Ah, un mot que je connais pas ... péremptoire (vive MediaDico)
Ah ! Oula ... euh. En fait désolé mais oui. Et ce qui surtout vrai par rapport à ce que dit Sens c'est :
En fait il me semble qu'il a plié le sujet. Il a tout dit.
Je vous avoue ici que c'était le but ultime de mon post.
Sur TOUS les forums que j'ai croisé, j'ai vu le débat se lancer "et ça c'est de l'art ? Et c'est quoi l'art ? Redéfinissons l'art perdons une semaine de notre foutu temps à chercher ailleurs ce qui existe tout prêt."
À force, ça donne envie de plier sans sommation. Je sais qu'il y a une certaine passion derrière les débats, les lancer, se battre et en rexssortir avec une synthèse potable et une conclusion qui tue, et ça je l'ai coupé aussi sec. Donc désolé pour le pliage brusque, ça me semblait nécessaire.
Ensuite :
Je suis curieux de savoir dans quel domaine tu bosses et si t'es passé par les beaux-arts pour pouvoir tenir de tels propos.
Neuf mois de beaux arts, certes, mais avec un prof de Culture G / Sculpture qui nous faisait ses cours en exerçant la philo, ce qui fait qu'on allait au bout des choses. Notre premier trimestre était dédié à la symbollique, le premier cours a servi à définir l'Art en tant que travail de la symbollique. Donc en gros on a bossé là-dessus et rien que là-dessus pendant trois mois.
L'exemple de la Cuisine, c'était une dissert' à rendre, cash, dès le premier cours, dès la première seconde.
"Bonjour, on va commencer par une dissertation : La cuisine est-elle un art ? Vous avez deux heures, jusqu'à la pause quoi."
La correction c'était les deux heures d'après. Je dis correction parce que pour une fois la problématique était élucidée.
ah bah non, le 10ème art autoproclamé, c'ets la bande dessinée...
Donc, ce sera le 11ème !
Non la BD c'est le 9ème. Cherche "neuvième art" sur google :)
Le 10e est en bonne voie d'être le jeu vidéo, ce qui me ferais, perso, passablement chier, ça excluerait tous les autres jeux, qui sont certainement plus proches d'une forme d'art qu'autre chose. Ils ont l'avantage de ne pas s'être franchement orientés vers une industrie, contrairement aux JV.
A moins que l'on décide de l'aborder sous l'angle de : comment introduire de l'art dans ses parties ?
Mmmh, si vous VOULEZ de l'art, vous pouvez certainement en mettre ,dès lorsque vous commencez à jouer sur la symbollique créer du concept en débitant un récit collectif. J'ai personnellement un peu de mal à comprendre cette volonté de foutre de l'art partout où il peut y en avoir.
Mais bon :)
L'idfée donc ce serait d'utiliser des symboles, des références, et de jouer, imaginer, parler avec.
Prenons l'exemple du mythe d'Icare. Ce mythe traite de concepts assez génériques finalement : de l'égarement à la libération par le savoir, le fait de découvrir le monde, la gourmandise, l'abus de savoir, la volonté d'aller encore plus haut, le prix de la curiosité, la vérité, le savoir (tout court), la chute, la folie, ...
Dans le mythe raconté, on parle d'un jeune homme (égaré) qui découvre le savoir (maturité) et qui se libère de ses chaines (les chiens sont symbollique,s ce sont les chaines de l'ignorance) pour aller s'envoler (libération) vers le soleil (la vérité, le savoir ultime) avec des ailes en cire qui vont fondre à la chaleur (l'idée que le savoir qui le pousse à en savoir encore plus n'est pas assez robuste pour supporter seul la montagne de savoir à laquelle il essaie de s'attaquer), ses ailes brûlent et il chute (folie, dépression) à en mourrir (sans dire qu'il crève poru de bon, la mort symbollise la mort du récit ET la mort des espoirs du jeune homme de s'en sortir à nouveau : il est allé trop loin, il ne revient plus).
Bon mais vous ne ferez pas de l'art en disant "Bon, mon personnage s'appelle Icare et il a +5 en vol parce qu'il a un artefact niv 4 en propulsion et déplacement à la vitesse d'un véhicule ; mais c'est un artefact qui craint le soleil. etc" Adapter le fond, comme ça, cash, bof.
En revanche, vous pouvez adapter les concepts inhérents à Icare dans une auter interprétation, avec un nouveau fond.
Par exemple : "Marc Laforge est un jeune homme en passe de s'accomplir comme adulte et qui n'a jamais connu l'amour. Il tâtonne doucement dans la vie active, commençant à se trouver une place stable dans la société. Il rencontre Virginie Fanolle, une collègue, et commence à sympatiser. Elle lui confie pas mal de ses déboires, et lui, il se rend compte au botu d'un certain temps qu'il ne peut plus s'empêcher de regarder vers elle, de savoir où elle est, de savoir comment elle va, de manger en même temps qu'elle. Il découvre son amour pour elle. Fou de joie, il lui déclare sa flamme, et elle suprise, acculée, elle bafouille un "euh ... euh ...". S'enchainent un ballet entre le jeune Marc qui cherche à approcher Virginie pour terminer de l'aimer, et Virgine qui essaie de ne pas se faire désirer et qui essaie de repousser au plus lointaint l'annonce "mais non je ne t'aime pas" car elle veut conserver son ami confident. Au culminant de sa détermination, Marc tente de l'embrasser, avec succès, mais se prend un revers dans la tempe. Il repart déboussollé, perdu. Là il touche le fond".
Ça par exemple, on peut dire que c'est une adaptation assez libre du mythe d'Icare. Mais dans le style des adaptations du mythe d'Icare encore mieux foutue, on peut pourquoi pas parler du film "I comme Icare", même si c'est moins présent et que c'est avant tout un excellentissime film d'espionnage (à voir absolument).
En fait, pour faire du bon boulot, il faudrait plonger plus loin dans les concepts. En effet, si le schéma global de l'histoire de Marc Laforge est assez proche du schéma de l'historie d'Icare, il n'en demeure pas loin qu'on n'est pas si proche que ça des concepts de Vérité, de Libération.
Une bonne oeuvre d'art, quand on la consulte, on doit pouvoir dire "sans aucun doute, ils ont adapté le mythe d'Icare". S'il faut totu de même préciser qu'il faut quand même avoir une culture adaptée pour saisir une majorité des concepts des oeuvres modernes et contemporaine,s il n'en demeure pas moins non plus, il est vrai, que beaucoup de contemporains et de modernes se sont fourré le doigt bien au fond de l'oeil en essayant de faire quelque chose.
Par ailleurs, le fond pour le fond, ça ne va jamais très loin. En revanche, ça peut être l'objet d'une formidable oeuvre culturelle. En effet, une oeuvre qui rayonne et qui explose à la figure par son contenu, par le fond cotnenu dans la forme de l'oeuvre, par ce qu'elle hurle, est une oeuvre culturelle, et pas artistique. En ce sens, Tolkien est l'auteur d'une oeuvre extrêmement culte, mais niveau littérature, c'est pas trop ça. Il utilise la littérature pour enrober son incroyable univers, mais son travail de la littérature n'a rien de comparable avec le sujet de ses bouquins.
Je dirais qu'en fait la plupart du temps, on voit des joueurs et des MJs faire des oeuvres voire des chefs d'oeuvre culturels qui mériteraient d'être adaptés ... mais de l'art, je dois dire que je n'en ai jamais vu, ou alors des tentatives, des pirouettes (c'est à dire des petites pointes de symbollisme de ci, de là, pour souligner un passage avec une touche de finesse et pour cacher des idées dans le fil du récit. Et ça, j'en fais, perso, et surtout sur du JdR par IRC).
Mais ça doit se faire avec de l'acharnement et du travail.
Vu la définition que donne CXZman de l'art comme concept linguistique. Il a du lire pas mal de livre en rapport avec la philosophie analytique ou la linguisitique (ou suivre des cours...)
Suivre des cours, je lis très peu ou sur écran d'ordinateur. Et ce sont les cours cités plus haut.
(au passage t'aurais pas fait un mémoire en sociologie sur le JDR toi? J'avais été interwievé par un gars de Cesson sur la question. Or il me semble que tu es sociologue. Je me plante peut être...)
Non concepteur de jeu ou infographiste, mais pas sociologue :)
Mais je crois que j'ai croisé également un type en sociologie qui faisait un mémoire sur le JdR ... Quand te me dis ça ça fait tilt, mais je ne me souviens plus de qui.
donc art doit être analysé sociologiquement (Vrai)
Attention : l'art en lui-même, non, mais le battage autour de l'art et tout ce qui fait plonger actuellement la condition de l'art et des artistes, ça, oui.
Conclusion : il y a de l'art dans le JDR mais pas n'importe où l'art et le JDR sont trop vaste pour pouvoir repondre de manière tranchée "oui" ou "non" à la question.
C'est avant tout une question de démarche. La qualité du résultat ne définit pas d'elle-même si on est dans l'art ou pas. Au pire, elle définit si on est dans de l'art bien ou mal fait. Mais c'est la présence ou non d'une démarche artistique derrière, donc d'un travail sur la symbollique, de la concrétisation de concepts dans la forme (et pourquoi pas dans le fond si on a déjà la forme), qu'on définit ou non la présence d'art dans une activité.
En fait, il PEUT y avoit une démarche artistique dans un jeu d'acteur, dans l'écriture d'un scénario ou la mise en scène d'une partie. Il "suffit" de le faire (et c'est rare qu'on le fasse).
Mais j'aimerais poser une autre question veut on cette égalité
"ART = JDR + Théatre + Musique..." ou pas?
Souhaiteriez vous que nous soyons des artistes, nous créateurs, ou peut être sommes nous plus. Pour moi nous sommes plus, beaucoup plus!!!
L'addition, je la trouve fausse, mais là n'est pas tant le soucis. Je n'ai pas besoni d'être artiste, personnellement pour m'attaquer à une partie de JDR ou d'échec ou de n'importe quel jeu. Mais la pratique de l'art dans ces domaines (notamment comme je disais de temps en temps pendant des sessions sur IRC) permet d'aller un peu plus loin, surtout dans la deuxième lecture. Mais je n'ai jamais eu la volonté d'écrire une oeuvre de cette manière.
En revanche, j'ai besoin, j'imagine comme d'autres créateurs, d'une reconnaissance du travail que je fais quand j'écris un jeu (de rôle ou autre). Je pense que nous pouvons être démarqués comme des artisants du jeu, ou bien artistes du jeu, le premier oeuvrant pour la culture en poussant les techniques à leurs excellence, et le second oeuvrant pour l'art en poussant la concrétisation de concepts et l'extension de notre symbollique à son plus profond.
En tout cas, c'est ce que j'en dis, perso.