J'ai joué deux parties de Psychodrame ce weekend, assez différentes, qui m'ont permi de relever un point très important :
Psychodrame n'a d'intérêt que s'il épouse des dilemmes.
Je vais ici développer la partie du vendredi 4 juillet.
J'ai joué avec Pedro, Laurent et Cyril. Très investis et très motivés. Les deux premiers avaient déjà joué aux 24h du JDR.
Je leur ai proposé trois alternatives : soit jouer des personnages pré-tirés autour d'un problème dramatique : le fils de la famille est atteint de mucoviscidose et veut en finir avec la vie, comment ses proches vont-ils le prendre ?
J'ai développé 6 personnages aux idées divergentes et aux liens forts, bâtis sur des paradoxes.
Le sujet n'a pas eu de succès, il restait donc deux alternatives : créer de toutes pièces un problème dramatique ou créer de toutes pièces un problème qui se prêterait plutôt à la comédie...
Et là, grosse difficulté, je n'ai pas réussi à faire comprendre que le Problème principal devait rendre les situations complexes au point de créer des dilemmes pour les protagonistes.
Nous avions deux problèmes en vue :
- Une prise d'otage dans une école
- Un accident suspect dans une maison de retraite
Nous avons élu le deuxième car j'étais vraiment sceptique sur l'intérêt du premier dans ce jeu, mais j'aurai du l'être également concernant ce deuxième problème. Je vais vous expliquer pourquoi.
Voici les différents conflits qui ont été joués :
1- Albert Heinsteing, le directeur de la maison de retraite s'étant engueulé avec la défunte autour du moment de sa mort et soucieux de protéger la renommée de son établissement décide que le corps doit passer par le parcours habituel en cas de décès naturel en hospice. Mais l'époux de la défunte et un autre pensionnaire sachant que le directeur et l'infirmière ont une relation adultère dont la défunte avait connaissance veulent appeler la police afin de leur faire part de leurs soupçons.
2- La police arrive, Robert Briali fait peser la menace de la révélation de tout cela à la police sur le directeur afin de le jauger. Mais on découvre que le Robert en question avait une relation avec la défunte. Il ne dira donc rien à la police, car les autres lui font du chantage en lui disant que de par sa relation, il a un mobile tout aussi incofortable que les autres. (Notons qu'il y a eu vice de procédure, étant donné que c'est un joueur tiers qui a inventé ce trait pour Robert, alors que ça n'avait aucun lien direct avec la fiction jouée. Je suis complètement impliqué dans ce vice de procédure, car je trouvais qu'il fallait compliquer la situation, mais ça ne devrait pas se produire).
Et là, le club ferme, donc on finit l'histoire "à l'amiable" en décidant qu'après les inimitiés engendrées, l'accident est la seule piste retenue par la police, mais l'adultère s'étant dévoilé, le directeur est contraint de divorcer et épouse l'infirmière...
Du fait que nos personnages n'aient que très peu de relations fortes, mis à part entre l'infirmière et le directeur, les conflits se sont transformés en bataille rangée, avec d'un côté les pensionnaires, de l'autre le directeur et l'infirmière. Et Nous avons pioché à outrance pour remporter les conflits étant donné qu'il n'y avait rien d'autre à perdre.
Aussi à un moment, j'ai rompu le cycle en m'attaquant, moi qui était l'infirmière, au directeur pour essayer de développer notre amour. Une fois la révélation faite de notre adultère, je me suis tourné vers lui en lui disant "mais c'est moi que tu aimes le plus, n'est-ce pas ?" C'était une attaque "de coeur", et le directeur a tout fait pour me rassurer, ce qui fait que j'ai gagné des points dans mon émotion d'amour à la fin du conflit.
J'ai d'ailleurs joué tout au long de la partie un personnage qui tentait d'arranger les choses et cela a eu beaucoup d'effets positifs sur le dénouement.
A partir du moment où Robert s'est retrouvé avec un trait qui le mettait en confrontation avec Jean Claude (l'autre pensionnaire), les conflits sont devenus plus intéressants, car ils étaient moins unilatéraux.
On s'est bien poilés tout au long de la partie malgré le manque de dilemmes, mais le jeu n'est pas fait pour les batailles rangées, j'en ai bien pris conscience.
Le problème de l'héritage lors des 24h du JDR avait bien fonctionné, car tous les protagonistes sont liés par la famille, l'amour ou l'amitié, forts et parfois ambigus. Donc chaque personnage peut en attaquer plusieurs et les alliances changent continuellement.
il me faut donc définir précisément quels types de problèmes peuvent être abordés pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise.
Aussi, je prends vos avis et tout ce que vous avez autour de la question du dilemme.