Applications de problématiques dans une campagne

[Meta]

Je ne sais pas où poster ma question, donc Christoph, il faudra peut-être bouger ce post.

J'aimerais savoir si certains d'entre vous, qui connaissent et aiment le travail de Edwards, et notamment Sorcerer, ont lu les trois suppléments associés, et ce qu'ils en ont tiré dans leurs parties s'ils les ont lus :

- Sex and sorcery
- sword and sorcery
- sorcery and soul

Qu'est-ce que ces volumes ont apporté à vos parties ?

[Christoph]

Salut Axel

Si tu ne trouves pas le bon endroit où poster ta question, envoies-moi un MP. Il est en effet fort probable que si tu ne sais pas où poser la question, c'est que le forum n'est pas fait pour répondre à ce type de question (je rappelle que ce n'est en particulier pas un site d'information). A priori, tu es effectivement tombé sur un cas où le Grog ou la Forge me semble être une meilleure source.

On peut tenter de rattraper cela de la manière suivante: pourquoi t'intéresses-tu à cette oeuvre? Que veux-tu obtenir en fin de compte?

J'ai tout lu, et j'applique certains principes de Sex & Sorcery a une campagne de Sorcerer en cours. Je n'ai pas encore fait de rapport de partie parce que je n'ai pas grand chose à dire.

Merci à tout le monde d'attendre qu'Axel et moi ayons remis ce fil en forme pour ce forum.

[Meta]

Ma foi, je peu te contacter en mp, en effet.

Il est vrai que la manière dont ces livres t'ont servi m'intéresse, et notamment celui sur Sex and sorcery.

Pourquoi je m'intéresse à ces livres, parce que plus ça va, et plus je me dis que je n'ai pas besoin de règles, mais d'idées, non pour soutenir mes parties, pour dégager de nouveaux enjeux et des supports pour ces enjeux. La question du "genre", par exemple, traitée, si j'ai bien lu le Grog, dans Sex and sorcery, pourrait peut-être me soumettre des idées pertinentes.

Bref, je conçois tout à fait que cela ne soit pas adéquat au forum. On efface et je te mp un peu plus tard ?

[Christoph]

Heps

Je n'efface jamais de fils, au pire je pourrais mettre ça dans une rubrique "inactive", mais comme en fait tu cherche une idée pour parvenir à un certain effet, je pense qu'on peut développer. Je suis persuadé que si tu décrivais un peu plus l'idée derrière ta tête on arriverait à en faire un fil tout à fait valable.

Visiblement tu as envie d'aborder le sujet du "genre" dans une potentielle partie, voire campagne. Je trouve cela très franchement fascinant!

Est-ce que tu pourrais en dire un peu plus? Qu'entends-tu par "support pour enjeux", si ce n'est des règles?

[Meta]

Heps

Je n'efface jamais de fils, au pire je pourrais mettre ça dans une rubrique "inactive", mais comme en fait tu cherche une idée pour parvenir à un certain effet, je pense qu'on peut développer. Je suis persuadé que si tu décrivais un peu plus l'idée derrière ta tête on arriverait à en faire un fil tout à fait valable.

Visiblement tu as envie d'aborder le sujet du "genre" dans une potentielle partie, voire campagne. Je trouve cela très franchement fascinant!

Est-ce que tu pourrais en dire un peu plus? Qu'entends-tu par "support pour enjeux", si ce n'est des règles?

En fait, rien de bien complexe. Pour moi, si l'enjeu est de créer une histoire sur la dichotomie entre le le rôle des genres, un support peut être le concept d'un guerrier qui aurait à remplir des tâches socialement féminines (s'occuper d'un bébé, par exemple). Autrement dit, tout concept de situation, de personnage, etc... peut être un support pour soutenir ma démarche et faire vivre une problématique. Suis-je clair, ici ?

[Christoph]

Salut

Oui okay, je vois. Alors, en effet, Sex and Sorcery propose une certaine analyse d'histoires d'hommes (essentiellement des conflits entre vie privée et vie publique) et d'histoires de femmes (essentiellement le pouvoir sur le fait de donner la vie ou justement y renoncer), comment ces rôles peuvent être mélangés et comment ça a été traité dans un certain nombre de livres (littéraires).
Il y a encore d'autres choses joyeuses, comme des propositions de donner des bonus si on effectue certains rituels avec une joueuse si on est un mec et vice-versa (peu importe le sexe ou le genre des personnages).

La réflexion se laisse étendre à d'autres jeux que Sorcerer, mais les exemples d'application sont tous pour ce jeu.

Est-ce que tu es intéressé plutôt par les applications à la fiction ou carrément au sein du groupe de jeu? Un mélange?

As tu des préférences pour certaines théories sur les genres? Comment aborderais-tu la question du sexisme?


(Fil rouvert à tous!)

[Meta]

Un mélange.


Oui, la question des genres m'intéresse beaucoup. Des préférences ? Non, je n'en suis pas à postuler une représentation plutôt qu'une autre. En fait, je mène deux campagnes dont les enjeux ne sont pas la question du genre, mais, dans le cas de vampire, la problématique du visage (s'enfermer dans un visage ou s'ouvrir comme tête ? Dichotomie difficile...), et dans le cas de Herowars, la problématique de la représentation du monde en passant par la notion de mythe. Donc, la question du genre me servira pour mes prochaines campagnes (si futuriste, ce ne sera pas la même chose que pour du médiéval) ou pour amener un enjeu précis dans les deux existantes.
Dans le cas de vampire, par exemple, "la" vampire qui a endossé le visage d'une femme toute sa vie et qui devient vampire : sera-t-elle toujours femme ? peut-elle devenir "neutre" ?
Dans le cas d'Herowars, le problème du genre peut se poser sur la question de l'incarnation d'un dieu, par exemple : un incarnat femme qui représente un concept masculin : comment le jouer ? comment le vit-elle ?
Ce que je mets ici n'a valeur que de pistes. Je cherche justement des pistes de réflexion, et je me dis que ces livres pourraient m'y aider (les trois : Sword, Sex et Soul).

[Christoph]

Salut!

Sujet très intéressant, si tu le fais jouer, je serais très intéressé à pouvoir en lire un compte-rendu!

Pour ma part, je ne m'y connais pas assez pour te conseiller davantage. Je pense que le jeu de rôle peut être une manière très intéressante d'aborder la chose, car souvent on aborde les sujets compliqués avec plus d'empathie (ou que sais-je) du fait que l'on est dans une activité créative, plutôt que d'une manière rationnelle et rhétorique comme on pourrait l'avoir lors d'un débat sur le sujet.

[Frédéric]

Hello Axel !
Je serais vraiment intéressé de voir comment les problématiques que tu cites émergent durant tes parties (celles de Vampire ou Herowars, par exemple), comment tu les mets en œuvre et comment les joueurs les embrassent ou les contournent.

Donc, n'hésite pas à nous faire un petit CR sur le sujet, ce serait trop cool ! ;)

[Meta]

En fait, je suis en pleine exploration de cette nouvelle manière de "faire jouer", et non de jouer, car mes joueurs ont peu connaissance de ce que je suis en train de faire. J'en ai peu parlé. Le thème de ma chronique vampire-londres est "le visage", et plus précisément l'opposition entre le visage et la tête.
Le visage est ce qui s'est construit, ce qui ne change plus ou peu, et qui se fige peu à peu tel un masque arborant un rictus. La tête, au contraire, est mouvance, ses traits ne sont pas fixés, pas encore. En ce sens, d'un côté le visage est la marque d'une personnalité affirmée mais qui change difficilement, tandis que la tête est la marque d'une personnalité qui échappe aux codes et sait se faire mouvance.
Tous les personnages vampires habitant la ville que j'ai créée (50 personnages) sont tous l'expression de ce problème. Tout être humain est, évidemment l'expression de ce problème, mais j'ai pensé et créé chaque PNJ avec l'idée d'étudier cette problématique et c'est à chaque fois la dichotomie que j'ai traitée dans chaque pnj : comment vivent-ils cette dichotomie précise ? Ainsi, les problèmes de scénarii sont tous construits à partir de cette problématique globale. En ce sens, pour des vampires, le problème du visage est d'autant plus grand qu'ils restent pour la plupart prisonniers du visage de leur époque passée.
Là où cela se complique dans le processus de création de l'histoire et ses enjeux avant qu'elle ne soit jouée (et interprétée par les joueurs), c'est lorsque chaque scénario devient une extension du problème global et fait problème particulier. Je m'explique : le quatrième scénario est centré sur un ancien vampire qui après avoir vu la pièce de Shakespeare, Hamlet, s'est rendu compte que celle-ci était la répétition de ce que, lui, avait vécu jadis, de sorte qu'ayant joué véritablement Hamlet, il est volontairement entré dans le rôle et a revêtu le "visage" du personnage pour décider de vivre et revivre la tragédie et emmener les vampires de Londres dans son délire et forcer les intrigues à prendre le "visage" de la pièce, enlevant à la vie sociale son droit à être une "tête", à être changement.
Dans ce cas, l'enjeu, pour les personnages, sur ce scénario-là, consiste aussi à se positionner et agir vis-à-vis de la problématique : se soumettront-ils au rôle que l'ancien leur impose, ou bien embrasseront-ils le droit au changement et feront-il "tête" et front à cet ancien ?
Et d'une façon plus globale, chaque personnage, peu à peu, en découvrant la problématique de la ville et de la campagne, va voir cette problématique germer en lui, et la chronique touchera à sa fin lorsque les personnages auront trouvé une résolution possible vis-à-vis de cette problématique devenue aussi personnelle. Vous comprenez maintenant pourquoi je ne leur ai pas donné d'information sur la problématique : il faut qu'ils la découvrent et la dégagent peu à peu à partir des signes contenus dans les scénarii et incarnés par les scénarii. Simplement, peut-être devrais-je insister sur le fait qu'il y a une problématique, afin qu'ils soient plus réceptifs, car bien que je l'aie déjà dit, ce n'est peut-être pas assez clair.

[Frédéric]

Ok, je cerne mieux le principe. Je serai très intéressé quand ce sera arrivé que tu nous décrives "comment ça s'est passé quand tes joueurs ont saisi la problématique".