haute, et Louise se retrouve momentanément attachée dans un lit, et subit un joli déboîtage de la cheville gauche avec un maillet avant de revenir dans « la réalité »
Appuyés par Emma (qui sacrifie son attache) pour s’en sortir [je ne sais plus comment], Louise / Hélène l’accompagne pour finir dans une pièce luxueuse avec table, nourriture à foison. Une dame en rouge (la bibliothécaire du nouveau lieu – contrôlée par l’entité)
Et là, l’enfer dans la bibliothèque : S’aidant de l’ouvrage interdit, Mamie Louise invoque les éclairs pour carboniser l’incarnation de ce qui veut leur perte. Mais elle rit avec une expression mauvaise et semble résister au déchaînement des forces mystiques. En retour elle matérialise 3 loups (ressemblant à Pépette transformé dans son hallucination) qui foncent vers Louise. Mangeant un peu de nourriture sur une des dessertes, la Dame en rouge grandit, devenant ainsi gigantesque.
[ici un oubli : me semble que Hélène (Gaël) fait quelque chose avec son attache, les loups qui retournent à l’intérieur du recueil je crois…]
Voulant imiter la Dame en rouge, Louise mange quelque chose mais rapetisse. Et La première la met « sous verre » d’un rire dément.
C’est là que finalement intervient David, prêt à tout pour sortir de ce cauchemar. Armé d’une épée trouvé dans la pièce (qui était adjacente), il tente de planter « l’incarnation de la source », mais finalement se fait rattraper par son propre cauchemar, l’évêque à la faux, qui lui coupe un bras et finit son office.
Luttant jusqu’au bout, Mamie Louise, décide finalement en dernier recours d’invoquer la vraie puissance du Nécronomicon pour détruire toutes les âmes aux alentours du village, pour résoudre la situation. Calmant par la même le lieu et ceux qui ont été influencés/soumis à son emprise.
Elle réussit contre toute attente, mais en échange voit son âme et celle de ses concitoyens être envoyées dans le néant.
Epilogue :
Le village est devenu bien calme depuis les évènements macabres ayant eu lieu. Personne n’a jamais découvert qui a tué David dans la bibliothèque.. et finalement peu importe. Car le peu de joie de vivre qui animait le village a disparu. C’est comme si toute vie s’était retirée des environs. Des sectes s'installent dans le coin, mais sans succès. Hélène et Mamie Louise se souviennent encore de ce qu’il s’est passé, Mais c’est comme si elles étaient mortes en même temps que le village ce soir. [dans le désordre et je ne me rappelle plus qui çà concerne : il me semble : Hélène est devenue une tueuse en série, errant de ville en ville, et finit tuée par la police/ Emma s’est faite enfermée dans un asile / Mamie Louise n’aspire plus qu’à Mourir)
Ø Pour les fins, il va falloir que je redemande confirmation à Gaël / Nathan / Aurélie…
En pratique voici quelques points à noter sur la partie:
· Je ne sais pas si je me suis planté en donnant les dés 20 : dès le 1er symptôme j’ai ajouté 5D20. Gaël m’a dit en fin de partie qu’il trouvait que c’était trop d’un coup. Aurais je dû échelonner tout çà ?
· Là où j’ai eu un peu de mal (pour moi une première d’avoir autant de liberté pour le joueur) : le positionnement du gardien : ce qu’il peut/doit faire et la latitude donnée aux joueurs. Lors d’une description, j’ai ainsi concédé une description à Gaël alors que c’est moi qui aurait dû le faire…*boulette*
· A un moment j’ai eu l’impression que la situation mystérieuse m’échappait. Je suis parti sur des antagonistes au début, mais les joueurs ayant proposé une autre interprétation (ici le fait que ce soit le bâtiment qui se révoltait ou presque.. était pas mal vu ). J’ai du modifier mes plans et partir dans un autre sens. Est venue ensuite la femme en rouge – bibliothécaire de la « nouvelle bibliothèque » possédée par l’entité.
· Le thème choisi a t il été trop large ? on a pu avoir l’impression que pendant la partie, çà allait dans tous les sens ( contes, romans, romans historiques… trop de thèmes pas assez d’unité dans la situation mystérieuse – pourtant toujours autour du livre). A refaire une partie, j’aimerai bien la centrer cette fois sur les contes uniquement : car ici c’était bien parti avec de nombreuses références exploitables.
· Alors les 1, çà a été la fête en fin de partie.. avec Mamie Louise (Nathan) qui a cumulé à lui seul trois « 1 » au cours de la partie. dont deux "1" sur un jet, mais j'ai pris le parti de ne le considérer que comme 1 seul (donc deux 1 = 2 confrontations à réussir en plus)
Ses jets ont à chaque fois été un échec de sa part. donc si je me trompe pas les échecs (c’est moi) les réussites sont laissés à la charge du joueur (voir confusion du positionnement du Gardien , plus haut)
Çà a été utilisé comme suit (espérons que je ne me sois pas emmêlé les pinceaux) :
Lors de l’échec, je ne savais plus si je devais oui ou nom inclure une description impactant le joueur. Finalement, j’ai rajouté un événement surnaturel avantageant la source. Et la victoire sur la source n’a pu être « validée » qu’après une autre confrontation
- conflit initial : tentative de résolution par un sort occulte élémentaire [réussite avec deux 1] > sort occulte de foudre lancé avec succès MAIS résistance de la Dame en rouge
- conflit supplémentaire 1 : les trois loups invoqués > Hélène enferme les loups dans son livre de conte
- conflit supplémentaire 2 : la dame en rouge grandit > Nathan utilise le Nécronomicon pour oblitérer les âmes (et donc celle de la dame et de la bibliothèque y compris)
çà peut effectivement être intéressant, mais après la partie, je me suis demandé si finalement il n’aurait pas été plus judicieux d’augmenter la difficulté de 1 suite à chaque échec causé par un 1… dans la limite de la difficulté 7 (ou pas.. je sais pas ce que çà pourrait donner dans ce cas). De mon coté, je trouvais que çà rallongeait artificiellement la confrontation de cette manière. [çà c’était mon ressent « sur le moment », et puis les circonstances sont particulières… ]
· Avec Aurélie toute nouvelle joueuse de Jdr, j’ai essayé d’expliquer au mieux les mécanismes liés à l’attache.. je n’ai pas eu l’impression que çà a porté ses fruits. Elle a enfin compris quand j’ai formulé l’imagé d’un bouclier pour lui faire comprendre son utilité… image malheureuse.. côté immersion. ; il y a mieux >< ; Pour le coup, je l’ai trouvé assez « détaché de son personnage.
· Un cafouillage avec la possibilité de Transgression (toujours avec Aurélie), pas de D8 à l’horizon, elle avait une idée d’événement surnaturel (D4) mais impossible a concrétiser car : ni D8 / ni événement de transgression : la partie a été « soft » de ce côté d’ailleurs) – éventuellement une suggestion « bancale » mais au final çà n’a pas été utilisé. Et pourtant j’aurais bien aimé lui donner la possibilité de s’exprimer à ce moment là / apparemment çà coinçait coté transgression pour Aurélie (les autres avaient par contre plein d’idées bien glauques ^_^)
· La fin proposée par Nathan (Mamie Louise) n’a pas convenu à tout le monde. Une fin peut elle avoir autant d’influence que celle racontée ici sur tous les personnages présents (l’annihilation des âmes, ce n’est pas rien…)
Pour conclure, çà été une partie correcte, des cafouillages par ci par là, et j’ai eu la vision de ce que doit faire le Gardien : une attention de tous les instants est nécessaire pour suivre les actions de chacun. C’est sûr, côté Gardien on ne voit vraiment pas le temps passer. Je crois qu’ici j’ai été trop « gentil » : pas l’habitude d’un sadisme à 100% sur les joueurs… et j’en ai sûrement oublié des choses…
Phrase d’anthologie de la partie :
Citation de David (alias Dominique) : - « Je veux continuer à vivre dans mon intégrité physique même si je suis mort »
Lorsqu’il essaye de défendre son cas pour ne pas subir un outrage / transgression de la part de la joueuse incarnant Emma [on susurrait alors des pistes sur la nécrophilie ou nécrophagie :p] lorsque que son personnage est mort.