Bonjour à tous.
Je reviens après avoir lu « Le Monde Logique » et laissé mes pauvres petits neurones qui ont dû, bien malgré eux, s'activer afin de digérer la chose. Et il m'est apparut pas mal de truc dont un qui me chiffonne suffisamment pour que je vienne poster dans le forum de Sens. Il est a remarquer que je n'ai jamais lu Wittgenstein lui même sinon les phrases qui sont contenues dans « Le Monde Logique », j'ai essayé, et j'ai échoué. Manque de temps et de motivation principalement. C'est une chose à prendre en compte dans la suite de ce topic.
Avant d'avancer plus loin il faut savoir que je ne me place pas ici en professeur ni en détracteur, je n'ai ni les capacités ni les compétences pour me le permettre et de plus cela va à l'encontre de mon intuition métaphysique selon laquelle rien n'est vrai ou faux en dehors de toute théorie. Ce topic qui, je suppose, en appellera d'autres par la suite. Appelle à la discussion et au libre échange des idées.
Par ailleurs, et si cela amuse certains, je me suis arrangé pour que la majorité du texte de ce post puise être considéré comme dit par l'un des scientifique de Fidridane (Oui je suis en retard et je vous zut :p).
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D'après ce que j'en ai lu Wittgenstein tente via le tractatus de définir une limite entre ce qui peut être dit et ce qui ne peut pas l'être, ainsi pour Wittgenstein une chose peut être dite ou elle ne le peut pas et il n'existe pas d'intermédiaire. Cette approche des choses fondamentalement binaire me semble, non pas fausse, mais fortement lacunaire et peu efficace.
Je vais tenter par la suite d'exprimer pourquoi selon moi Wittgenstein à tord de proposer un modèle aussi binaire du langage. En premier lieu car la nature transcendantale du « Langage » qu'il donne n'est qu'une illusion et en second lieu car ce qui ne peut être exprimé par les mots peut l'être autrement.
1) Le Langage n'est qu'une illusion.
Dans un premier lieu j'aimerais que l'on s'accorde afin de retirer au mot « langage » son côté mystique. Pour cela j'aimerais analyser ce qu'est le « langage » dans l'interprétation de Wittgenstein, ici c'est assez simple car pour Wittgenstein le « langage » se compose de mots, reliés entre eux par des règles syntaxiques afin de produire des phrases, et rien d'autre. Le « langage » de Wittgenstein peut donc se réduire aux mots et aux règles de syntaxe d'une langue donnée. Je garde ça pour la suite.
Cependant, il y a une chose que, je suppose, nombre de philosophes tendent à oublier, lorsque l'on s'exprime via les mots l'on ne peut jamais être sûr que notre interlocuteur a bien reçu exactement ce que l'on voulait lui transmettre.
Lorsque j'exprime la phrase « les fruits secs sont amères » il s'est déjà produit une phase de l'expression qui est la formulation : mon esprit a du travailler afin de convertir ce que je pense en cette suite de mots. Et même une fois cette phrase prononcée il restera votre phase d'interprétation à vous. De plus entre les deux il faut s'assurer que les mots eux même ne viennent pas poser problème (double sens, etc), mais même en supposant un langage parfait où chaque mot ne possède qu'un seul et unique sens les deux phases sus-cités existent toujours. Ici nous sommes tous d'accord sur le sens des mots que j'emploie pourtant je suis sûr qu'aucun de vous n'a récupéré exactement la sensation gustative que j'ai tenté d'exprimer. Nous avons l'illusion d'avoir synchronisé nos idées car nous allons être d'accord sur comment et quand les mots doivent être employé. Mais au final nous n'avons et ne pouvons avoir de certitude quand au fait que nous pensons bien exactement à la même chose. Le « langage » ne transcende pas le sujet qui l'emploie, il lui est au contraire totalement tributaire. L'idée de cette transcendance vient du fait que l'on utilise les mots pour soi même, là où notre formulation et notre interprétation s'accordent parfaitement. D'où cette illusion que les mots forment quelque chose totalement objectif qui nous transcende, ce fameux « langage ».
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Ce qui est amusant c'est qu'ici même sur ce forum (où les mots sont les principaux vecteurs de l'expression) il existe une étiquette qui parle justement de cela. Le principe de charité est en effet une remarque disant qu'il ne faut pas se contenter d'interpréter les mots que notre interlocuteur a formulé mais bien chercher à comprendre ce que ce dernier tentait d'exprimer.
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2) Ce qui ne peut se dire avec les mots peut s'exprimer autrement.
Il va comme une évidence que les mots ne sont pas l'unique moyen de s'exprimer. Ne serait-ce qu'a cause de la communication non verbale. Aussi ne puis-je qu'être surpris que Wittgenstein élude totalement le sujet : Si quelqu'un se jette sur moi pour me foutre un coup de poing dans le bide ou de m'embrasser sauvagement il n'aura pas eut besoin d'ouvrir la bouche afin de s'exprimer (enfin si dans un cas mais bon). Les mots ne sont pas nécessaires ici, ils sont totalement dispensables. Cela reviens au même si je pousse un soupir lorsque quelqu'un parle, il n'y a pas eut de mots, pas de phrase et pourtant j'ai bien exprimé quelque chose.
Autre chose, je reprend plus haut ma formule, l'on s'exprime l'on ne peut jamais être sûr que notre interlocuteur à bien reçu exactement ce que l'on voulait lui transmettre. Mais ce n'est en rien un problème fatal. Chose amusante quiconque aura du faire de la pédagogie ne pourra qu'être d'accord avec cela. On exprime une chose, puis on vérifie si la chose semble avoir été bien comprise, si non on tente simplement une nouvelle approche. Ce n'est pas parce qu'une chose est difficilement exprimable qu'elle ne l'est pas.
Pour conclure je ne dirai donc pas que l'interprétation que Wittgenstein donne du langage est fausse, c'est une interprétation possible qui « se tient ». Je dirai cependant que cette interprétation peut induire en erreur et qu'en aucune façon elle ne trace de limite entre ce qui est exprimable et ce qui ne l'est pas. Wittgenstein pose une vision booléen de ce qui peut être dit et de ce qui ne peut pas l'être, hors il me semble plutôt que les choses varient entre aisément exprimable et douloureusement exprimable. Cependant, et pour rendre un peu justice à Wittgenstein je n'ai aucune certitude quand au fait qu'il existe ou non des choses toujours exprimable et des choses toujours inexprimable. Ce dont par contre je suis sûr c'est qu'il n'y a pas de rupture nette entre l'exprimable et l'inexprimable et que cette vision des choses ne semble valide à nos yeux que parce qu'elle est « confortable ».
Mais bien sûr comme toujours.
I might be wrong