Salut à toutes et à tous,
Après quelques tests de Monostatos, je me lance pour mon premier rapport de partie, plus exactement d’une scène qui m’a particulièrement plu comme meneur et que j’aimerais voir se répéter.
Joueuse et joueurs : Flavie (jouant Ankh Saturnidès, princesse d’un empire détruit par le Culte de Monostatos, conservée dans l’ambre pendant une centaine d’années), David (jouant le Morholt, violent guerrier des montagnes) et Romaric (jouant Edipios, érudit universel n’intervenant pas dans cette scène).
En voyageant dans le désert vers une forteresse qu’ils comptent s’approprier, les PJs arrivent dans des ruines qu’ils savent hantées. Ils sont accompagnés d’un personnage, Lazarus, dont ils savent peu de choses et de trois archers à son service. Le soleil se couche sur le désert et ils entendent un chant. Lazarus envoie ses hommes en éclaireur dans les ruines. Les PJs progressent dans les ruines et finissent par arriver à une grande place exactement au moment où le soleil passe sous l’horizon et où le chant s’arrête. La place est occupée par plusieurs monuments, dont deux statues de sphinx leur faisant face : à gauche un sphinx (monstre mythique ailé, mi-homme mi-lion) en ruine, dont la tête git dans le sable, à gauche une sphinge (sphinx femelle) entourée de cadavres (humains), dont un particulièrement frais puisqu’il s’agit d’un des éclaireurs de Lazarus. Lazarus et ses deux hommes survivants pleurent le cadavre et l’emportent, enjoignant les PJs de faire de même. Ils enterrent le cadavre et campent à la périphérie des ruines. Aux questions des PJs, qui se doutent bien qu’il y a anguille sous roche, Lazarus les invite à ne pas s’approcher de la statue.
Le Morholt, poussé par la curiosité, revient sur la place. Après avoir tenté de provoquer la statue sans succès, il finit par l’attaquer dans le dos et se retrouve (sans avoir le temps de combattre : c’est très fort une sphinge) couché sur le dos avec la patte de la sphinge sur le torse, les griffes sorties.
Ankh Saturnidès surgit alors sur la place. Elle attire l’attention de la sphinge et commence à négocier la libération du Morholt et y parvient par l’argument-massue face à la sphinge : toi et moi sommes tous les deux des êtres anciens, ce qui m’a semblé particulièrement fort puisqu’effectivement l’une comme l’autre appartiennent à un univers qui est en train de disparaître face à celui qu’impose le nouveau dieu en place, Monostatos et que donc cet argument touche beaucoup la sphinge.
Les deux personnages commencent à discuter, la sphinge parle beaucoup d’elle, de l’ancien temps, de son compagnon tué par des soldats (la statue en face). Ankh Saturnidès demande si elle peut aider à réparer cette statue, la sphinge lui répond que seuls les Artisans pourraient le faire et lui indique où les trouver. Ankh Saturnidès lui demande également si elle veut participer à leur attaque de la forteresse, son aide serait précieuse ; la sphinge lui répond qu’elle ne quittera pas son compagnon, mais qu’elle aidera ceux qui ont su l’aider. Les deux protagonistes se marquent leur estime mutuelle en échangeant une plume de pierre (la sphinge) contre un bijou impérial (la princesse).
Parmi les réflexions que j’ai pour Monostatos en ce moment, je cherche à déterminer ce que je veux faire avec mon jeu, et ça passe aussi par des questions sur le système. J’arrive à affiner régulièrement ce que je veux faire (plus de collaboratif, descriptions plus précise des personnages, définition précise de l'ambiance, la partie type de Monostatos…). Là je sens que cette scène me plaît beaucoup et que j’aimerais la voir se reproduire régulièrement dans le jeu. En essayant d’expliciter un peu, ce que j’aime c’est le fait que les joueurs « s’approprient l’univers », c'est-à-dire que poussés par leur curiosité, ils l’explorent, ils testent (et éventuellement se plantent) et, lorsqu’ils parviennent à percer le fonctionnement de l’univers, ils peuvent tisser des liens avec lui qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs présents et futurs. Non seulement les joueurs entrent dans l’univers, mais à terme j’espère qu’ils pourront en prendre aussi les commandes (notamment avec les points de liberté qui permettent à un joueur d’imposer un fait sur l’univers ; cette règle est pas de moi au départ, mais je sais plus à qui je l’ai empruntée…).
Ma question pour vous est donc : pensez vous qu’il puisse exister un mécanisme de jeu qui puisse inciter les joueurs à s’approprier l’univers ?
Moi je n’en vois pas et j’ai le sentiment que ça passe beaucoup plus par l’univers et sa présentation aux joueurs, en montrant des éléments mystérieux aux joueurs (bon ici c’est un peu grossier, mais c’est une partie de présentation) et en laissant leur curiosité naturelle faire. A mesure qu’ils se rendront compte que ça leur permet de tisser d’obtenir du pouvoir sur l’univers, ils iront de plus en plus vers l’inconnu et l’univers. Mais je me demande si cette manière de présenter l’univers est suffisante pour pousser à la curiosité. J’ai fait un tour des posts du forum, mais je n’ai pas trouvé quelque chose qui correspondrait à ce que je cherche.
Merci de m’avoir lu, merci de vos retours !