Yop, première partie de Sens Renaissance hier, qui s'est globalement plutôt bien passée malgré les nombreuses difficultés posées par le début. En effet, j'avais face à moi plusieurs défis : l'intro façon ordinateur, le concept et la rédaction des faits de Cellulis, le background hyper-chargé, re-les faits avec le Simulacre et le problème de créer un perso complexe sur un background encore mal digéré par les participants, la première épreuve que je trouve être trop faible en termes d'enjeux, et ma copine qui jouait mais risquait de pas aimer du tout. A cela est venu s'ajouter qu'on a dû commencer un peu tard.
J'ai donc opté pour du pseudo-Sens en première partie : après lecture d'un texte diffusé en mode MS-Dos sur un vieil ordinateur (le programme Renaît Sens), on s'est d'abord lancé dans les Faits de Cellulis comme prévu. Ça a un peu gêné les joueurs mais bon, ça a passé. J'ai ensuite lu un résumé très résumé du background (l'équivalent d'une page du livre de base) avant d'enchaîner sur les faits de Simulacre. Je les ai laissés en inscrire quelques-uns avant de lancer...
Le programme "Flashback" : trois flashbacks additionnés de questions.
- Flashback 1 - l'attaque de la Nouvelle York. Qui se souvient de cet étrange métal qui semblait vivant en sa présence ? (en possède un fragment) Qui a assisté à la mort de Finlongfinger ? Qui a tout oublié de l'attaque ? Qui a été traumatisé par les Quadrillas ou par les troupes de l'Omicron ? Qui a été nourri à la légende de Finlongfinger, entretenue par Gladius Sword ? Qui se souvient de cette femme (sa mère ?) fauchée par un tir de blaster alors qu'elle lui tenait la main ? Qui s'en veut encore d'avoir été impuissant à l'époque ? Qui a été fasciné par ce déploiement de violence et de mort, par ces lumières colorées ?
- Flashback 2 : l'arrivée au Pôle Sud, le discours de Sollipsis. Qui s'est senti dans un monde étranger, sentiment qui ne l'a jamais quitté ? Qui a tout de suite adopté une nouvelle famille ? Y a-t-il un futur membre du Conseil qui lui a alors dit quelque chose dont il se souviendrait toujours ? Qui a trouvé Sollipsis fascinante, comme une espèce d'ange ? Qui l'a trouvée au contraire terrifiante, elle qui parlait de lui comme d'une arme ?
- Flashback 3 : le « cours » de Sollipsis. Les Bugs ont 8 ans. Sont autour d'une peinture d'arbre tel qu'on se l'imagine. Parle de l'Ombre-Monde. Peuvent poser des questions. Ceux qui vont trop loin se voient répondre « Il est des choses qu'il vaut mieux ne pas connaître à l'avance. C'est le prix de la liberté. » Qui trouve cette idée absurde ? Qui pense qu'il vaut mieux faire ses propres découvertes ? Qui admire Sollipsis pour sa sagesse, qui au contraire la prend pour une hypocrite ? [note : ce flashback est une bonne idée sur le papier mais est impossible à assumer correctement]
Après ces trois flashbacks, on continue la création pendant la première épreuve. C'est là le côté pseudo-Sens : les faits ne sont pas encore bouclés donc pas de miroirs, donc pas d'oppositions, donc pas de points d'immersion... Et pas de resplioïde non plus, ça attendra l'épreuve 2 (je voulais pas leur donner dans une épreuve où elle ne servait à rien).
Première épreuve, le quotidien ; je continue les questions : Les Bugs vont avoir 22 ans. Le quotidien du Pôle Sud. Une vie de privilégiés. Qui considère qu'il vaut mieux que les autres et refuse de se mêler à eux ? Qui pense qu'il est là pour les aider ? Qui se sent coupable de n'avoir encore rien fait pour mériter sa place ? Quel est ton rôle dans la société, comment te vois-tu, comment essaies-tu d'améliorer les choses ? Y a-t-il quelqu'un à qui tu rends visite dans la ville basse ? Comment vois-tu l'avenir d'un Bugs ?
Qui a un ami imaginaire ? Ce point détermine qu'une des joueuses, et elle seule, reçoit régulièrement la visite d'un homme mystérieux. Ils discutent ainsi depuis dix ans, du monde qui est condamné, de la vie étouffante... Un soir, il lui dit quelque chose d'étrange : « Car je suis celui qui ne peut mourir, je suis celui qui ne peut plus vivre »
La véritable épreuve commence comme dans la base : après une séance d'entraînement avec Gladius Sword qui se passe mal, les Bugs patrouillent et tombent sur une femme qui se suicide. Ce crime mènera l'équipe chez l'Archiviste, un collectionneur fou qui leur parle d'un certain Wilfried Anchors mais leur donne aussi une liste des personnes à qui il a prêté un poème. Après enquête, les Bugs trouvent un ouvrier qui semble aller très bien après un petit coup de mou, une mère de famille qui tente d'étouffer sa fille (qu'une maladie condamne de toute façon à mort), et un soldat qui blâme Maria Greedway pour la perte de sa jambe et qui se lance dans un attentat suicide dans un hôpital pour se venger. Chaque personne possédait un poème ; l'un d'eux disait : « Car je suis celui qui ne peut mourir, je suis celui qui ne peut plus vivre ». Il semblerait bien que le mystérieux ami imaginaire d'une des Bugs soit le coupable, mais elle n'en parle à personne, pas même à lui.
Bref perso j'adore le principe des Faits, je regrette même de pas être joueur à Sens rien que pour ça : explorer un personnage avec un tel support. Je trouve que le principe des questions appliqué ici et volé à Apocalypse World marche super bien pour impliquer les persos dans le background sans pour autant leur forcer trop la main. La deuxième épreuve sera sans doute révélatrice sur l'avenir de la chronique (surtout pour ma tendre qui n'a pas aimé et s'est sentie complètement paumée).
Pourquoi chronique des grincheux ? Parce que trois des personnages (sur 4) sont de foutus râleurs ;)