par Christoph » 14 Fév 2004, 02:59
Tiens, un yéti m'a demandé de te transmettre ceci:
Anecdotes Cosmologiques
Ce qui suit est un amalgame de théories assez farfelues, voire carrément tirées par les cheveux. Leur seul mérite par rapport à d'autres hallucinations du même acabit est qu'elles n'ont pas encore été réfutées formellement. On murmurerait même dans des coins sombres de congrès de physiciens que certaines seraient basées sur des fondements solides!
L'antimatière
C'est la matière composée de particules de charges opposées. Electron -> Positon
Lorsque deux particules contraires se rencontrent, elles s'annihilent mutuellement relâchant un rayonnement gamma.
10 nanogrammes d'antimatière s'annihilant avec de la matière permettent d'éclairer une ampoule de 100 W pendant 3 secondes. L'université de Pennsylvanie planche sur un procédé permettant, grâce à 140 ng d'antimatière, de propulser un vaisseau sur Mars, en 4 mois seulement…
Un problème technique réside dans le fait qu'il est extrêmement ardu de conserver l'antimatière sur de longues périodes, sans parler du rythme de production (entre 1 et 10 ng par an).
Autre intérêt de l'antimatière: selon la théorie du Big Bang, matière et antimatière furent créées en quantités équivalentes au début de l'univers. Pour une raison encore non déterminée (on suspecte toutefois de subtiles différences de comportement entre ces deux types de matière), seule la matière a subsisté après cette destruction cataclysmique. Du moins c'est ce qui est admis. En effet, il est à priori impossible de différencier l'antimatière et la matière de façon optique, car il n'existe pas d'antilumière. Il se pourrait ainsi que des galaxies visibles dans notre ciel soient en fait des havres d'antimatière, protégées de la matière par le vide spatial.
Finalement, l'antimatière est utilisée de façon bien concrète dans la médecine moderne pour la cartographie du cerveau. On injecte au patient une faible dose d'un produit radioactif se désintègre en produisant en antiélectron. Cette particule va bientôt s'annihiler, laissant deux photons comme trace détectable. Plus une région du cerveau est sollicitée, plus l'afflux de sang y est important, et plus il y aura d'annihilations.
Ciel & Espace, n° 388, septembre 2002
Les dimensions
Selon la théorie des cordes (qui prévoit que toute particule correspond à une vibration d'un type unique de "corde" minuscule), notre univers pourrait être plongé dans une dimension supplémentaire et en cacher d'autres, minuscules et entortillées. On pourrait ainsi comparer notre espace-temps à un tapis, qui à première vue, est en deux dimensions (longueur et largeur). En examinant la chose un peu plus attentivement, on remarquera que le tapis possède en fait une épaisseur (qui correspondrait donc à cette dimension supplémentaire dans laquelle est plongée notre univers). On pourrait même remarquer que certaines boucles de fils dépassent de la trame du tissu. Ces boucles ne sont contenues ni dans l'épaisseur, ni dans la largeur ou la longueur et sont donc contenues dans encore au moins une autre dimension (les spécialistes en envisagent entre une et sept supplémentaires). Notre problème réside dans le fait que, depuis la Terre, nous ne voyons directement que ce qui se trouve sur la surface du tapis!
Complication supplémentaire: le tapis n'est peut-être pas disposé à plat, mais bien replié tel un accordéon, voire pire! Ainsi, la lumière qui nous provient d'une étoile distante fait en réalité un zigzag incroyable avant de nous parvenir. Cependant, la théorie des cordes prévoit que la gravitation puisse passer directement à travers les replis, et ainsi nous parvenir avant la lumière. De là à imaginer une façon de suivre ce raccourci constitue une aventure osée pour tout scientifique qui se respecte, mais qu'en est-il des écrivains de science-fiction? …
Les mondes parallèles
Autre possibilité déclinable de la théorie des cordes: une ribambelle de "tapis" parallèles, se baladant dans une de ces fameuses dimensions supplémentaires. Ces univers n'auraient donc à priori aucune façon de communiquer entre eux, s'ignorant même superbement.
Certains physiciens y voient cependant une explication du Big Bang. En effet, ils supposent que ces univers puissent occasionnellement se percuter en une déflagration colossale, avant de rebondir chacun dans une direction opposée. Ainsi, l'univers aurait déjà existé avant le Big Bang, sous une autre forme. Certains scénarios imaginent ainsi un univers cyclique, marqué tous les quelques milliards d'années par une collision qui remettrait le tout à zéro. On parle dans ce cas d'un univers ekpyrotique, en hommage à l'école stoïcienne, qui avait une vision similaire.
Ciel & Espace, n° 395, avril 2003 et Science & Vie n° 1018, juillet 2002
La forme de l'univers
Nous avons jusqu'à maintenant assimilé l'univers à un tapis. Bien évidemment, tout ceci est un peu simpliste, et effectivement, quand il s'agit de parler de la forme de l'univers, les théoriciens sont prêts à nous assaillir des pires cauchemars topologiques…
Une idée récente propose que l'univers serait de taille finie et d'une géométrie telle que la lumière d'un astre pourrait nous parvenir par plusieurs chemins, à l'instar de certains écrans de veille sur nos ordinateurs, où un objet sortant de l'écran rentre aussitôt par le côté opposé, comme s'il avait suivi un chemin droit et ininterrompu.
L'univers serait donc plus petit que ce que nous l'imaginons, et peut-être que ce que nous voyons dans le ciel nocturne n'est qu'une multitude de reflets d'un schéma de base, rendu méconnaissable par la durée différente des diverses trajectoires qu'emprunte la lumière.
La forme la plus simple qui pourrait rendre compte de ce fait est le tore (une chambre à air de roue). Mais bien sûr, ceci aurait été trop simple…
La théorie la plus étayée prévoit effectivement un espace qui correspondrait à 80% de l'univers observable, limité par douze pentagones légèrement incurvés. En gros, un dodécaèdre. Mais celui-ci est un dodécaèdre de Poincaré, car chaque face est associée à la face opposée avec une rotation de 36°. Un rayon de lumière "sortirait" puis "rentrerait" à l'opposé de l'univers, comme dans l'exemple de l'écran de veille.
Ciel & Espace, n° 404, janvier 2004